lundi 4 avril 2016

Brèves du 04 Avril 2016

« Laissez parler les petits papiers
« A l'occasion, papier chiffon
« Puissent-ils un soir, papier buvard
« Vous consoler
« Laissez brûler les petits papiers
« Papier de riz ou d'Arménie
« Qu'un soir ils puissent, papier maïs
« Vous réchauffer… »

Ce n’est pas que je sois un fan transi et indéboulonnable de sa voix éraillée tuyautée à l’alcool fort et à l’enfumage de ses boîtes de nuit, de sa diction gouailleuse qui donnerait presque de la classe aux poissardes du Sébasto, et de sa justesse de chant toute relative qui fait passer les pires enroués des auditions à l’aveugle de The Voice pour des ersatz de La Callas ; mais j’avoue que les premières chansons gloussées par Régine possèdent un charme certain dû à la plume de Gainsbourg, qui lui cisela quelques petits joyaux tantôt citrines grossières tantôt perlouzes fines…

Laisser parler les petits papiers, ça peut être dangereux, surtout lorsque ces petits papiers sont introduits dans des urnes qui conduisent à un dépouillement et à une danse de la pluie par le candidat élu, qui était pour changement irrévocable et qui va se lover avec la vitesse de l’éclair dans les pantoufles de son prédécesseur…

Certes, voter à droite, à gauche ou dans tous les azimuts ne change strictement rien, sinon cela serait interdit depuis belle lurette !

Laisser parler les petits papiers, ce peut être particulièrement incommodant pour certains qui à défaut d’avoir le cul entre deux chaises ne l’ont pas forcément d’une netteté hurlante d’hygiène…

Laisser parler les petits papiers, ce peut être le début d’un scandale intergalactique qui risque fort de faire trembler quelques socles fermement arrimés, et tirebouchonner les chaussettes de certaines sommités en vue….

Laissons parler les petits papiers panaméens, ou pour causationner dans un françouze qu’il est des plus corrects que si c’était un acacadémichien qui le spique, les « Panama papers » qui sont en train de se transformer en un tsunami médiatique qui risque de laisser des séquelles.

Ce n’est pour le moment qu’un risque, car la chose peut faire des vagues genre clapotis dans un dé à coudre et puis disparaître des radars de l’actualité… Pensez donc ! Des révélations fracassantes sur l’évasion fiscale organisée et généralisée, touchant toutes les strates des célébrités, de Platoche (qui s’en serait bien passé vu les merdes de la FIFA encore accrochées à ses crampons) à Poutine en passant par Xi Jingping, qui a dû rire jaune sur le coupe…

Ben quoi ? L’opinion publique va s’offusquer bien légitimement, vitupérant sur ces pourritures qui nous gouvernent sur le zinc d’un bistrot de banlieue, s’étranglant autour d’un tosat veggie dans un brunch tendance sur la dérive droitière de la société, se désolant de ces relents de fosse septique que l’illusion du pouvoir et de la puissance confère…

On va certainement créer des pages Facebook pour dénoncer ces pratiques innommables, on risque de voir circuler des pétitions pour que « plus jamais ça » n’arrive, on va se fader des spams pour nous embobiner…

Et puis dans quinze jours, trois semaines maxi, les choses vont se tasser, on passera à autre chose, on causera de l’eurovision, du foutebale ou du prochain attentant, et l’évasion fiscale continuera comme si de rien n’était…

On enterrera la chose, et l‘on n’en parlera peut-être que dans vingt-cinq ou trente siècles, à l’instar des fouilles menées sur la pyramide de Toutankhamon, qui recèlerait peut-être également la tombe de la fameuse Nefertiti (et Grosminet)… Garnie des trésors disposés au moment du grand voyage : les affiches du premier spectacle de Line Renaud, les premiers disques en pierre de Mireille Mathieu, les adieux sur papyrus de Régine, et tout plein d’affaires louches, comme aurait dit Dalida, déjà âgée à l’époque…

Laissons parler les petits papiers… une chose peu courante aujourd’hui où l’on préfère l’instantanéité du média cathodique et l’ambiance anxiogène des chaînes d’infos continues. Comme si l’on ne se faisait pas suffisamment dans nos frocs à chaque alerte info, on aura droit demain à une nouvelle chaîne, LCL, désormais visible par tout le monde. Tu parles d’un cadeau, pour répéter les mêmes inepties que les autres, mais avec des décors repêchés dans les rebuts des années 90 de TF1…

Laisser parler les petits papiers… Comme jadis les Petits Papiers de Noël que diffusait FR3 à la place des Jeux de Vingt-Heures pendant les fêtes de fin d’année, nous offrant des play-backs d’anthologie depuis la place Stanislas de Nancy, grâce aux caméras de FR3 Lorraine… Ah, encore une scorie du langage qu’il faudra balayer, puisque c’est fait, désormais l’ACAL (Alsace Champagne-Ardennes Lorraine) est rebaptisée « Grand Est ». Bon ça donne pas plus envie que « Rhin-Champagne » ou les autres propositions fantasques…

Ça non plus, ça ne donne pas envie, enfin, ça dépend de vos préférences affectives… Ça donne pas envie de voir Cristiano Ronaldo se pavaner en moulebite avec l’équipe de connasses en short pour fêter la victoire du Real, dans une pose absolument aussi naturelle que le poirier asymétrique en combinaison de plongée en équilibre sur le poteau du remonte-pente d’Avoriaz par moins douze…

Ça ne donne pas envie de se remettre au sport, pour suer sang et eau et cracher ses poumons, quand on entend qu’un médecin britannique aurait prescrit des médicaments dopants à plus de cent cinquante sportifs de haut niveau. Certainement à l’insu de leur plein gré, évidemment…

Ça donne pas envie d’être dans les petits papiers de l’insupportable animateur Cyril Hanouna, dont la dernière frasque a été d’aller se marier pour de faux à Las Vegas avec Camille Combal, son chroniqueur… Hanouna en robe blanche à dentelles, c’est aussi sexy qu’un étron sur un lit de salade dans un buffet campagnard au Train Bleu…

Sans doute feront-ils leur voyage de noces à Kawasaki (au Japon) qui célèbre la fertilité en accueillant en ce moment le Festival du pénis d’acier, joyeux moment de convivialité où l’on voit défiler à longueur de journée les bites géantes dans les rues… Y en a qui ont dû se ruiner plus d’un tatami d’envies inassouvies…

Laissons parler les petits papiers des archives eurovisuelles pour rendre un dernier hommage à Lola Novakovic, 80 balais aux bananes flambées nouvelles, décédée hier et qui avait représenté la Yougoslavie à l’Eurovision 1962 avec « Ne pali svetlo u sumrak », qui s’était classé quatrième ex-æquo. Vieillot, cette prière de ne pas allumer les lumières au crépuscule pour regarder la danse amoureuse de la fumée de deux cigarettes ? Toujours plus solidement construit que certaines médiocrités actuelles qu’on porte bien trop vite au pinacle…

Et le 4 avril 1946 tombait le verdict dans le sensationnel procès du Docteur Petiot, genre de siphonné psychopathe surnommé par la presse « Docteur Satan », jugé parla Cour d’Assises de la Seine qui, malgré les six heures de plaidoirie de son avocat Maître Floriot, condamne Marcel Petiot à mort. Laissez parler les petits papiers conduisant à la guillotine… 

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