vendredi 1 avril 2016

Brèves du 1er Avril 2016

Afin de terminer la semaine en beauté, avec ce tact, cette délicatesse, cette distinction, cette onction extrême qui caractérise habituellement ces lignes d’une tenue hautement intellectuelle à faire pâlir d’envie les publications littéraires les plus velues, je voudrais souhaiter une bonne fête à toutes les morues, toutes les gueules de baudroie, toutes les faces de mérous, profils de limande, culs de baleines et faciès de pulpes en ce premier avril qui fleure bon les embruns, l’iode, la marée basse, le vasier et la culotte pas fraîche…

Oui, en ce premier avril, outre ces vœux à toutes les formes de poiscaille que le vedettariat peut recéler, de l’élocution de poissonnière de Nadine Morano à la face de bâtonnet Findus de Sheila en passant par la grâce de poulpe agonisant de Régine, je tiens à adresser un avertissement.

Chers amis lecteurs, estimées connaissances qui me faites l’honneur de me lire, voire parfaits inconnus qui êtes tombés par hasard sur cette chronique pour tromper l’ennui de deux heures d’attente chez le gastro-entérologue (ce qui fait toujours chier), merci de ne pas m’accrocher de poisson dans le dos aujourd’hui, j’ai déjà une raie au derrière depuis toujours…

Par pitié, ne vous creusez pas l’esprit, si tant est que vous soyez doté d’une masse cervicale suffisamment potable pour produire des idées ou même des pensées, pour tenter de pondre un canular aussi navrants que les saillies navrantes d’un Philippe Castelli cacochyme, le débris le plus célèbre de la radio moderne.

Gardez-nous de vos vains efforts pour imaginer une blagounette rigolote qui fera marrer M’amselle Arlette de la Compta du troisième, avec l’espoir secret de l’emmener danser au balajo samedi soir après avoir dégusté un raffiné hot-dog moutarde et un cornet de frites et qui sait ensuite, lui jouer un solo de trombone à coulisse en minou majeur et béchamel sourdine…

Privez-vous de nous gratifier de vos sempiternels canulars au moins aussi éculés qu’un garçon-coiffeur en chaleur dans la backroom d’un sauna qui empeste le patchouli et le cul, parce qu’on en a par-dessus la cafetière de votre café salé, de votre coussin péteur parfait dans l’imitation d’un discours de Christine Boutin et de votre verre baveur, copie conforme en moins humide de Jean-Marie Le Pen…

Déjà que nous allons devoir nous tartiner les poissons d’avril des média, inutile d’en rajouter une couche qui ne pourra qu’être trop qu’épaisse, à l’instar du fond de teint de Tante Marthe qui se transformait en attrape-mouches géant les jours de mistral…

Le plus prévisible était évidemment l’annonce de la démission du culbuto sudoripare à cravate de traviole et slip en béton armé pour prévenir les gaules incontrôlées en cas de vision d’actrice de seconde zone à cheveux gras et gueule patibulaire… Même avec moins quarante pour cent de satisfaits, Pépère ne déquillera pas de l’Elysée, s’y accrochant comme une moule au rocher et tentera évidemment d’en refaire un tour en 2017.

On aurait aimé que ce soit un poisson, mais l’annonce paraît des plus sérieuses. Le Président de la région Hauts-de-France (vous savez, l’ancien Nord-Pas de Calais… Là où les bébés sifflent des biberons de gnole, où l’on mange du maroilles en apnée et avec le café au lait, et où le mariage entre cousins fait tellement de ravages consanguins que Ribéry passe là-haut pour l’Apollon terminal), Xavier Bertrand a renoncé au cumul de ses différents mandats. On pourrait presque applaudir, mais on s’en gardera puisque le nounours adipeux s’est voté une augmentation de ses indemnités de quatre mille euros… A l’aise, Blaise…

On aurait aimé que ce soit un canular, et pourtant… Un nouveau prêtre lyonnais est soupçonné de tripotage d’enfants de chœurs et d’élargissage de classes de catéchèse… Certes, Lyon est la capitale des Gaules, et avec tous ces sauciflards en vitrines des charcutiers, ça donne envie de se jouer un solo monomanuel sur le bigoudi à sauce tartare sous pression… Mais là, l’Eglise est dans la tournante, et pourtant, les voies du Seigneur sont impénétrables. Celles des confessés par contre…

Le phénomène prend de l’ampleur et bien que Monseigneur Barbarin adore aller au fond des choses (c’est d’ailleurs ce qu’on lui reproche), il n’y a désormais plus de différences entre un élève surdoué et un prélat lyonnais, ils ont tous les deux sauté au moins une classe… Le bon côté des choses et que dans les années qui vont venir, les enfants de chœur vierges, ceux qui auront couru plus vite que le curé, seront champions de sprint…

D’ailleurs, il faut bannir les mots « curé » et « pédophile », outre que ça fait pléonasme, il faut remplacer par un bon père vert… Et bannissons cette conversation, car, comme me le disait encore hier le Père Honay, les épinards c’est comme la sodomie, on peut y mettre autant de beurre qu’on veut, les enfants n’aiment pas ça…

Question poisson sans épines et morues sans cervelles, les bouses de la téléréalité savent manier la cagole et le petit phoque inverti comme personne… Et même les recycler dans des productions incertaines dotées de scénarios improbables genre « Le retour des anges de la téléréalité contre les enfants de la momie des Concons à Cancun ». Au prix de drames, parfois… Hier soir, la villa des anges de la téléréalité (150 de QI à eux quinze) a été évacuée en urgence absolue suite à la découverte d’un colis suspect qui a fait ululer les dindes et pisser dans leur string les tafioles bodybuildées. Vérifications faites, on peut rassurer les familles des décérébrés, il s’agissait en fait d’un dictionnaire…

Ce n’est apparemment pas un poisson, même s’il s’est fait pêcher près d’une friterie. Salah Abdeslam sera extradé en France sous dix jours, avec nous dit-on des mesures de sécurité exceptionnelles… Pourvu qu’on ne le prenne pas pour un connasse en short et qu’on ne l’envoie pas à Clairefontaine…

Pas de poisson apparemment non plus, même s’ils ont l’agilité du goujon, la souplesse de l’anguille et la grâce de la rascasse… Gabriella Papadakis et Guillaume Cizerons ont conservé leur titre de champions du monde de patinage artistique. C’est rare pour des français d’être champions du monde. Mais le rester deux années de suite, c’est carrément exceptionnel !

Eurovisuellement parlant, voici près de quarante ans que nous ne sommes plus « champions du monde » et l’on aimerait croire qu’Amir, le porte-drapeau francophone qui fait baver toutes les hystériques tordues de la chose falbalatesque eurovisuelle, brisera la domination de Marie Myriam. Il grimpe dans les sondages, le coco, comme les vipères de broussailles dans les calbuts des fans contemplant ses portrait. Bon, alors, c’est fingers in the nose pour une nouvelle gamelle… Dès qu’on est favoris, on se ramasse… Et quand on est outsider aussi remarquez…

Et le 1er avril 1977 naît sur Radio Luxembourg, d'un tête à tête entre Philippe Bouvard et Jacques Martin, dont le premier admire l'érudition du second, ses multiples talents d'histrion et le sait capable de relever le défi d'une émission culturelle, « Les Grosses têtes ». À l'époque le boss de RTL, Jean Farran avait dit à Bouvard « Comme vous allez faire votre essai le 1er avril, si ça ne marche pas, on arrêtera le 2 et on dira que c'était un canular ». L’émission dure encore de nos jours, sous la houlette de Laurent Ruquier, et sous le regard bienveillant des invités mythiques de l’émission, Jacques Martin, Jean Yanne, Léon Zitrone, Olivier de Kersauzon, Sophie Desmarets, et tant d’autres…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire