« Happy birthday to you
« Shehashanim ya'avru
« Bekef, besimcha uve'osher
« Always »
Joyeux anniversaire, que les
années passent avec de l’amusement, de la joie et du bonheur… Brillant
programme en vérité que les paroles insubmersibles de ce « Happy birthday
Yom Huledet » qui représentait Israël à l’Eurovision 1999 par les voix
surexcitées, et pas toujours très juste d’un quatuor de jeunes messieurs
propres sur eux et répondant au nom de Eden…
Allez, on en parle tout de
suite, on déballe l’instrument, on flanque les outils sur l’établi, comme ça,
on en aura déblayé un bon morceau et on se sentira plus léger pour la suite des
opérations…
Aujourd’hui, j’ai vieilli…J’ai
consumé une année supplémentaire sur le quota qui ‘a été attribué depuis ma
survenue à la surface du globe… Qui en eût été changée si j’avais eu le nez
plus long… mais comme j’ai le tarbouif comme une patate, ce bon vieux monde a
continué à tourner comme si de rien n’était !
J’ai peut-être accroché une
ride supplémentaire autour de mes yeux, j’ai sans doute bouché un peu plus
bouché mes artères avec ce délicieux cholestérol qui pourra peut-être me mener
jusqu’à la félicité de l’avécé ou au nirvana de je ne sais quelle malade
circulatoire…
J’ai sans hésitation fait
gagner quelques centimes d’euros supplémentaires aux ciriers en rajoutant une
bougie à un gâteau qui commence à prendre un sérieux coup de chaud quand on allume,
au lance-flamme, toutes les bougies… Comme disait Line Renaud à propose de son
Loulou gâteux… euh, son Loulou Gasté, « les bougies coutent plus cher que
le gâteau »…
C’est aujourd’hui mon
anniversaire, et mes pensées se tournent évidemment vers les responsables de
mes jours, ceux qui ont osé créer un truc pareil… Si je vous emmerde
quotidiennement avec mes calembredaines éculées, grossières ou orientées, c’est
à mes parents que vous devez vous plaindre !
Cela ne se fait pas, je
sais, et j’entends déjà les foudres caudines de mes ancêtres toutes prêtes à s’abattre
sur moi dans un fracas que ne renierait pas Wagner dans sa tétralogie de l’Or
du Rhin, il ne faut surtout pas fêter à l’avance… Mais nous eûmes samedi soir l’occasion
de nous retrouver entre amis, pour sauter ensemble…
N’allez pas vous imaginer
une DSK party où même les après-skis sont fourrées ou une réplique du bal des
débutantes, ce baisodrome mondain où ça fornique à couilles rabattues dès l’ouverture
du bal, et des cuisses, faite…
Seules les crêpes se firent
sauter samedi soir, dans un climat de franche camaraderie, détendus du gland (même
ces dames), stimulés des zygomatiques et fendus de la pêche…
L’amitié, c’est finalement
le plus beau cadeau qu’on peut s’offrir… (Naaaaaaaaaaan, rassurez-vous, j’les
ai kiffés vos cadeaux les amis !)
Ce n’est pas que je me
trouve un sujet de conversation exceptionnel, quoique je pourrais presque en
parler des heures, vu que c’est un sujet que je connais plutôt bien, puisque je
le fréquente depuis quarante-deux années, mais il serait certainement loisible
de causer d’autre chose, ne trouvez-vous pas, puisque c’est la vocation
première de cette somme de lignes…
Et comme cadeaux d’anniversaire,
on ne pourrait trouver mieux qu’une belle futilité eurovisionnesque… Nous le
savons, et pas seulement aux actifs lavants d’origine végétale qui évitent à
votre peau grasse de se dessécher comme une merde au soleil d’aout en plein
désert saharien, les sélections pour le concours Eurovision 2015 vont bon train…
En France, on a déjà choisir
celle qui irait se prendre une gamelle à Vienne avec une chanson tellement
démodée que même Adamo n’en voudrait pas… En Espagne, on a choisi la
traditionnelle pleurnicheuse à nichons qui viendra sangloter à pleins poumons
son amor perdu qui lui a brisé le corazon… En Italie, c’est la brochette de
grosses voix tendance lyrique (le genre Andrea Boccelli du pauvre)… La
Scandinavie se tâte encore…
La Suède en est encore aux demi-finales
avec la dose parfaite de minets, folles hystériques, ovnis chantants et
morceaux pops… Et la Finlande a choisi… Et quand on dit qu’entre deux maux, il
faut choisir le moindre…
On aura finalement tout
connu à l’Eurovision depuis 1956… De la chanteuse classe en robe du soir qui
gueule derrière son pied de micro aux jeunes ersatz de Spice Girls qui vous
fusillent les tympans en passant par les folles tordues et les femmes à barbe…
de la ballade soporifique à chanson au rythme endiablé en passant par l’expérience
house… de la pop au disco en passant le rock et le hard-métal version
eurovisuelle…
En Finlande, ils auront tout
envoyé pour tenter de séduire depuis 1961… De la chanson sensuelle à la
connerie intégrale au titre onomatopée, du charleston au joik lapon en passant
par un éventail de chansonnettes gentillettes mais gâchées par l’emploi de ce
volapuk incompréhensible qu’est le finnois… Mais là…là ! C’est un groupe
de trisomiques punk qui portera les couleurs finlandaises à Vienne… Pertti
Kurikan Nimipaivat interprètera « Aina
mun pitaa » (Chaque fois que je le dois) en demi-finale… On ne sait
décidément plus quoi faire pour attirer les votes…
L’année prochaine, France 2
réfléchit déjà à un trio composé de Nabila, Brigitte Fontaine et Arno pour
déclamer du Marc Lévy sur un opéra-bouffe de Clayderman remixé grunge par Bob
Sinclar…
Dommage cependant que ce
soit aujourd’hui qu’on apprenne la mort du créateur des Barbapapa, qui ont tant
bercé d’enfances avec leur générique chanté par Ricet-Barrier… Et que l’on
apprenne également que le Conseil de l’Europe interdit la pratique de la fessée
en France… Nos cours d’école ne seront jamais plus les mêmes… Ni les soirées
fétichistes, d’ailleurs !
Et le 2 mars 1991, s’en va l’homme
à la tête de chou, le créateur de trois eurovisionneries (luxembourgeoise,
monégasque et française), ce personnage cynique et provocateur qui grillait
cinq paquets de gitanes sans filtres par jour… Cet auteur prolifique dont l’œuvre
d’une richesse extraordinaire mérite toujours qu’on s’y penche… Serge
Gainsbourg nous a chanté « je suis venu te dire que je m’en vais »…
Et c’était définitif…
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