« Le sport amuse les
masses, leur bouffe l'esprit et les abêtit. »
Et Dieu sait qu’on doit
avoir un impératif besoin de les abêtir au-delà de toute limite raisonnable en
ce moment, parce que nous bouffons du sport à tous les repas, à midi, au dîner
et dans le café au lait…
Thomas Bernhard avait mille
fois raison d’écrire que le sport pratiquait sur le pékin moyen une lobotomie à
faible coût et le rendait capable de comprendre un livre colorié par Nabila,
une émission d’Hanouna ou une chanson de Manu Moire…
Il doit se tramer
actuellement des choses parfaitement inavouables pour qu’on nous balance dans
la figure autant de célébrations sportives afin d’endormir suffisamment notre
intellect. Certes, nos politocards préparent à grands coups de magouilles, de
belles paroles et de vaines promesses le grand rendez-vous de sodomie nationale
de 2017 où même en ayant mis un bulletin bien profond dans l’urne, c’est en
définitive toujours l’électeur qui l’aura dans le fion.
Certes, on essaie de nous
anesthésier sur le climat social à larges shoots de reportages lénifiants sur
des empailleurs de petits chatons, d’engloutisseurs de sabre et de joueurs de
Rubik’s Cube en apnée par trois mètres de profondeur… A moins que ce ne soit
des empailleurs de sabres, des avaleurs de petits chatons ou des joueurs de
sabre en apnée par trois mètres de profondeur…
Après s’être coltiné pendant
trois semaines les Internationaux de tennis avec les commentaires rasoirs de
Laurent Luyat et les glapissement quasi-orgasmiques des joueuses qu’on croirait
qu’elles viennent de se mettre la raquette entière à l’abri dans leur salle de
jeu, et avant de se tartiner par le menu les rois de la pédale en cuissards
tellement moulants qu’on arrive à voir s’ils se sont chopé des verrues sur le
gland après leur passage dans les dunes du Cap d’Agde ; voici venir le
foutebale !
Eh oui, préparez les
cahuètes, sortez les bacs à glace avec les boutanches de binouze bien fraîches,
faites péter les survêts acryliques moulants pour se gratter les roustons peinardos
devant le grand écran acheté à grands frais pour l’occasion et révisez votre
précis de grammaire Ribéryienne : voici venir l’Euro 2016 !
Pendant plus d’un mois, on
va se fader de la caillera mononeuronale de banlieue mal dégrossie en short ajusté
et maillot qui sent sous les bras, avec deux kilos de gel sur le crâne et un
pois-chiche à l’intérieur, qui va jouer à qui à la plus grosse sous les douches
et à la éthérée nymphe des sous-bois dès qu’on va le bousculer sur la pelouse ;
on va devoir se les respirer les retransmissions télévisées avec les commentateurs
insupportables qui hurlent à 140 décibels dans leurs micros à chaque tentative
de but ; va falloir se les tartiner les interminables discussions des
Téléfoot et compagnie pour savoir si elle était bien dedans ou dehors, s’il a
eu raison de la mettre de cette manière (tirer au but ou tirer des putes, on s’aperçoit
que la différence est ténue niveau vocabulaire…).
Saint-Platini-de-la-Lucarne-maudite,
faites que nos vingt-deux connasses en short se fassent balayer d’entrée, qu’on
douche les espoirs ahuris des avinés congénitaux et qu’on puisse passer à autre
chose tranquillement…
Ou alors,
Saint-Mokhtar-de-la-Ceinture-Explosive, faites-nous péter quelques bombes qu’on
ait le trouillomètre à zéro et qu’on file tout doux jusqu’au treize juillet…
D’ailleurs cette promesse
risquait d’être accomplie, si l’on en croit les autorités ukrainiennes qui ont
arrêté le 21 mai dernier un français de 25 ans soupçonné de préparer quinze
attentats. Grégoire, sympathisant d’extrême-droite, avait stocké dans sa voiture 125 kilos de
TNT, 5 kalach’, 5.000 munitions, deux lance-roquettes antichar et cent
détonateurs… Les routes ukrainiennes sont si peu sures…
Arriverons-nous à trouver de
quoi étancher notre soif de connaissances et d’actualités pendant ce long mois
où les connasses en short qui courent derrière un ballon comme des blondasses à
l’ouverture des soldes ? Croisons les doigts et les orteils, sortons les
grigris, allumons un cierge…
Des cierges, on en aura bien
besoin pour veiller Mohammed Ali, qui a perdu son dernier combat contre la
maladie de Parkinson. Boxeur célèbre, il s’était reconverti avec son épouse
dans les tarte aux fraises, qu’il sucrait avec une dextérité qui mettait K.O.
ses adversaires…
Des cierges, on en nécessite
pour trouver des sujets intéressants, maintenant que les inondations sont en
voie de résorption et que les fleuves amorcent leur décrue après une montée
inquiétante… Au plus fort de la crue, la Seine prenait même vingt centimètres
par heure… Comme la femme de Valbuena…
Bon, on pourra toujours
évoquer la visite de Manu Macaron à Montreuil, où il venait se faire mousser
pour l‘anniversaire du Front Populaire avec son costard à mille cinq cent
boules qui fait flaquer sa moitié décatie, et où il s’est des jets d’œufs en
guise de cadeau de bienvenue… Comme quoi, Manu est encore considéré comme trop
poli pour être omelette…
Apparemment, Flamby nous
fait un petit régime pour perdre sa brioche avant la plage… Il aurait zappé
toute commémoration officielle pour l’anniversaire du débarquement. Ca n’a l’air de rien, comme
ça, mais faut se les fader, les amerlocs et les rosbifs ! Entre l’un qui
rajoute deux louches de ketchup sur le foie gras truffé et s’enfile du coca
tiède, et les autres qui veulent leur rôti bouilli avec une sauce à la menthe… Parce
que faut se la tartiner, l’anglaise avec ses ensembles rose bonbon à la Barbara
Cartland et ses galures en forme d’épouvantail à moineaux… Faut se le coltiner
le Prince Qu’on sort qui bouffe tout à la paille tant le dentier est usé, qui
écluse des litres de bière à relever une momie et qui a tendance à s’oublier
sous lui…
Et il va se carapater lors
des cérémonies du centenaire de la bataille de la Somme, sous prétexte que la
vieille bouffeuse de jelly sera absente et qu’elle sera représentée par Kate et
William. Tiens ? Pépère copie Macaron ? Il vire gérontophile et
tambourineur de vieux matous flétris ?
Bah, quand ce n’est pas le
jour, c’est pas le jour… En témoignent ces gangsters qui tentent de braquer un
McDo de Besançon et se retrouvent face à des membres du GIGN qui faisaient une
pause hamburger. Au moins les poulets auront éliminé le surplus de gras de leur
tranche de merde entre deux éponges en coursant les braqueurs pas futés et mal
inspirés…
Et enfin une bonne nouvelle
puisque Cyril Hanouna dégage le plancher d’Europe 1, où son émission s’arrête à
la fin de la saison… Enfin, on va pouvoir réécouter de la bonne radio en provenance
de la rue François 1er…
Et le 06 juin 1966, James
Brown publie « Papa’s got a brand new bag » (Papa a un tout nouveau
sac, prémonitoire du divorce pour tous…), une chanson survoltée qui colle bien
à la personnalité de Monsieur Marron.
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