Y’a pas de quoi pavoiser…
Bien que l’on pavoise
aujourd’hui aux balcons, fenêtres, portes, ventaux et autre orifices d’entrée
et de sortie, en mémoire des cent trente personnes flinguées par la barbarie
aveugle ; je maintiens qu’il n’y a pas de quoi pavoiser…
D’accord, l’hommage national
diffusé sur toutes les antennes, comme pour faire de l’audience avec le malheur
des gens et l’affliction des familles, était émouvant et digne…
D’accord, le discours de
Pépère était juste, sans grandiloquence inutile, avec ce qu’il fallait de
pathos, de détermination et d’indignation retenue pour en faire quasiment un
grand discours… Aux armes citoyens… Aux actes, gouvernants !
D’accord, la France entière
avait le cœur en bleu blanc rouge et une pensée pour les morts de ce vendredi
treize…
D’accord… D’accord… D’accord…
D’accord qu’on commencerait pas un tout petit peu à nous prendre pour des oies
qu’on gave d’images dégoulinantes de bons sentiments écœurants ? Certes, l’élection
de Miss France n’est pas loin, mais faudrait pas voir à nous prendre pour des
dindasses de concours, hein !
Y’a pas de quoi pavoiser
autrement qu’en étendant son linge tricolore aux fenêtres biterroises, ce qui
va faire enrager Bobby Ménard… Y’a pas de quoi pavoiser d’autre manière que de
garder punaisé au cœur cette funeste liste de cent trente noms fauchés par l’obscurantisme…
Hommage par ci, hommage par
là… C’est limite indécent d’organiser un simulacre de funérailles nationales
pour des personnes qui, certes, n’ont jamais demandé à mourir et sont parties
dans des circonstances inacceptables… Et cet appel à pavoiser…
Ne doit-on penser à notre
drapeau national, à notre fierté nationale qu’en cas de tuerie massive ? Les
sentiments d’appartenance à ce pays se dissolvent-ils dans le bonheur et la
douceur de vivre ?
Et ces cent trente français
butés parce qu’ils vivaient dans un pays de tolérance et de liberté, qu’on a
définitivement étiquetés « victimes innocentes »… N’y a-t-il donc
point d’autres victimes innocentes de la connerie humaine auxquelles il
conviendrait de rendre hommage ?
Ne faudrait-il pas honorer
tous les automobilistes qui passent de vie à trépas sur le bas-côté d’une départementale
par la faute d’un sombre chauffard qui a confondu Ricard et eau bénite à la
messe et qui roulait à tombeau ouvert en pleine gauche ?
Ne serait-il pas décent de
célébrer tous les civils qui sont renvoyés ad patres par les bombes de
belligérants qui ont eux-mêmes oubliés pourquoi ils se mettaient sur la gueule,
dans un coin reculé du globe ?
N’est-il pas impératif de
faire une minute de silence à la mémoire de tous ces enfants de l’amour qui
sont passés par les aiguilles ou la RU-486, et qui n’auront jamais la chance de
devenir chômeurs, alcooliques, fans de Nabila ou amateurs de touzes zoophiles ?
Ne demeure-t-il pas
nécessaire d’allumer des bougies à tire-larigot, vingt-quatre heures par jour,
trois soixante cinq jours à l’année, contre ces jeunes hommes, ces filles, ces
pères de familles, ces matrones, ces vieilles peaux, ces antiquités liftées
dont on accélère brusquement le chemin vers le terminus des prétentieux à cause
d’un regard en coulisse, d’un mari jaloux, d’un voisin irascible, ou d’un fou à
lier ?
Bien sur qu’il faut honorer
la mémoire des cent trente concitoyens qui se sont fait tirer comme des lapins
par des lâches… Mais pas forcément par ce déploiement de sentiments attristés
sur commande…
Désolé, Monsieur Flamby
parfum Danette… Je ne suis pas ému parce que c’est le moment, ou parce qu’il le
faut, ou bien encore parce qu’on me dit qu’il faut l’être…
Désolé, Monsieur Tout Mou,
je m’attire peut-être les foudres de la bien pensance, mais au moins, je suis
cash, et j’ose le penser plus sincère que votre aréopage de ministres et
politocards qui avaient revêtu leur masque de tristesse convenue, tout en se
demandant à quelle heure tout ce guignol allait prendre fin, parce que, merde,
je vais finir par me pisser dessus, avec ce froid, et en plus si ça dure trop,
je n’aurais plus ma place préférée chez Lip…
Ceci dit… On passe à autre
chose ? N’avez-vous pas un besoin aussi irrépressible que soudain de
passer à autre chose, de tourner la page de ces chaînes infos, journaux, radio,
qui relaient sans interruption ces anxiogènes nouvelles ?
De toute façon, la chose est
entendue. Il y aura de nouvelles attaques, en France ou en Europe, de ces
sombres barbares qui ont une inextinguible soif de violence et de djihad, l’islam
n’étant qu’un prétexte…
C’est vrai quoi… Reprocher à
tous les musulmans le terrorisme, c’est un peu reprocher aux musiciens Maître
Gims, Louane et Christophe Maé…
Alors, on essaiera de vous
causer un petit peu du chômage, qui repart à la hausse telle une fusée à
destination de la lune…
On tentera de rire du canton
du Tessin, en Suisse, qui va punir d’une amende d’environ 9.000 euros le port
sur son territoire de la burqa et du niqab… Ils ont quand même des couilles au
cul, les suisses…
On ricanera sous cape, mais
avec un sentiment de revanche, en lisant que le prêtre qui avait assimilé, dans
une tribune publiée sur internet, les victimes du Bataclan à leurs bourreaux,
en les qualifiant de "frères siamois" avait été relevé de ses
fonctions pastorales par Monseigneur Barbarin… Il était difficile de faire plus
con…
Quoi qu’en cherchant bien…
On pourrait trouver nos chères connasses en short ! Alors que Valbuena se
confie enfin aux media (il a du finir d’apprendre par cœur les douze phrases à ânonner
avec le maximum de fautes de liaison) pour enfoncer son « ami »
Benzéma, Samir Nasri serait également impliqué ! Benzéma, Nasri… Pas
possible, la vidéo était hallal ou quoi ?
Une vidéo dont l’échantillon
de connasse en short se demande si elle existe effectivement… Pas de doute, il
est vraiment footballeur ! Payer un max de pognon pour une sextape dont on
n’a jamais vu la couleur…
Et l’argent, c’est justement
ce qui clora notre semaine, avec les notes reconnaissables entre mille de « Money,
money, money », qui permettent au groupe ABBA de connaître une consécration
internationale deux ans après leur victoire au Concours Eurovision. Le titre est
un numéro 1 au hit parade français le 27 novembre 1976, mais aussi dans 14
pays, parmi lesquels l’Angleterre et évidemment la Suède, où ils ont débuté et
où le quatuor se trouve désormais élevé au rang de monument national. On
leur rend un petit hommage pour le coup ? On est rodé, en ce moment…
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