Mesdames et messieurs
bonjour, et bienvenue sur la deuxième chaîne de l’ORTF, qui émettra plusieurs
programmes en couleurs au cours de cette journée de mardi.
Je vous souhaite de passer
une agréable journée en notre compagnie, à l’écoute de nos émissions qui se
décomposeront selon le programme suivant :
Vous pourrez suivre dans
quelques instants « Midi trente » présenté par Danièle Gilbert qui
recevra outre plusieurs claques dans la tronche de la part de Jacques martin à
cause de son air niais et de ses hésitations bêtasses devant la caméra, les
dernières endives de la chanson française qui viendront bramer des âneries sans
nom en play-back.
Ensuite, après les
informations télévisées présentées par Léon Zitrone, sa brosse à reluire et ses
lunettes quadruple foyer, une rapide incursion dans la télévision éducative
scolaire, avec le cours d’éducation manuelle « comment fabriquer vous-mêmes
votre cocktail Molotov ».
Après le traditionnel arrêt
des émissions, nous nous retrouverons à seize heures quarante-cinq pour suivre
en direct la grande émission de débat présentée conjointement par Claire Chazal
et sa perruque dégueulasse, et David Pujadas, toujours ornée de sa moumoutte en
poils de yak teinté noir de fumée, consacrée aujourd’hui à la passionnante
affaire des Panama Leaks.
Je prie d’excuser par avance
la prévisibilité certaine de certains des intervenants à cette émission, des
noms tels que les potentats des émirats, l’entourage du démocrate du Kremlin,
et autres magouilleurs professionnels risquent de lasser nos amis
téléspectateurs.
Toutefois, vous retrouverez
avec joie et étonnement des pointures telles que Lionel Ménon, le Messi du
foutebale, à moins que ce ne soit le contraire, une implication d’autant plus
étonnante qu’en le voyant fringué comme un roumain aveugle conseillé par
William Carnimolla, on le penserait nécessiteux à ne s’acheter que des costards
de clown.
Egalement au générique de
cette émission, l’entourage immédiat de Mademoiselle Marine Le Pen, fille de Neunœil
de Montretout, qui serait mouillé jusqu’à la ficelle du string de Florian Philippot
dans ces magouilles d’évasion fiscale. Mademoiselle la Blonde s’expliquera
certainement longuement sur le fait qu’elle n’avait jamais caché ces fuites urinaires
et de liquide vers les paradis fiscaux, elle dont le leitmotiv était la sortie
de l’euro…
Enfin, vous serez
certainement particulièrement choqués de retrouver au générique de l’émission,
les respectueux et vertueux démocrates des Hauts-De-Seine, les bienfaiteurs de
Levallois-Perret et des quatre-cent trente sous-fifres qui font fonctionner
leur riad pararisiaque à Marrakech, Monsieur et Madame Balkany, dont la probité
et la rectitude morale font pâlir de jalousie Madame Christine Boutin, qui faillit
à maintes reprises s’ouvrir les veines à coupes de crucifix vengeurs.
Après cette grande émission,
les plus jeunes de nos téléspectateurs retrouveront avec joie les aventures de
Colargol, l’ourson turbulent qui aujourd’hui a décidé de se construire une
ceinture d’explosifs pour se faire sauter en public, des activités qui ne
recueilleront pas l’aval de son professeur de chant…
Place ensuite à l’information
régionale, avec les actualités régionales à dix-neuf heures vingt, où pendant
vingt minutes vous pourrez vaquer à vos activités quotidiennes, sortir le
chien, arroser les plantes ou démouler un cake dans la porcelaine tant cette
émission est réputée pour vous emmerder profondément.
Juste avant le journal de
vingt heures, à vingt heures, bien entendu, nous vous proposerons un quart d’heure
d’expression politique, avec m’indique-t-on un jeune contestataire breveté du
Gouvernement, Monsieur Daniel Conne-Bendidon…pardon ! Daniel Cohn-Bendit,
qui vous entretiendra la jambe de l’inutilité selon lui des primaires à gauche
pour la prochaine élection présidentielle. Apparemment toujours dans la
demi-mesure et la retenue bienséante…
Les actualités télévisées
que vous présentera ensuite Claude Darget, toujours en direct du Père-Lachaise,
feront la part belle aux nouvelles normes de diffusion de la télévision qui
passe à la haute définition. Ainsi, chers téléspectateurs, vous aurez le
plaisir de regarder désormais les mêmes merdes innommables de crétinerie, les
sempiternelles émissions coups-de-boules entre invités mal embouchés et autres
jeux pour décérébrés trisomiques ; mais vous aurez la chance de les
regarder en haute définition.
A vous donc le plaisir
quasi-éjaculatoire de mater les points noirs sur le blair des concons à Cancun,
les scories de varicelle tardive sur les joues d’une invitée à un talk-show
obscène, et que l’imbuvable Yann Moix vous paraîtra tellement réel que vous
pourrez presque ressentir son halitose infernale sur l’écran…
Si vous survivez à la page
de publicité de la RFP qui vous collera au canapé après les prévisions météo d’Albert
Simon, vous suivrez avec plaisir le grand film de la soirée, un film
historique, annoncé comme une réussite interplanétaire sans précédent par le
réalisateur, qui a d’ailleurs interdit toute projection de presse pour prévenir
les mauvaises critiques.
Un film réunissant Christian
Clavier, Jean Reno, Marie-Anne Chazel, Alex Lutz et une bonne pelletée de tâcherons
du rire franchouillard, reprenant des rôles usés jusqu’à la corde du haut de
chausse de Godefroy de Montmirail et des grimaces qui déjà ne faisaient plus
sourire mollement du temps de De Funès et son « Grand Restaurant (« Nuskat
muss, Herr Muller ! »), ne peut évidemment être qu’une réussite
intergalactique au moins aussi puissante que les aventures d’Iznogoud chez les
plongeurs gays anglais.
Chers amis téléspectateurs,
durant la projection du film « Les visiteurs 3 », nous vous
conseillons de vous munir de sacs à vomi, préférablement de grande taille, tant
vous serez tenté de régurgiter les repas de ces huit derniers jours. Je lis sur
ma petite fiche que Madame la Sinistre de la Santé, Madame Marifolle
Touteraide, étudie la possibilité de classer le film dans la catégorie des
bouses terminales et autres émétiques professionnels.
Mais avant de vous régaler d’une
bonne journée de télévision, je vous propose un interlude musical, avec une
chanson française qui sortira le 5 avril 1981, « Pour le plaisir ». C’est
Herbert Léonard qui l’interprète, qui fera tremper
des quantités industrielles de petites culottes avec ce titre, signé par Julien
Lepers. Quant à moi, je vous rends l’antenne ; à vous Cognacq-Jay, à vous
les studios !
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