jeudi 28 avril 2016

Brèves du 28 Avril 2016

« Oui t'exagèr's, tu l'sais maint'nant
« Parfois je voudrais t'étrangler
« Dieu que t'as changer en cinq ans
« Tu t'laisses aller, tu t'laisses aller… »

Emergeant avec la grâce naturelle d’un trente-huit tonnes se dépatouillant d’une flaque de mélasse d’un mètre cinquante de profondeur des bras de Morphée et barbotant encore dans la piscine olympique de pâté surfin qui avait remplacé mon esprit, j’arrivais tout de même à former cette réflexion largement si ce n’est intégralement inspirée par la chanson désabusée du chanteur à la voix voilée, Charles Aznavour, « Tu t’laisses aller ».

Franchement, tu t’laisses aller… Tu t’laisses aller à la facilité, si ce n’est à une certaine propension au cirage de pompes, léchage de bottes ; autant d’activités qui provoqueraient un priapisme aigu chez un fétichiste du panard…

Oui, tu t’laisses aller, France Inter… Depuis toujours ma radio réveille-matin, la station de la maison ronde n’avait pourtant jamais caché sa propension à pencher vers la senestre en matière de ligne éditoriale qui du brique-tatanes d’Ivan Levaï à la voix de gros fumeur de Nicolas Demorand vouait un culte immodéré aux éléphants de la Rue Solférino…

Est-ce l’effet Patrick Cohen qui craint pour ses miches à la rentrée, ou simplement parce que le Bruce Lee de l’interview matinale fendille l’émail du lavabo avec une érection matinale provoquée par un poster en position gynécologique du Tout Mou élyséen, toujours est-il que nous nous tartinons depuis un petit moment une gauchisation de la matinale…

A moins de nous faire gueuler l’internationale en guise de générique, on sent nettement la complaisance appuyée de la rédaction vis-à-vis des guignolos gouvernementaux… Certes, il ne faut pas tirer sur les ambulances (ni se faire tirer dedans même si l’on peut y trouver de grosses seringues), mais là, le cirage de croquenots quadruple épaisseur que même Aquilino Morelle il n’aurait pas trouvé mieux, ça fait un poil too much…

Surtout quand Patoune reçoit dans les pattes Marifolle Touteraide offrant un festival d’approximations fumeuses et de déviationnisme de questions qui ferait hurler le moindre stagiaire pigiste…

Tu t’laisses aller… Voila un leitmotiv qui convient de mieux en mieux à notre société décadente, à nos contemporains déprimés, à nos vedettes déprimantes, à nos politocards déliquescents…

Tu t’laisses aller, Marion Maréchal-Nouvoila-Le Pen… Déjà qu’il ne faut pas beaucoup te pousser pour que ton côté obscur apparaisse en pleine lumière, si au surplus, tu nous fais le coup de te lâcher en interview, faudra lire les newsmagazines avec des masques à gaz (mais c’est un détail…). Te voila donc saoulée des valeurs de la République, petite peste blonde ? Tu ne comprends pas cette obsession pour la République ? Evidemment, avec une tradition familiale encensant les dictateurs, forcément, la République, ça fait bizarre, comme une mini-jupe sur Valérie Damidot…

Tu t’laisses aller, Maïtena Biraben… Déjà que ton émission sur Canal + comptait à peu près autant de téléspectateurs que d’adhérents à l’UDI et de membres au fan-club de Lilian Renaud (une douzaine), si en plus, tu nous fais le coup de la grosse migraine pour éviter de présenter des chroniqueurs relous avec des traces de chnouf sur le pif, des chanteuses évanescentes dont on préfère encore quand elle ont la bouche pleine du paf du producteur, et des théâtreux tellement torturés qu’on en vient à considérer Lucchini comme le ravi de la crèche… Vrai malaise, ou envie irrépressible de quitter le navire avant le naufrage définitif ?

Tu t’laisses aller, mon cher Confrère du barreau bruxellois (ce qui ne veut pas dire qu’il a une frite démentielle, hein !), Sven Mary… Je conçois la chasse à la caméra, l’attrait du projecteur, le désir du micro tout fièrement tendu devant sa bouche, le frisson bandant du direct antenne… Mais est-ce vraiment dans l’intérêt de la défense de ton client que de déclarer Salah Abdeslam doté d’une intelligence de cendrier vide ? Tu aurais dit de starlette téléréalitesque, tendance les Marseillais chez Nabila, ok… L’utilité d’un cendrier vide est qu’on peut le remplir... La starlette aussi, me direz-vous…

Tu t’laisses aller, mon Père… La chair est faible, je sais, et il est des soirs au presbytère où l’on sent monter une puberté de printemps qui risque de tremper les draps… Je sais, Sœur Marie-Protule de la Pénétration n’est pas toujours partante pour enfourner le petit jésus dans la crèche… Je sais, parfois, les messieurs sont plus intéressés par les formes généreuses d’un moulebite honteusement déformé que par les anfractuosités humides d’un string aux relents de vasier… Mais bordel de pompe à cul ! Faites-vous traire la mitre par une petite sœur des pauvres, par la bonne du curé, par une spécialiste du Boulevard de Clichy, ou par un gogo-dancer de la boîte à Steevy, mais ne mettez pas la main sur des gosses, et encore moins votre zgeg dans leur corridor à Mars !

Tu t’laisses aller, l’Eglise française ! On espérait que le nid lyonnais de pédophiles amateurs de Jésus (et pas uniquement celui accroché aux clous) était un foyer de salopards isolés… Mais non ! Voila que ce cancer métastase à Bayonne, patrie du jambon… On reste toujours dans le domaine de la charcuterie… voire des cochonneries…

Tu t’laisses aller, peuple de France… Ce n’est pas parce qu’on t’encule sans lubrifiant, et avec du gravier à béton du premier janvier au trente-et-un décembre qu’il faut nécessairement faire dégénérer les manifestations inutiles contre des projets de loi tout aussi inutiles et inapplicables… Surtout pour laisser un homme en urgence absolue à l’hôpital… Mais certains décérébrés diront que c’est un flic… Certes, mais Renaud embrasse des flics, alors…

Tu t’laisses aller, ma bonne vieille Terre… Evidemment, avec plus de sept milliards de gens sur ta croute, parmi lesquels on compte hélas pas mal de connards intégraux, tu ressens souvent le désir de te gratter… Mais est-ce nécessaire de nous faire un séisme de magnitude cinq entre La Rochelle et Rochefort ? A moins que ce ne soient Loana et Valérie Damidot qui faisant de la trampoline ont loupé le bazar et se sont maravé la gueule par terre…

Tu t’laisses aller, ma pauvre télé… Déjà qu’on t’a sucré la plupart des programmes intéressants ou intellectuels pour les remplacer par des reportages suce-boules de la mère Beaugrand (qui elle ne suce pas que les boules), des émissions de téléréalité connes à bouffer des containers de bites par paquets de douze, et des télécrochets où les plus chanceux finiront dans l’anonymat et les moins chanceux finiront à l’Eurovision… Il fallait qu’en plus, le virus qui rend con, le Hanouna Débilitus Integralis, veuille faire une émission en direct de vingt-quatre heures, le premier septembre prochain. Désolé, mais ça, Maurice Biraud l’avait déjà fait sur les ondes d’Europe 1 le 21 juin 1967…

Et le 28 avril 1985, après l'enregistrement de l'émission Champs-Élysées, l’actrice Chantal Nobel est victime d'un grave accident de voiture à bord de la Porsche 924 Carrera GT conduite par le chanteur Sacha Distel, lors de la traversée du village de Maltaverne, petit village près de Tracy-sur-Loire. Après quarante jours passés dans le coma, grièvement blessée au visage et handicapée à vie, elle se retire de la vie publique dans le sud de la France, mettant fin du même coup à la série à succès Châteauvallon. Comme quoi il n’est pas toujours bon de se laisser aller… 

 

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