« Mais
la France c'est aussi un pays
« Où y a
quand même pas cinquante millions d'abrutis »
Eh non,
Monsieur Sardou, vous et votre légendaire sourire ! Il n’y a pas en France
cinquante millions d’abrutis ! On a depuis un certain temps dépassé les
soixante millions…
« Oui,
mais voila, j’habite en France,
« Et la France,
c’est pas du tout ce qu’on dit »…
Oh non, c’est
pas du tout ce qu’on dit… C’est parfois au-delà même des pires expectations
hypothétiques qu’on se plait à fantasmer un soir de beuverie et de dézingage de
tronche au grog arrangé…
Ahurissant…Proprement
ahurissant. Même les scénarii les plus alambiqués de réalisateurs tortueux ne
laissaient envisager une telle journée de folie de la mort qui tue de chez les
oufs de chez la revanche de la Momie qui pue du cul…
On redoutait
une campagne présidentielle ronronnante, morne plaine des ambitions
personnelles mises au service de l’intérêt particulier sous le vernis pratique
de la dévotion d’âme à la France éternelle (tu parles…). On craignait les
débats millimétrés comme du papier du même nom selon la partition mille fois
entonnée de l’héritage du passé face au désir de l’avenir qui chante et même
que j’en ai une plus grosse que la tienne.
Et puis,
Fillon est arrivé… Toutansourcil et Miss Penny-Money, leurs binettes de cathos
pas catholiques et leur chiée de moutards qui laissait à supposer que le pot de
rillette sarthois n’était pas du genre à se retirer…
Ça se
confirme. Même enchaîné dans un cachot au fin fond d’une prison moldoslovaque
de la frontière austro-soudanaise, François Fi(ll)on maintiendra sa
candidature.
Il l’a
rappelé ce midi, en direct devant tous les journalistes des chaînes d’info
continue qui se branlaient comme des malades sous le bureau de la future
déclaration en faisant des plans sur la comète et des projections sur le lino.
Il l’a
rappelé en nous jouant la grande scène de l’Acte II, en nous faisant la grande
tragédienne bafouée dans son honneur par douze légions sous perfusion de Viagra,
en feignant aussi juste que Daniela Lumbroso cause dans le bon ton l’indignation
courroucée, l’offuscation scandalisée.
Il ne se
retirera pas, et invite les françaises et les français à le suivre. Comme si
vous demandiez avec les yeux du serpent Kaa à un cochon de suivre un tripier ou
à un enfant de chœur de trotter dans les pas d’un curé…
Et il nous a
fait dix minutes de Caliméro 100% pur jus, lui, pauvre justiciable innocent
comme la neige qui vient de naître et l’agneau qui achève de tomber dans les
griffes d’une Justice injuste manigançant un assassinat politique par le viol
de l’état de droit et la disparition de la présomption d’innocence.
Poireauter
plus d’une demi-heure pour entendre en moins de temps qu’il ne faut à Chirac
pour honorer une dame et sa toiletter la merguez que « bouh, les vilains
méchants pas beaux qui m’en veulent, moi le Messie Christique-mégasuperbath
supracosmique de la rédemption héxagonale ». Comment dire… Attendre plus
de trente minutes pour se faire enfumer en moins de trente secondes…
Non, Monsieur
Fillon, vous n’avez pas convaincu le plus mongolien des attardés berrichon !
Vous n’avez même pas ému le plus sensible des garçons-coiffeur de la Rue Sainte
Croix de la Bretonnerie ! Vous n’avez pas réussi à changer l’opinion des
français sur vos petits comptes occultes et vos énormes magouilles !
Ou plutôt si.
Si, vous avez convaincu bon nombre d’électeurs de ne pas urner dans l’isoloir
en votre faveur ; vous avez offert à de jeunes citoyens une image pourrie
à cœur de la politique dans ce qu’elle a de plus faux-cul et délétère.
Vous… Vous
qui vous insurgiez des déconvenues judiciaires du nain à talonnettes en faisant
appel à une éventuelle mise en examen du Général… Vous qui affirmiez qu’une
mise en examen vous ferait vous retirer… Vous qui poussez la rectitude morale à
besogner votre pouliche anglaise par derrière mais avec le petit doigt levé et
le vouvoiement qui va bien…
Vous savez
que vous êtes convoqués chez le Juge, que vous serez très probablement mis en
examen… Et vous maintenez votre candidature !
Vous devriez
avoir honte à vous en enfermer définitivement dans une caverne troglodyte de
Gorafe, en Andalousie jusqu’à la venue du quatrième millénaire ! Vous
devriez vous faire encore plus minuscule qu’un Willy Rovelli passé par les
Jivaros ! Vous devriez tarir définitivement votre insondable fontaine à
conneries balivernesques ! Et surtout, par-dessus tout, au premier rang, à
la une, vous deviez vous retirer !
C’est petit,
c’est mesquin, c’est affligeant, c’est horripilant… Et non, Monsieur Trou-de Fi(ll)on,
les France, ce n’est pas du tout ce qu’on dit, ce n’est certainement pas
cinquante millions d’abrutis !
Même dans vos
rangs, les désertions tombent comme à Gravelotte, les « ah ben tiens,
finalement j’avais aquaponey » fleurissent comme de l’acné, les
suspensions d soutien à la campagne dévalent des pentes de l’UDI, les rats
quittent le navire, Le Maire se fait la paire… Titanic à côté, c’était la
Croisière s’amuse !
Au Salon de l’Agriculture,
aussi, on s’amuse… Surtout aux dépens des candidats qui viennent plus pêcher
des voix que prendre leur panard à se niquer les louboutins ou les Berlutti à
un smic la paire dans les bouses de vache. Saint Honoré des Vieux Choux-Fleurs
a réitéré son exploit de l’année passée, et s’est à nouveau mangé un œuf dans
la tronche. Ce qui ressort, a-t-il dit du folklore su Salon… On sait pourtant
qu’il aime bien les œufs, surtout ceux du cul de sa poule…
Fillon,
Macron, que de mieux qu’un mercredi des Cendres pour se faire descendre…
Alors que d’autres
montent en flèche (ou se font monter en flèche, mais la vie intérieure de leur
string ne nous regarde pas), et obtiennent par promotion canapé, ou porte
cochère ou douche de sauna, une place de commentateur de la grande sauterie du
13 mai avec la James et la Bern. Vous retrouverez donc Aminimir, son sourire
élargi à l’ovale et sa démarche de Donald Duck au micro de la deuxième chaîne
de l’ORTF pour argumenter sur les péripéties eurovisuelles du Con de l’Alma…
Et le 1er
mars 1961, c’était déjà le début de la fin de la bonne cuisine mijotée avec la
publication du livre "Par ici la bonne cuisine" de Françoise Bernard,
consacrée à la cuisine à la cocotte SEB. Pour ce qui est de la bonne cuisine
politique, on en est gavé jusqu’à l’écœurement en ce moment… Parce qu’en France,
y a quand même pas cinquante millions d'abrutis…
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