mercredi 1 mars 2017

Brèves du 1er Mars 2017

« Mais la France c'est aussi un pays
« Où y a quand même pas cinquante millions d'abrutis »

Eh non, Monsieur Sardou, vous et votre légendaire sourire ! Il n’y a pas en France cinquante millions d’abrutis ! On a depuis un certain temps dépassé les soixante millions…

« Oui, mais voila, j’habite en France,
« Et la France, c’est pas du tout ce qu’on dit »…

Oh non, c’est pas du tout ce qu’on dit… C’est parfois au-delà même des pires expectations hypothétiques qu’on se plait à fantasmer un soir de beuverie et de dézingage de tronche au grog arrangé…

Ahurissant…Proprement ahurissant. Même les scénarii les plus alambiqués de réalisateurs tortueux ne laissaient envisager une telle journée de folie de la mort qui tue de chez les oufs de chez la revanche de la Momie qui pue du cul…

On redoutait une campagne présidentielle ronronnante, morne plaine des ambitions personnelles mises au service de l’intérêt particulier sous le vernis pratique de la dévotion d’âme à la France éternelle (tu parles…). On craignait les débats millimétrés comme du papier du même nom selon la partition mille fois entonnée de l’héritage du passé face au désir de l’avenir qui chante et même que j’en ai une plus grosse que la tienne.

Et puis, Fillon est arrivé… Toutansourcil et Miss Penny-Money, leurs binettes de cathos pas catholiques et leur chiée de moutards qui laissait à supposer que le pot de rillette sarthois n’était pas du genre à se retirer…

Ça se confirme. Même enchaîné dans un cachot au fin fond d’une prison moldoslovaque de la frontière austro-soudanaise, François Fi(ll)on maintiendra sa candidature.

Il l’a rappelé ce midi, en direct devant tous les journalistes des chaînes d’info continue qui se branlaient comme des malades sous le bureau de la future déclaration en faisant des plans sur la comète et des projections sur le lino.

Il l’a rappelé en nous jouant la grande scène de l’Acte II, en nous faisant la grande tragédienne bafouée dans son honneur par douze légions sous perfusion de Viagra, en feignant aussi juste que Daniela Lumbroso cause dans le bon ton l’indignation courroucée, l’offuscation scandalisée.

Il ne se retirera pas, et invite les françaises et les français à le suivre. Comme si vous demandiez avec les yeux du serpent Kaa à un cochon de suivre un tripier ou à un enfant de chœur de trotter dans les pas d’un curé…

Et il nous a fait dix minutes de Caliméro 100% pur jus, lui, pauvre justiciable innocent comme la neige qui vient de naître et l’agneau qui achève de tomber dans les griffes d’une Justice injuste manigançant un assassinat politique par le viol de l’état de droit et la disparition de la présomption d’innocence.

Poireauter plus d’une demi-heure pour entendre en moins de temps qu’il ne faut à Chirac pour honorer une dame et sa toiletter la merguez que « bouh, les vilains méchants pas beaux qui m’en veulent, moi le Messie Christique-mégasuperbath supracosmique de la rédemption héxagonale ». Comment dire… Attendre plus de trente minutes pour se faire enfumer en moins de trente secondes…

Non, Monsieur Fillon, vous n’avez pas convaincu le plus mongolien des attardés berrichon ! Vous n’avez même pas ému le plus sensible des garçons-coiffeur de la Rue Sainte Croix de la Bretonnerie ! Vous n’avez pas réussi à changer l’opinion des français sur vos petits comptes occultes et vos énormes magouilles !

Ou plutôt si. Si, vous avez convaincu bon nombre d’électeurs de ne pas urner dans l’isoloir en votre faveur ; vous avez offert à de jeunes citoyens une image pourrie à cœur de la politique dans ce qu’elle a de plus faux-cul et délétère.

Vous… Vous qui vous insurgiez des déconvenues judiciaires du nain à talonnettes en faisant appel à une éventuelle mise en examen du Général… Vous qui affirmiez qu’une mise en examen vous ferait vous retirer… Vous qui poussez la rectitude morale à besogner votre pouliche anglaise par derrière mais avec le petit doigt levé et le vouvoiement qui va bien…

Vous savez que vous êtes convoqués chez le Juge, que vous serez très probablement mis en examen… Et vous maintenez votre candidature !

Vous devriez avoir honte à vous en enfermer définitivement dans une caverne troglodyte de Gorafe, en Andalousie jusqu’à la venue du quatrième millénaire ! Vous devriez vous faire encore plus minuscule qu’un Willy Rovelli passé par les Jivaros ! Vous devriez tarir définitivement votre insondable fontaine à conneries balivernesques ! Et surtout, par-dessus tout, au premier rang, à la une, vous deviez vous retirer !

C’est petit, c’est mesquin, c’est affligeant, c’est horripilant… Et non, Monsieur Trou-de Fi(ll)on, les France, ce n’est pas du tout ce qu’on dit, ce n’est certainement pas cinquante millions d’abrutis !

Même dans vos rangs, les désertions tombent comme à Gravelotte, les « ah ben tiens, finalement j’avais aquaponey » fleurissent comme de l’acné, les suspensions d soutien à la campagne dévalent des pentes de l’UDI, les rats quittent le navire, Le Maire se fait la paire… Titanic à côté, c’était la Croisière s’amuse !

Au Salon de l’Agriculture, aussi, on s’amuse… Surtout aux dépens des candidats qui viennent plus pêcher des voix que prendre leur panard à se niquer les louboutins ou les Berlutti à un smic la paire dans les bouses de vache. Saint Honoré des Vieux Choux-Fleurs a réitéré son exploit de l’année passée, et s’est à nouveau mangé un œuf dans la tronche. Ce qui ressort, a-t-il dit du folklore su Salon… On sait pourtant qu’il aime bien les œufs, surtout ceux du cul de sa poule…

Fillon, Macron, que de mieux qu’un mercredi des Cendres pour se faire descendre…

Alors que d’autres montent en flèche (ou se font monter en flèche, mais la vie intérieure de leur string ne nous regarde pas), et obtiennent par promotion canapé, ou porte cochère ou douche de sauna, une place de commentateur de la grande sauterie du 13 mai avec la James et la Bern. Vous retrouverez donc Aminimir, son sourire élargi à l’ovale et sa démarche de Donald Duck au micro de la deuxième chaîne de l’ORTF pour argumenter sur les péripéties eurovisuelles du Con de l’Alma…

Et le 1er mars 1961, c’était déjà le début de la fin de la bonne cuisine mijotée avec la publication du livre "Par ici la bonne cuisine" de Françoise Bernard, consacrée à la cuisine à la cocotte SEB. Pour ce qui est de la bonne cuisine politique, on en est gavé jusqu’à l’écœurement en ce moment… Parce qu’en France, y a quand même pas cinquante millions d'abrutis… 

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