« J'ai la mémoir' qui
flanche
« J'me souviens plus
très bien
« De quell' couleur
étaient ses yeux ?
« J'crois pas qu'ils
étaient bleus.
« Etaient-ils verts,
étaient-ils gris ?
« Etaient-ils vert de
gris ?... »
Ah, Mademoiselle Moreau,
comme vous aviez raison de chantonner avec votre voix si reconnaissable et
cabossée aux alcools forts et à la clope sans filtre que votre mémoire vous
fait défaut…
C’est avec le mal de dos, la
malbouffe, la téléréalité poubelle garnie, la phobie administrative et le
fenouil au gratin l’un des grands maux épidémiques de notre époque gangrénée…
On oublie, on ne sait plus,
on omet, on escamote, on néglige, on lâche… Les mauvaises connections
neuronales, les omissions plus ou moins volontaires, les étourderies
congénitales, les amnésies con j’ai trop bu, on ne se souvient plus de rien ni
de personne en ce moment…
Nos chères têtes blondes en
font carrément les frais en ce moment, et une fillette de quatre ans en a fait
la cuisante expérience hier dans un zoo de Lille, oubliée par le centre de
loisirs qui avait organisé la sortie, Lolita restera seule plus de deux heures
avant d’être récupérée sans encombres par ses parents. Le centre de loisirs ne
s’est aperçu de son absence que lorsque sa mère était venue la chercher… Déjà, une
pisseuse prénommée Lolita, vous avez plus envie de la perdre ou de la vendre
qu’autre chose…
Nos politocards ne sont
évidemment pas en reste du côté trous de mémoire. Rien de tel qu’une amnésie
passagère de vos promesses électorales pour faire exactement le contraire de ce
que vous aviez promis… Surtout lorsque le bobard est entouré de fog londonien
et de rôti de porc bouilli sauce à la menthe… Le Premier Sinistre anglais,
David Cameron, cité comme tant d’autres dans les Panama Papers, se serait
soudain souvenu qu’il aurait eu, à un moment donné, mais avant 2010 quelques
parts dans un fonds offshore, appartenant à son défunt père… Comme excuse
foireuse qui craint du boudin, on a eu nettement mieux…
Lui aussi doit être en proie
à des absences et des perte de mémoire, mais les siennes sont involontaires… Le
Lider Maximo, le barbu à gros cigare, Fidel Castro est réapparu en public après
neuf mois d’absence… Le temps d’une grossesse honteuse ? Bah, à près de 90
ans aux cigarillos bien grillés, ce serait presque normal de pédaler quelque
peu dans la semoule…
Lui, aucun risque qu’on
l’oublie dans un recoin sombre d’une prison belge… Salah Abdeslam,
l’exhibitionniste djihadiste qui voulait se faire sauter en public, ne devrait
pas arriver en France sous peu. Son extradition est suspendue par les autorités
belges qui veulent l’interroger sur diverses affaires. Suspendue, mais pas
remise en cause s’empresse-t-on de préciser. On n’est pas précisément
impatients de le voir débarquer, lui…
A la différence de Z’Ayrault
dont on est toujours empressés de voir disparaître du petit écran, tant son
effet soporifique irréversible est pugnace et vous envoie dans les bras de
Morphée mieux que tout cocktail d’anxiolytiques dosé à en faire pioncer un
régiment d’insomniaques pendant deux mois… Le Sinistre de l’Intérieur (mais à
l’extérieur non plus, c’est pas jouasse) s’est piqué d’ironiser sur la création
du mouvement de Manu Macaron… « On verra dans quelle direction il
avance »… Lui, au moins, il bouge…
Parfois, il n’est pas
franchement indiqué de bouger, surtout si l’on se trouve sur des sables
mouvants qui ne demandent qu’à vous happer tout cru et tout entier, comme un
vulgaire Flamby en proie aux sondages de popularité. Et plus particulièrement
si vous avez un forfait chez Bouygues qui ne couvre pas, ou mal, vos virées extraterritoriales.
Un agent immobilier vauclusien, Vincent Lahousse, a pris une sacrée veste en
découvrant se dernière facture de téléphone, d’un montant de 77.686,00 €… Tout
ça à cause d’une connexion internet restée allumée durant son séjour en
République Dominicaine… Autant vous dire qu’il a changé d’opérateur… Non mais
allô quoi !
Loin des blagues téléphonées
que nos politocards peuvent distiller au cours des meetings, discours et autres
calembredaines publiques débitées, la chancelière allemande Encula Merkel su user de son humour légendaire et de son
sens de la déconnade proverbial pour répondre au Pétillant sur ses attaques
concernant les migrants. Limite chaudière incandescente, Encula avoua que les « mots
difficiles » avaient tendance à la « stimuler »… De là à ce qu’elle
sorte les serpillières quand on la traite de boudin bavarois, à ce qu’elle
grimpe aux rideaux pour s’emmancher la tringle dès qu’on lui susurre qu’elle n’est
qu’eine große lubrike Ferkel…
Par contre, si vous tenez à
l’intégrité de votre dentier, ainsi qu’à celle de vos réserves d’ADN, je ne
vous conseille que très modérément de balancer en catimini et en suédois à
Zlatan Ibrahimovic qu’il se dope… A moins que vous ne souhaitiez chanter les
morceaux de bravoure de Farinelli… L’ombrageux du PSG a porté plainte suite à
ces accusations de dopage… Ces connasses shorts, décidément, de vraies fiottes !
Elles nous montrent qu’elles en ont plein le slip, mais au final, elle fondent
en larmes au moindre sac en papier qu’on explose…
La décision du Conseil de
prud’hommes de Paris les a-t-elle fait fondre en larmes dès qu’elle fut connue ?
Je l’ignore, en tous cas ce jugement contestable fait du boucan dans le
landerneau politique, et le bruit remonte jusqu’au ministère… pour les Prud’hommes,
traiter un coiffeur de « pédé » n’est pas un acte insultant ou
homophobe, dans un milieu où est employé beaucoup de personnes homosexuelles,
précise le jugement. Certes, c’est généralement une constatation… En tout cas,
il fallait des couilles au cul, et de préférence les siennes, pour rendre une
telle décision.
Donc, on peut désormais
traiter les élus de la République de profiteurs, de voleurs, de menteurs et d’escrocs,
ce ne sera jamais considéré comme une insulte !
Nul doute que nous
entendrons reparler de cette décision qui fait grand bruit sur les réseau
sociaux, où les garçons-coiffeurs de la place des Vosges coupent les cheveux en
quatre en se demandant si se faire traiter d’hétéro ne serait pas autrement
plus insultant…
Question boucan, le Großer Festsaal
der Wiener Hofburg retentit le 8 avril 1967 d’un bruit de déflagration
monégasque… Rassurez-vous, ce n’est pas le bruit d’un coffre-fort qu’on
explose, mais bien plutôt le rythme tonitruant de la chanson de la Principauté
de Monaco au Grand Prix Eurovision, une chanson forte, violente, interprétée
avec la gouaille nécessaire par Minouche Barelli, qui réussit à se classer
cinquième, plus ou moins desservie par une création de Serge Gainsbourg qui ne
compte pas parmi ses réussites les plus flagrantes… Mais on se plait à l’oublier,
car on a parfois « la mémoire qui flanche »…
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