lundi 16 novembre 2015

Brèves du 16 Novembre 2015

Et mes larmes ne couleront pas…

Parce que ce serait faire trop d’honneur à ces sombres crétins venus d’un autre âge qui s’imaginent mettre notre pays à leur botte en faisant exploser des kamikazes dans la ville lumière ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que les cent-vingt-neuf victimes de ce fanatisme irréel et ignoble n’ont que faire désormais de nos larmes, qu’elle soient de crocodiles ou chaudement sincères ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que désormais, nous allons devoir vivre avec cette menace terroriste pendant de longs mois, si ce n’est de longues années avant que nous n’en soyons définitivement débarrassés, et que pour y faire face et s’y préparer, il convient d’avoir la vue claire et l’esprit net ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que les bombinettes lancées par l‘armée française sur le fief de Daesh, Raqqa, ne sont destinées qu’à « faire bien » dans une opinions publique bouleversée, et ne peuvent constituer une riposte suffisante, et qu’il convient dès lors qu’une vraie coalition internationale atomise  prestement, et définitivement, ces insondables connards, mes larmes ne couleront pas.

Parce que le pire est devant nous, qu’il ne faut pas se voiler la face, qu’il y aura d’autres attaques pareilles à celle du Bataclan, d’autres égorgements de victimes, d’autres vies fauchées par la connerie intégrale d’australopithèques incultes, d’autres attaques contre l’unité de mo pays ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que si nous ne pouvons rien, ou si peu, à titre individuel, contre cette barbarie invisible que des enturbanés qui s’imaginent détenir la toute-puissance et la vérité divine vont nous imposer à partir de maintenant, il nous faut continuer à vivre et à les narguer insolemment, mais prudemment ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que l’unité nationale, la cohésion sociale que l’on veut nous imposer ont déjà volé en éclats, encore plus vite que lors des attentats de Charlie Hebdo, grâce à des politocards qui se tapent dessus en piétinant les morts sous le prétexte du « fallait que », du « yapluka », et du « faut que » ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que le divorce définitif entre la population et la classe politique sera consommé « grâce » à ces attaques inqualifiables de lâcheté, et que l’on en restera aux jolies déclarations définitives, qui font joli comme une porcelaine délicate dans la vitrine du salon de grand-mère mais qui ne servent strictement à rien ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que Sarkozy, Hollande, Valls, Le Pen, et tous les sombres abrutis qui ont, sont en train, vont ou veulent nous gouverner ne font qu’agiter leurs bras comme de vains sémaphores contre des états de fait qu’ils ont toutes et tous contribué à mettre en place ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la vie doit continuer, que les visages de ceux qui sont tombés injustement doivent nous inciter à vivre encore plus fort en un pied de nez magnifique, et désespéré, face à ces insondables connards de la bêtise universelle, qu’hélas la marche, folle, du monde ne s’arrêtera pas ; mes larmes ne couleront pas.

Parce qu’il faut bien se souvenir que dans kalache, il y a lâche, que ce début de tempête meurtrière est organisée par des incultes qui n’ont rien retenu des versets clairs et net du Coran qui refuse toute violence et qu’ils ne méritent même pas les bombes qui, j’espère, les enverront ailleurs où les soixante-dix vierges les enverront se faire foutre ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que les connards de tous bords ont déjà été plus que prompts à remettre en question les drapeaux français viraux qui se sont propagés sur les réseaux sociaux, que l’on va bien trouver quelques abrutis intégraux pour imaginer des mises en scène ou des supercheries aux flingages de vendredi soir ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la réponse mondiale à ces actes barbares, que je vous laisse la liberté d’appeler ou non actes de guerre, est époustouflante, et dépasserait presque la ferveur nationale, que cette ribambelle de monuments éclairés de bleu-blanc-rouge est poignante et qu’il convient face à ça d’être digne ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la douzaine d’imams parisiens réunis devant le Bataclan et chantant la Marseillaise peut être un bel hommage mais qu’on se demandera immédiatement dans quelle mesure l’acte n’est pas réfléchi, que l’amalgame évidemment va se former dans l’esprit des gens et qu’un doute subsistera toujours sur la sincérité des initiatives ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la colère gronde, la révolte point, l’incompréhension cède la place à l’inamovible envie de vivre dans un monde débarrassé de tous les fâcheux (pour les amateurs de téléréalité, traduire connards intégraux, casse-couilles patentés, et empêcheurs d’enculer en rond), la volonté de barrer nos visages choqués d’une insolence gauloise ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que Madonna chante « La vie en rose » en pleurs au risque de saloper sa dernière injection de deux bombonnes de botox, que des religieux musulmans indiens ont lancé une fatwa contre les agissements inhumains de Daesh, mais qu’il faut expliquer aux français ce que deuil national veut dire ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que je ne regarderai pas les visages des victimes, estimant que le voyeurisme a ses limites, qu’il n’est nul besoin de rajouter de l’affliction à la meurtrissure intérieure qui saigne en chacun de nous, et que la dignité doit s’imposer ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la vie continuera, parce que Paris flotte mais ne sombre pas, parce que la France saura faire face, parce que la peur ne doit pas s’enraciner en nos cœurs et nos esprits, parce que « ça ira mieux demain » comme le chantait Annie Cordy (enfin, espérons-le de toutes nos forces) ; mes larmes ne couleront pas.

Parce que la lumière de l’espoir, la flamme de la résistance a commencé à briller aux balcons dès samedi soi, qu’elle va s’amplifier sans cesse pour donner au final un immense feu de joie qui carbonisera la haine, l’obscurantisme, la débilité à l’état pur et tous les sombres connards qui veulent réécrire l’histoire ; mes larmes ne couleront pas.

En tous cas, pas à l’extérieur… 

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