- Dites voir, M'âme Badrignand,
quelle heure que c’est que vous avez à votre carillon Vedette de l’entrée ?
- Oh ben c’est que je sais
pas trop, mais on doit être aux alentours des…. Ompffff, enfin guère plus mais
pas moins quoi… Quelque chose entre huit heure quarante-cinq et treize heures
soixante-quinze, enfin deux heures moins le quart pour ceux qu’ont pas tout
assimilé du cours élémentaire…
- Ah ben merci dites donc !
Question précision, j’avais peur que vous fassiez concurrence avec l’horloge
atomique de Francfort…
- Oh ben vous savez, comment
que vous voulez que vous donne l’heure exacte, puisque ça change tout le temps…
Et pis, j’ai pas changé la pile donc, j’ai l’heure qu’y faut deux fois par
jour, c’est bien suffisant…
- Vous c’est pas la pile qu’y
faudrait changer, c’est le cerveau entier…
- Ah parlez pas d’malheur, M'âme
Jeanssen, des fois qu’ils m’en mettent un d’un candidat de téléréalité…
- Dites donc pas de sotties,
M'âme Badrignand, j’ai causé de changement de cerveau, pas de nettoyage par le
vide…
- Toute façon, je me vois
pas me mettre à penser comme Nabilla d’un seul coup…
- C’est sur que vous auriez
une conversation des plus téléphonées, non mais allo quoi ! N’empêche que
s’il est plus tard que s’il n’était pas moins de bonne heure qu’en fin de
matinée, on va encore devoir poireauter jusqu’à point d’heure les divagations
de M’sieur le Groniqueur…
- Oh moi, jamais de poireaux
le soir, ça me donne des vents, et puis la texture ça me donne des irritations
dans la gorge… Tiens, d’ailleurs, rien que d’en parler, j’ai comme un chat dans
la gorge…
- Oué, ben j’peux vous dire
que vu votre haleine, vous avez aussi la litière…
- Ben pourtant je mets tous
les soirs mon dentier dans le Stéradent Biaction décroutages défficiles…
- M’est avis que vous feriez
mieux de vous filer la tête entière dans une chaudron de votre détartre dentier…
- J’ai peut-être une légère
halitose intermittente ; mais au moins, j’ai pas la grâce d’une platée de
jelly parkinsonienne quand j’me mets en bikini…
- Si mes légères rondeurs
vous plaisent pas, ben regardez ailleurs quand vous me croisez…
- C’est que vous occupez pas
mal de place dans mon champ visuel…
- Y en a que si elles
continuent, elles regarderont la saison de Fort Boyard avec tellement de tuyaux
qu’on les surnommera le Centre Pompidou…
- Bon, bon, bon, je me
calme, surtout que je ne veux pas rater la première de la saison, hein… Va y
avoir du beau monde, jugez plutôt : Jean-Luc Lemoine, Amir de l’Eurovision,
Willy Rovelli, Valérie Damidot, Flora Coquerel…
- Ah ouais, belle brochette
d’inutiles : Une grande bringue qui se croit marrante, un eurovisuel qui s’est
fait tellement tâter au concours qu’il en gardé ses « youhouhouhou »
suraigus, un échantillon de cuistot à peine à hauteur pour mater le contenu des
slips, une maroufleuse en salopette de goudou et une ex-dinde de l’élevage De
Fontenay…
- Ben c’est quand même mieux
que sur les terrains de foutebale où qu’on dirait qu’en plus qu’ils n’aient qu’un
seul ballon, ils partagent le même cerveau…
- M'âme Badrignand, je vous
interdis avec la dernière fermeté de vous gausser du prestige de nos connasses
en short et en bleu qui ont passé les huitièmes de finales avec un brio que
leur envient les plats de palourdes défraîchies sur le buffet de la gare de
Romorantin.
- Ah permettez, mais
Guy-Louis m’a dit pas plus tard que y a pas longtemps que bien que fortement
bibronnable, Adil Rami se surpassait de nullité à chaque match.
- Depuis quand il s’y connaît
en ballon rond, l’hystérique du falbalas qui a des yeux à faire exploser une
braguette ? Quoi qu’il en soit, il a eu la gentillesse de se prendre un
carton jaune qui ne lui permettra pas de faire encore pire au prochain match.
- Y a pas à dire, y quand même une justice…
- Ah parce que vous croyez
que c’est juste qu’on rappelle à la maison mère des actrices délicates,
sensibles et talentueuses comme Nicole Courcel, qui a replié son pébroque ce
ouikènde à l’âge de 85 ans ?
- J’veux pas médire, mais on
la présente surtout comme la mère de Julie Andrieu, la blonde avec son
cabriolet Peugeot rouge…
- Evidemment, c’est pour
intéresser les jeunes !
- Mais moi je m’en souviens
bien dans « Rendez-vous de Juillet », dans « Les Boussardel »
ou encore « Le dialogue des carmélites »…
- M’enfin, un film de 1949,
une série télé de 1972 et un téléfilm de 1983… Autant dire le protozoaire, l’ante-permafrost
et la préhistoire pour les générations actuelles !
- Allez, dites-en pas de
mal, de nos jeunes, qu’ils sont bien en peine actuellement avec la
déliquescence de Canal Plus, enfin, Canal de moins en moins, qui continue à
nous faire sa mort du cygne avec l’arrêt du Zapping… D’ici à ce qu’ils
annoncent l’arrêt total… Oh ben vous savez que ce serait pas un grand mal, ça
nous permettrait de lire davantage…
- Depuis quand que vous
lisez autre chose que Ici Transe Dimanche, Voici et les flopées de torche-culs
du lundi, vous ?
- Ah mais permettez que je
vous perfore un autre orifice défécatoire, M'âme Jeanssen… J’ai beaucoup lu
Maurice G. Dantec, et j’ai beaucoup aimé « Les racines du mal », ça m’a
rappelé ma dernière extraction de dent de sagesse…
- Oué, ben lui, il n’aura
plus mal aux dents, puisqu’il vient de mourir des suite d’une crise cardiaque à
Montréal…
- Bah, on trouvera bien ses
successeurs dans le domaine de la science-fiction… Ou dans le surréalisme,
comme ce couple de parisiens en vacances à Carry-le-Rouet qui ont tenté de
porter plainte contre les cigales dont le chant entêtant dérangeaient leur
tranquillité…
- Remarquez M'âme Badrignand
que je les comprends, ça devait résonner façon chambre d’écho dans leur boîte crânienne
vide…
- Ça résonnera moins que les
balles échangées à Wimbledon à partir d’aujourd’hui… Mais dites voir, avec la
Brexit, ça va pas capoter, c’te compétition où les joueuses ont un orgasme à chaque
revers et où Rafa Nadal se plaint du genou si ce n’est de ses boules, enfin, de
ses balles ?
- Ah me parlez pas de balles
de tennis, que j’en ai un souvenir terrifiant dans un recoin de ma mémoire que
je veux même pas y retournez mais que je vais vous en causer si vous le voulez…
- Cétékoidon ?
- Une balle de tennis du
voisin à ma sœur Marthe qui nous a explosé le pare-brise de la R8 alors qu’on
venait à peine de l’acheter et qu’on y avait collé la nouvelle vignette la
veille…
- Ah ben dites, c’est
justement le 27 juin 1956 que le parlement français a adopté le principe de la
vignette automobile, une dispositions transitoire et temporaire…
- Oui, enfin, du temporaire
qui dure quasiment quarante-cinq ans, ça fait un peu longuet…
- Ça sera toujours plus long
que votre robe d’été, parce que le panorama sur vos bas résille…
- C’est pas des bas résille,
c’est mes varices…
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