vendredi 6 mars 2015

Brèves du 06 Mars 2015

« Wéi en Draach am Wand
« Pabeierschëff um Himmel
« Faarweg Koplabunz
« Um bloen Trampolin
« Wéi en Draach am Wand
« Iwwer all Grenze fléien
« Sou fräi wëll ech gin
« Wéi Gedanke sin »

Je dois au seuil du weekend vous présenter des excuses pour cet attentat auditif que je viens de commettre… Comme certains perpètrent des attentats à la pudeur le soir dans les ruelles sombres des quartiers mal famés avec leur imperméable et leur bâton de berger fièrement dressé ; comme d’autres aiment à terroriser les foules avec leurs pérégrinations masturbatoires littéraires ou leurs râles orgasmiques emballés par paquet de douze sous forme d’album ; je prends un certain plaisir plus ou moins sadique à vous martyriser les tympans et la vue avec des couplets issus de l’inextinguible répertoire du concours Eurovision de la Chanson et interprétés avec plus ou moins de bonheur et de justesse dans des idiomes fleuris et colorés, par des artistes, ou prétendus tels dont on se demande souvent à quoi ils ressembleraient si on leur enlevait la demi-douzaine de balais qu’ils ont bien profondément carrés dans le fondement…

Déjà que se farcir du finnois, du macédonien ou du gaélique avant le ouikende, serait presque passible de la Cour d’Assises, le fait de vous imposer du luxembourgeois mériterait le gibet sans autre forme de procès…

Le luxembourgeois, langue bizarroïde et germaniforme principalement parlée au Grand Duché de Luxembourg, paradis fiscal et pays d’origine de Stéphane Bern qui d’ailleurs en détient les trois-quarts, apparaît comme un volapuk guttural qui arrache les tympans, fait saigner les pavillons et flétrit les lobes d’oreille. De bien des manières, on peut affirmer que le luxembourgeois est le suisse-allemand grand-ducal, tant il convient de la parler avec la mâchoire pendante (genre opération des maxillaires qui a loupé) et la grâce naturelle du débile profond qui chante la marseillaise en bouffant des biscottes…

Le luxembourgeois n’a, heureusement d’ailleurs, été utilisé au Concours Eurovision qu’avec une extrême parcimonie, avec seulement deux incursions entre 1956 et 1993, avec des résultats tous plus flamboyant l’un que l’autre… En 1992, Marion Welter, habillée d’une veste façon mire de télé mixée et vomie sur un patchwork multicolore, défendait les couleurs grand-ducales avec « Sou fräi », qui se viandait avant-dernier. Quand on ose, au début des années quatre-vingt-dix, encore parler de cerf-volant, de manège multicolore, d’avion en papier, ou de trampoline pour vous dire qu’on aimerait être aussi libre que les pensées peuvent l’être, c’est prendre le risque d’une déculottée eurovisuelle…

Libre comme l’air, libre comme la fumée de la cheminée qui s’envole au-delà de la ville embourbée dans le marasme environnant et les étrons gras et canins qui vous maculent les godasses au moindre faux pas… Libéré de toutes ces pensées qui vous plombent au fond de la déprime comme les ceintures de plombs les apnéistes qui font du mal à leurs poumons en zieutant le carrelage de la piscine…

Libre de décider du reste de sa vie… Des choix parfois couillus et lourds de conséquence… Ou pas. Témoin cet évènement inédit qui a eu lieu hier soir, lors de la finale nationale allemande pour l’Eurovision 2015, où le gagnant, Andreas Klummert, un chanteur rock barbu et dodu comme une saucisse de Francfort survitaminée, a déclaré ne pas être en forme pour accepter la charge de représenter son pays au Concours, et a donné son titre à son challenger, Ann Sophie… Situation inédite où généralement les vainqueurs s’accrochent à leur titre comme des moules au rocher…

Alors, titre plutôt rock ou balade pop-soul pour décrocher la timbale à Vienne ? Bien malin qui pourra se déterminer avant le 23 mai…

Bien malin qui pourra également dégager une futilité intéressante en ce vendredi… Sans doute est-ce parce que j’ai le fatiguomètre dans le rouge écarlate et que je serais presque incapable de distinguer à dix centimètres une charlotte aux fraises d’un abat-jour baroque… Sans doute parce que les journaux nous bercent des mêmes histoires et des mêmes rengaines depuis trop longtemps…

On nous cause un moment des ficelles du Gouvernement pour tenter tant bien que mal de réduire les chiffres alarmants du chômage… Mais un emplâtre sur une jambe de bois serait certainement plus utile que les tripatouillages puérils et vains du quarteron d’incapables gauchistes…

Régulièrement un membre de l’opposition à la majorité provisoire vient vous alarmer en affirmant avec la solennité et le sérieux d’un croque-mort dépressif que le pays devient fou, maboul, complètement siphonné… Cette semaine, c’est au tour de Juppé, qui sent ses dents pousser (enfin, plus que ses cheveux) pour 2017 qui vient jouer le rôle de Gicquel moderne… C’est gentil, mais on ne s’en était vraiment pas aperçus…

Et, comme pour nous remonter le moral, on nous indique que le pilote Fernando Alonso, victime d’un accident lors d’essais d’un Grand Prix le 22 février dernier, est resté bloqué pendant plus d’une semaine en 1995, ayant temporairement oublié vingt ans de sa vie…

Ah ! Si l’on pouvait remonter non pas vingt ans, mais trente trois ans en arrière, on se souviendrait que le 6 mars 1982, TF1 diffusait le premier épisode de la série américaine « Fame », qui raconte le quotidien des élèves d'une école new-yorkaise, la School of Performing Arts (École des arts du spectacle) où tous les rêves de gloire sont permis. Ses élèves viennent de tout le pays et de tous les milieux. un fils de chauffeur de taxi, Bruno, dont le père diffuse les partitions à ses clients ; la fille d’une riche famille du Michigan, Julie, une violoncelliste ; un ex-délinquant des bas quartiers de New York, Leroy, que la danse a sorti du ghetto. Bref, le panorama d’une jeunesse américaine réunie par la même ambition, réussir. Et la bande originale est également des plus réussies « baby, remember my name »… 


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