vendredi 27 novembre 2015

Brèves du 27 Novembre 2015

Y’a pas de quoi pavoiser…

Bien que l’on pavoise aujourd’hui aux balcons, fenêtres, portes, ventaux et autre orifices d’entrée et de sortie, en mémoire des cent trente personnes flinguées par la barbarie aveugle ; je maintiens qu’il n’y a pas de quoi pavoiser…

D’accord, l’hommage national diffusé sur toutes les antennes, comme pour faire de l’audience avec le malheur des gens et l’affliction des familles, était émouvant et digne…

D’accord, le discours de Pépère était juste, sans grandiloquence inutile, avec ce qu’il fallait de pathos, de détermination et d’indignation retenue pour en faire quasiment un grand discours… Aux armes citoyens… Aux actes, gouvernants !

D’accord, la France entière avait le cœur en bleu blanc rouge et une pensée pour les morts de ce vendredi treize…

D’accord… D’accord… D’accord… D’accord qu’on commencerait pas un tout petit peu à nous prendre pour des oies qu’on gave d’images dégoulinantes de bons sentiments écœurants ? Certes, l’élection de Miss France n’est pas loin, mais faudrait pas voir à nous prendre pour des dindasses de concours, hein !

Y’a pas de quoi pavoiser autrement qu’en étendant son linge tricolore aux fenêtres biterroises, ce qui va faire enrager Bobby Ménard… Y’a pas de quoi pavoiser d’autre manière que de garder punaisé au cœur cette funeste liste de cent trente noms fauchés par l’obscurantisme…

Hommage par ci, hommage par là… C’est limite indécent d’organiser un simulacre de funérailles nationales pour des personnes qui, certes, n’ont jamais demandé à mourir et sont parties dans des circonstances inacceptables… Et cet appel à pavoiser…

Ne doit-on penser à notre drapeau national, à notre fierté nationale qu’en cas de tuerie massive ? Les sentiments d’appartenance à ce pays se dissolvent-ils dans le bonheur et la douceur de vivre ?

Et ces cent trente français butés parce qu’ils vivaient dans un pays de tolérance et de liberté, qu’on a définitivement étiquetés « victimes innocentes »… N’y a-t-il donc point d’autres victimes innocentes de la connerie humaine auxquelles il conviendrait de rendre hommage ?

Ne faudrait-il pas honorer tous les automobilistes qui passent de vie à trépas sur le bas-côté d’une départementale par la faute d’un sombre chauffard qui a confondu Ricard et eau bénite à la messe et qui roulait à tombeau ouvert en pleine gauche ?

Ne serait-il pas décent de célébrer tous les civils qui sont renvoyés ad patres par les bombes de belligérants qui ont eux-mêmes oubliés pourquoi ils se mettaient sur la gueule, dans un coin reculé du globe ?

N’est-il pas impératif de faire une minute de silence à la mémoire de tous ces enfants de l’amour qui sont passés par les aiguilles ou la RU-486, et qui n’auront jamais la chance de devenir chômeurs, alcooliques, fans de Nabila ou amateurs de touzes zoophiles ?
Ne demeure-t-il pas nécessaire d’allumer des bougies à tire-larigot, vingt-quatre heures par jour, trois soixante cinq jours à l’année, contre ces jeunes hommes, ces filles, ces pères de familles, ces matrones, ces vieilles peaux, ces antiquités liftées dont on accélère brusquement le chemin vers le terminus des prétentieux à cause d’un regard en coulisse, d’un mari jaloux, d’un voisin irascible, ou d’un fou à lier ?

Bien sur qu’il faut honorer la mémoire des cent trente concitoyens qui se sont fait tirer comme des lapins par des lâches… Mais pas forcément par ce déploiement de sentiments attristés sur commande…

Désolé, Monsieur Flamby parfum Danette… Je ne suis pas ému parce que c’est le moment, ou parce qu’il le faut, ou bien encore parce qu’on me dit qu’il faut l’être…

Désolé, Monsieur Tout Mou, je m’attire peut-être les foudres de la bien pensance, mais au moins, je suis cash, et j’ose le penser plus sincère que votre aréopage de ministres et politocards qui avaient revêtu leur masque de tristesse convenue, tout en se demandant à quelle heure tout ce guignol allait prendre fin, parce que, merde, je vais finir par me pisser dessus, avec ce froid, et en plus si ça dure trop, je n’aurais plus ma place préférée chez Lip…

Ceci dit… On passe à autre chose ? N’avez-vous pas un besoin aussi irrépressible que soudain de passer à autre chose, de tourner la page de ces chaînes infos, journaux, radio, qui relaient sans interruption ces anxiogènes nouvelles ?

De toute façon, la chose est entendue. Il y aura de nouvelles attaques, en France ou en Europe, de ces sombres barbares qui ont une inextinguible soif de violence et de djihad, l’islam n’étant qu’un prétexte…

C’est vrai quoi… Reprocher à tous les musulmans le terrorisme, c’est un peu reprocher aux musiciens Maître Gims, Louane et Christophe Maé…

Alors, on essaiera de vous causer un petit peu du chômage, qui repart à la hausse telle une fusée à destination de la lune…

On tentera de rire du canton du Tessin, en Suisse, qui va punir d’une amende d’environ 9.000 euros le port sur son territoire de la burqa et du niqab… Ils ont quand même des couilles au cul, les suisses…

On ricanera sous cape, mais avec un sentiment de revanche, en lisant que le prêtre qui avait assimilé, dans une tribune publiée sur internet, les victimes du Bataclan à leurs bourreaux, en les qualifiant de "frères siamois" avait été relevé de ses fonctions pastorales par Monseigneur Barbarin… Il était difficile de faire plus con…

Quoi qu’en cherchant bien… On pourrait trouver nos chères connasses en short ! Alors que Valbuena se confie enfin aux media (il a du finir d’apprendre par cœur les douze phrases à ânonner avec le maximum de fautes de liaison) pour enfoncer son « ami » Benzéma, Samir Nasri serait également impliqué ! Benzéma, Nasri… Pas possible, la vidéo était hallal ou quoi ?

Une vidéo dont l’échantillon de connasse en short se demande si elle existe effectivement… Pas de doute, il est vraiment footballeur ! Payer un max de pognon pour une sextape dont on n’a jamais vu la couleur…

Et l’argent, c’est justement ce qui clora notre semaine, avec les notes reconnaissables entre mille de « Money, money, money », qui permettent au groupe ABBA de connaître une consécration internationale deux ans après leur victoire au Concours Eurovision. Le titre est un numéro 1 au hit parade français le 27 novembre 1976, mais aussi dans 14 pays, parmi lesquels l’Angleterre et évidemment la Suède, où ils ont débuté et où le quatuor se trouve désormais élevé au rang de monument national. On leur rend un petit hommage pour le coup ? On est rodé, en ce moment…

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