« Since you're gone I'm all alone – Stop
« Just can't make it on my own – Stop
« Operator, did you get the line?
« Rush a cable, for I've got no time
« Gotta send a telegram, telegram to my baby… »
Qu’on ne
vienne pas me dire que le Grand Prix Eurovision de la Chanson n’est pas à l’unisson
de son époque, ou bien je déballe la machine à baffes ! Les candidats de
cet antédiluvien et irremplaçable carrefour paneuropéen de la canzonetta pas
variée et avarié ont su chanter les louanges et les mérites du téléphone, du
magnétoscope à cassettes, à des époques où ces équipements ne figuraient pas à
l’état de fossiles dans de poussiéreux musées.
Exception,
notable, faite pour le télégramme, eurovisualisé à une époque où il commençait
à gentiment sentir la culotte de jeune fille qui se néglige le mitouzi. C’est
le trio allemand Silver Convention, demi-papesses disco qui firent une carrière
semi-météorique mais émaillée de quelques solides tubes tubesques, qui
défendait un « Telegram » pas désagréable sur la scène anglaise du
Grand Prix 1977.
Le télégramme
d’aujourd’hui, ce serait quoi ? Un SMS ? Nan, trop court, trop
brutal, trop impersonnel. De toute façon, le télégramme était écrit dans un
français qui restait intelligible et non violé par des abréviations
abominaffreusement grammaticalement abjectes. Un tweet ? Ou, si l’on ne
veut pas s’aliéner de la Sinistre de la Francophonie, un gazouillis ?
Ouais, bien
sur, et je m’en vais de ce pas convoquer ma copine la marmotte et sa plaquette
de choco…Vous les voyez, les trois saucisses roses, sur la scène de l’Euromachintruc
chanter avec des tronches de fromage de tête pas frais : « Vais
envoyer un gazouillis, gazouillis à mon bébé »… Remarquez, j’en connais
qui vagissent qu’elles veulent sourire au beau milieu d’un requiem… Et pourquoi
pas jouir à l’exorde d’un Te Deum en fa bécarre, tant qu’à faire…
Mais que
cherchais-je à faire de ce câblogramme dont je vous rebats les oreilles ? Vous
glisser avec une finesse et une délicatesse qui m’étonne encore moi-même que
les fadaises des futilités de l’actualité seront brèves, concises et
quasi-expéditives, comme le susdit télégramme…
Et si vous ne
m’en croyez pas, je suis tout prêt à vous en faire trois pages, juste pour vous
prouver que je sais manier parfois l’art de la concision, du mot juste, de l’anti-périphrase
circonlocutoire antinomiquement elliptique et de la brièveté alliée à la
légèreté du style qu’on dirait même pas que c’est un gros bourrin qui l’a
écrite en massacrant le clavier sous ses doigts boudinés…
Faut dire que
l’actualité du jour est à peu près aussi foisonnante que les neurones dans la
boîte crânienne d’un lobotomisé candidat de téléréalité…
Rien de
nouveau sur le front de la campagne des lamentables présidentiables français.
Toutansourcil rectifie le pli de ses 48.500 euros de costards, Saint Honoré des
Vieux Choux-Fleurs rectifie le string dans l’axe de la raie de Matt, Marinette
rectifie la teinte vert-de-gris de son programme moisi et Moule-à-Gaufres
rectifie la liste de ses prochains meetings pour la faire tenir sur un
demi-timbre poste…
Tout au plus
on voudra bien jeter un œil sur cette attaque américaine en Syrie qui a
dézingué 46 personnes…Histoire de vous rappeler que ça castagne toujours
là-bas, mais que leurs morts sont presque sans importance, face à nos gugusseries
présidentielles…
Des
gugusseries présidentielles, Encula Merkel va s’en goinfrer puisqu’elle
rencontre Donald Trump, au cours d’un sommet où l’on va assurément se taper sur
les cuisses de rire…
Et l’on se
tape un peu moins une barre de rire quand on évoque la santé de notre jojo
national, dont les nouvelles sont contradictoires concernant le traitement de
son cancer…Bah, ne vous en faites pas ! L’autopsie saura démêler le vrai
du faux…
Et le 17 mars
1964 naissait un des acteurs du Brat Pack, un groupe de jeunes acteurs qui
accédèrent à la célébrité dans les années 1980, notamment grâce au film
Outsiders. Qui est partant pour souffler sur la bougie de Rob Lowe ?
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