« All this time I didn't get anywhere
« I could have taken one step further
« And I would have been there »
Ah ben si j’avais su… Qui ne
s’est jamais fait cette réflexion, mi-regret mi-amère mi-remords (oui, ça fait
trois demis, mais ça se boit dans de grands verres, alors…), devant une
situation qui aurait pu tourner à son avantage, mais qui se termine en eau de
boudin lamentable, genre une participation française à l’Eurovision ou une
réforme de Pépère…
J’aurais pu faire un pas de
plus et j’en serais arrivé là… voila ce que disait en gros la chanson « One
step further », contribution britannique de l’eurovision 1982, un peu plus
brouillonne qu’à l’accoutumée, mais sur un rythme pseudo-disco trépidant
exécuté par un orchestre de la BBC toujours aussi déchaîné, et interprété par
un duo nommé pour l’occasion Bardo…
Et ce n’est pas la décevante
septième place obtenue au final qui permettra à bardo de rester sous le feu de
l’actualité, et encore moins d’y revenir, avec une acuité qui pourrait presque
faire mal, très récemment…
Bardo, bardeau, vous avez
dit Bardot ?
Y aurait-il de la mise en
bière à l’horizon, puisqu’on parle beaucoup de Bardot depuis deux jours… Mais
la Maison de retraite des Vieux Minous Fripés a communiqué que Madame Brigitte
Bardot se portait le mieux qu’on pusse espérer, c'est-à-dire qu’elle ne crache
pas tous les jours son dentier dans la polenta et qu’elle ne se vidange pas
automatiquement à l’heure de la sieste sur la plaid du salon de lecture…
Non, non, restons à l’abri
de toute critique, soigneusement abrités pas des toits de bardeaux, ces petites
planches clouées sur volige utilisées pour la couverture des toits… Parce qu’avec
ce qu’il nous tombe comme emmerdements en ce moment, on devrait sortir habillés
en rouleaux de papier cul…
De cul, certains en manquent
cruellement, puisqu’en voulant se cultiver, creusant le sillon de leur envie d’apprendre
et de s’ouvrir au monde, ils n’ont pu que creuser leur tombe, avec l’aide
impromptue de quelques connards enturbanés fanatiques de je ne sais qu’el
spirite illuminé…
Eh oui, c’est dans le cadre
de la dramatique fusillade de Tunis que vous avez entendu parler de Bardo, ou plus
précisément du Musée du Bardo… Qui je le précise, n’a strictement rien à voir
avec la propriétaire de la Madrague… Qui est pourtant un musée en elle-même…
Vieilles pierres, anciens tableaux dévastés par les mites, vestiges d’idées
moisies… Et un impressionnant passage de visiteurs…
Un passage de visiteurs qui
va immanquablement se tarir après ce flingage tunisien… Ce qui est d’autant
plus regrettable que la Tunisie était l’un des rares pays arabes à avoir réussi
sa révolution de jasmin (ou de bergamote, ou de tutti-frutti, au choix…). Moderne,
démocratique, culturelle, attractive… Tout ce que les obscurantistes d’un autre
millénaire ne peuvent admettre…
Et comme il fallait s’y
attendre, ce sont les fous dangereux de Daesh qui qont revendiqué l’attaque
terroriste… Vrai ou faux, ils l’ont à la cool les enturbanés… Dès qu’il y a un
flingage quelque part dans le monde, il suffit de revendiquer et hop, it’s in the
pocket !
Alors, on attend la
revendication de Daesh concernant la fusillade qui a fait deux morts dans un
bar de Göteborg, en Suède… Dans le même temps, deux morts et dix blessés, ça
fait plutôt shooting de tafiole pour les jihadistes, ne trouvez-vous pas ?
Un pas de plus, et j’en
serais là… Là, ou se trouve le bonheur, là où se retrouvent les amants séparés,
là où s’éternise le temps retrouvé… Là, d’où personne ne revient et où personne
n’est pressé d’aller… Trente-deux ans après son époux, Jeanne-Augustine
Barthélémy de Maupassant s’est éteinte à l’âge de 101 ans… Elle était devenue
en 1943 Madame Louis de Funès, et avait soutenu son mari dans les années
creuses mais aussi durant son fantastique vedettariat, allant même jusqu’à lui
choisir sa femme de cinéma, Claude Gensac… Paix à votre âme, Madame Ma Biche…
Un pas de plus… Un pas de
plus vers la connerie, et quand on connaît la grandeur des panards de la
Joconde suédoise, la Ibrahimovic, on se doute que c’est un pas de géant… Un pas
de géant justifié par le sélectionneur officiel de l’équipe de Suède, qui
estime que « Ibra était dans l’émotion »… Forcément, il n’est que
rarement dans l’intelligence et dans la finesse… Souvent dans le moule à
moutards de sa pouffe… Toujours dans une suffisance hautaine…
Un pas de plus, et il va
finir par se retrouver dans le précipice… Le Tout Mou s’effrite, se délite, se
disloque, perd ses boulons présidentiels en route, et va finir complètement
liquide… Et il n’en est encore qu’à mi-mandale… Espérant retrouver une once de
crédibilité et quelques lecteurs, Pépère se commet dans une longue interview
confession au magazine Society, où il évoque pêle-mêle ses revers, ses échecs, son
indéfectible espoir en une improbable reprise qui « s'annonce car les
conditions économiques s'améliorent (...) alors, si j'arrive à faire passer
l'idée que ça va mieux, ça ira encore mieux » (pauvre chou, il est
décidément encore plus con qu’on ne le croit), et la mort qui habite la
fonction présidentielle (il se prend pour Félix Faure… Il se croit César, et il
va finir Pompée…).
Un pas de plus dans le
glauque pour la presse… Non content de publier les interviews chiantes de Flamby,
les photos du dernier lifting de Catherine Deneuve, la zigounette baladeuse de
Steevy, et les conseils de beauté de Marthe Mercadier, Paris Match franchit une
borne dans le limite, en publiant les photos des frères Kouachi morts… Certes,
ce sont de sombres connards, qui n’ont eu que ce qu’ils méritaient, mais où est
passé le respect et la dignité pour leur famille, qui n’y est pas forcément
pour quelque chose… Le poids des mots, la gerbe des photos…
Heureusement que contre
cette nausée de photos trash, il nous reste des moments de bonheur enchanté, d’émerveillement
simple… comme ces quarante-cinq secondes de « vue photographique animée »,
tournée rue Saint-Victor dans le 8ème arrondissement de Lyon le 19
mars 1895 par les frères Lumière, et qui constituait le tout premier film cinématographique
de l’histoire. La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon, premier film a être projeté
sur grand écran, inaugurait l’interminable liste de pelloches qui nous offrit
le meilleur comme le pire, des chefs d’œuvre d’Hitchcock aux navets de Max
Pécas… Tout au plus était-il suffisant de faire un pas de plus…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire