« Comme un avion sans ailes,
« J’ai chanté toute la
nuit… »
Parfois, la musiquette que
vous avez scotchée dans la tête lorsque vous émergez difficilement d’une nuit
trop courte et d’une couette tout aussi courte ne vous suivra pas plus loin que
la salle de bain où vos ablutions musicales et dangereusement fausses la
lessiveront tel un gant de crin vigoureusement frotté sur une peau d’orange
récalcitrante…
Plus rarement, elle survivra
à vos pérégrinations hygiéniques, et vous poursuivra toute la journée, tel le
morpion accroché à son poil de bite, ou pour faire plus délicat, telle la
mouche fermement cramponnée à son rocher…
Vous vous surprendrez à la
fredonner dans la bus qui vous amène vers un quotidien de bureau guère
palpitant, coincé entre le supérieur acariâtre qui vous prend pour un
paillasson, la secrétaire de direction qui connaît tous les placards et recoins
sombres comme sa poche puisqu’elle se fait tringler par tout l’étage, et le
stagiaire qui ferait mieux de postuler pour le Retour de la vengeance des Anges
déchus de la téléréalité 12 tant son intelligence ne transpire pas par tous les
pores, gras, de sa tardive acné juvénile…
Elle fera une récidive au
moment où, lesté par une purée grumeleuse qui peinait à dissimuler le
caoutchouteux d’un steak haché qui devait se transformer en steak à chier, vous
aspirez à une petite séance de sieste aussi méritée que dangereuse tant les
brulures d’estomac du verre de vin rouge (un infect alcool à brûler teinté au
mercurochrome) vous transforment l’œsophage en couloir de la mort…
Et vous la lâcherez sur un
ton distingué devant votre belledoche tellement collet monté qu’elle a eu des
sueurs nocturnes lorsqu’il s’est agi de remiser le col claudine et les bottines
à boutons qui s’enquérait du déroulement de votre journée en lui rotant à dix
centimètres de sa face de batracien botoxé « y’a des zazous dans mon
quartier, moi j’le suis déjà à moitié »…
Evidemment, il y a des
choses à ne pas dire, ou alors, à dire mezzo voce, avec la délicatesse et toute
la douceur fadasse d’un Etienne Daho enroué, mais certainement pas avec le
coffre rugissant d’un Dupont-Moretti hyper furax qui vient de s’écraser par
mégarde un mégot de Marlboro dans le slip…
Il ne vous viendrait jamais
à l’idée de demander un jean « tête de nègre » à une vendeuse black,
de dire « ne coupez pas ! » en pleine conversation téléphonique
avec un rabbin, ou de lancer à un youpin qui se bâfre en douce d’arrêter de
manger en juif…
Eh bien, je dois battre ma
coulpe…Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ! Oh oui c’est bon vas-y,
bastonne-moi avec la cilice cloutée, lacère-moi les omoplates avec le martinet,
brûle-moi les tétons avec les cierges pascaux…
Mon Père, je m’accuse d’avoir
pêché par chronique, action omission sodomisation et eurovision, je m’accuse d’avoir
eu des pensées impures et inconvenantes…
J’ai débuté l’introduction
liminaire du commencement du début des prémices par une chanson propre à faire
planer, alors qu’un gros navion de planait plus du tout…
Oui, j’ai pêché de penser,
et de d’écrire, que le rêve ancien était d’avoir des voitures volantes, et que
la triste réalité du jour est d’avoir des avions qui ne volent plus… Je suis
une petite souillon lubrique d’oser imaginer que la plupart des gens aiment à s’envoyer
en l’air pour atteindre la petite mort et que là, ces allemands et espagnols se
sont tellement bien envoyés en l’air qu’ils ont atteint la grosse mort, terriblement
définitive…
Punissez-moi par la
pénitence de penser que c’est encore une compagnie low cost qui décime et
endeuille plus de 150 familles… Oscar Wilde, la follasse flamboyante, mourait
au dessus de ses moyens, les passagers de l’Airbus A320 meurent à bas coût… (et
pas à Bakou, hein !)
Me pardonnerez-vous de
renvoyer dos à dos tous les hommes politiques qui se jouent de nous, cultivent
nos peurs, attisent nos doutes, et nous enfilent avec des godemichés d’espoirs
mirobolants ? Maintenant que la gauche à senti le vent du boulet, et je ne
parle pas là de Steevy qui lâche une caisse, elle s’imagine pouvoir continuer à
donner des leçons de patriotisme et de morale…
Faudra-t-il pardonner à
notre Premier Sinistre de feindre l’émotion et la compassion et de suspendre
pour 24 heures seulement sa campagne pour les départementales ? C’est
mesquin, parfaitement intéressé, genre « j’en rien à battre des
choucroutes et des chorizos, mais si ça peut me rapporter des voix, je vais
avoir l’air triste »… Et ça permet de donner des leçons aux autres…
Des leçons, Angelina Jolie
peut en donner, et principalement des leçons de courage… Après une double
ablation des magasins à lolo voici deux ans, de manière préventive, l’actrice
se fait raboter les ovaires et les trompes de salope afin de finir comme ses
mère, grand-mère et tante… Car il faut quand même un certain courage pour se
faire mutiler…
Et le 24 mars 1971, Serge
Gainsbourg publie son album intitulé "Histoire de Melody Nelson",
pour le label Philips. Ecrit en collaboration avec le compositeur et arrangeur
Jean-Claude Vannier, l'opus qui sera boudé par le public à sa sortie, est un
album concept, semi-autobiographique, qui narre la rencontre entre Serge
Gainsbourg et la nymphette adolescente Melody Nelson, leur idylle, et la mort
tragique de la nymphette, dans un accident d’avion… Y a des chansons, et des
concepts, comme ça, qui sont hélas dangereusement récurrents…
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