jeudi 19 mars 2015

Brèves du 19 mars 2015

« All this time I didn't get anywhere
« I could have taken one step further
« And I would have been there »

Ah ben si j’avais su… Qui ne s’est jamais fait cette réflexion, mi-regret mi-amère mi-remords (oui, ça fait trois demis, mais ça se boit dans de grands verres, alors…), devant une situation qui aurait pu tourner à son avantage, mais qui se termine en eau de boudin lamentable, genre une participation française à l’Eurovision ou une réforme de Pépère…

J’aurais pu faire un pas de plus et j’en serais arrivé là… voila ce que disait en gros la chanson « One step further », contribution britannique de l’eurovision 1982, un peu plus brouillonne qu’à l’accoutumée, mais sur un rythme pseudo-disco trépidant exécuté par un orchestre de la BBC toujours aussi déchaîné, et interprété par un duo nommé pour l’occasion Bardo…

Et ce n’est pas la décevante septième place obtenue au final qui permettra à bardo de rester sous le feu de l’actualité, et encore moins d’y revenir, avec une acuité qui pourrait presque faire mal, très récemment…

Bardo, bardeau, vous avez dit Bardot ?

Y aurait-il de la mise en bière à l’horizon, puisqu’on parle beaucoup de Bardot depuis deux jours… Mais la Maison de retraite des Vieux Minous Fripés a communiqué que Madame Brigitte Bardot se portait le mieux qu’on pusse espérer, c'est-à-dire qu’elle ne crache pas tous les jours son dentier dans la polenta et qu’elle ne se vidange pas automatiquement à l’heure de la sieste sur la plaid du salon de lecture…

Non, non, restons à l’abri de toute critique, soigneusement abrités pas des toits de bardeaux, ces petites planches clouées sur volige utilisées pour la couverture des toits… Parce qu’avec ce qu’il nous tombe comme emmerdements en ce moment, on devrait sortir habillés en rouleaux de papier cul…

De cul, certains en manquent cruellement, puisqu’en voulant se cultiver, creusant le sillon de leur envie d’apprendre et de s’ouvrir au monde, ils n’ont pu que creuser leur tombe, avec l’aide impromptue de quelques connards enturbanés fanatiques de je ne sais qu’el spirite illuminé…

Eh oui, c’est dans le cadre de la dramatique fusillade de Tunis que vous avez entendu parler de Bardo, ou plus précisément du Musée du Bardo… Qui je le précise, n’a strictement rien à voir avec la propriétaire de la Madrague… Qui est pourtant un musée en elle-même… Vieilles pierres, anciens tableaux dévastés par les mites, vestiges d’idées moisies… Et un impressionnant passage de visiteurs…

Un passage de visiteurs qui va immanquablement se tarir après ce flingage tunisien… Ce qui est d’autant plus regrettable que la Tunisie était l’un des rares pays arabes à avoir réussi sa révolution de jasmin (ou de bergamote, ou de tutti-frutti, au choix…). Moderne, démocratique, culturelle, attractive… Tout ce que les obscurantistes d’un autre millénaire ne peuvent admettre…

Et comme il fallait s’y attendre, ce sont les fous dangereux de Daesh qui qont revendiqué l’attaque terroriste… Vrai ou faux, ils l’ont à la cool les enturbanés… Dès qu’il y a un flingage quelque part dans le monde, il suffit de revendiquer et hop, it’s in the pocket !

Alors, on attend la revendication de Daesh concernant la fusillade qui a fait deux morts dans un bar de Göteborg, en Suède… Dans le même temps, deux morts et dix blessés, ça fait plutôt shooting de tafiole pour les jihadistes, ne trouvez-vous pas ?

Un pas de plus, et j’en serais là… Là, ou se trouve le bonheur, là où se retrouvent les amants séparés, là où s’éternise le temps retrouvé… Là, d’où personne ne revient et où personne n’est pressé d’aller… Trente-deux ans après son époux, Jeanne-Augustine Barthélémy de Maupassant s’est éteinte à l’âge de 101 ans… Elle était devenue en 1943 Madame Louis de Funès, et avait soutenu son mari dans les années creuses mais aussi durant son fantastique vedettariat, allant même jusqu’à lui choisir sa femme de cinéma, Claude Gensac… Paix à votre âme, Madame Ma Biche…

Un pas de plus… Un pas de plus vers la connerie, et quand on connaît la grandeur des panards de la Joconde suédoise, la Ibrahimovic, on se doute que c’est un pas de géant… Un pas de géant justifié par le sélectionneur officiel de l’équipe de Suède, qui estime que « Ibra était dans l’émotion »… Forcément, il n’est que rarement dans l’intelligence et dans la finesse… Souvent dans le moule à moutards de sa pouffe… Toujours dans une suffisance hautaine…

Un pas de plus, et il va finir par se retrouver dans le précipice… Le Tout Mou s’effrite, se délite, se disloque, perd ses boulons présidentiels en route, et va finir complètement liquide… Et il n’en est encore qu’à mi-mandale… Espérant retrouver une once de crédibilité et quelques lecteurs, Pépère se commet dans une longue interview confession au magazine Society, où il évoque pêle-mêle ses revers, ses échecs, son indéfectible espoir en une improbable reprise qui « s'annonce car les conditions économiques s'améliorent (...) alors, si j'arrive à faire passer l'idée que ça va mieux, ça ira encore mieux » (pauvre chou, il est décidément encore plus con qu’on ne le croit), et la mort qui habite la fonction présidentielle (il se prend pour Félix Faure… Il se croit César, et il va finir Pompée…).

Un pas de plus dans le glauque pour la presse… Non content de publier les interviews chiantes de Flamby, les photos du dernier lifting de Catherine Deneuve, la zigounette baladeuse de Steevy, et les conseils de beauté de Marthe Mercadier, Paris Match franchit une borne dans le limite, en publiant les photos des frères Kouachi morts… Certes, ce sont de sombres connards, qui n’ont eu que ce qu’ils méritaient, mais où est passé le respect et la dignité pour leur famille, qui n’y est pas forcément pour quelque chose… Le poids des mots, la gerbe des photos…

Heureusement que contre cette nausée de photos trash, il nous reste des moments de bonheur enchanté, d’émerveillement simple… comme ces quarante-cinq secondes de « vue photographique animée », tournée rue Saint-Victor dans le 8ème arrondissement de Lyon le 19 mars 1895 par les frères Lumière, et qui constituait le tout premier film cinématographique de l’histoire. La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon, premier film a être projeté sur grand écran, inaugurait l’interminable liste de pelloches qui nous offrit le meilleur comme le pire, des chefs d’œuvre d’Hitchcock aux navets de Max Pécas… Tout au plus était-il suffisant de faire un pas de plus…

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire