mardi 17 mars 2015

Brèves du 17 mars 2015

« Eh bien ma chère Sophie, le temps que vous preniez votre pied… votre pied de micro, bien entendu ! Je vous annonce cherzami téléspectateurs que vous allez pouvoir écouter dans quelques instants avec le Grand Orchestre de Raymond Lefèvre la dernière chanson de Jacques Sablon… Hein, quoi ? Ah, eh bien on me souffle Jean en coulisses ; donc le dernier succès de Jean-Jacques Sablon, qui vous permettra si vous remettez le tiercé du palmarès de la semaine dernière dans l’ordre inverse de celui initialement annoncé de gagner un compte à la Caisse d’Epargne généreusement garni de trente nouveaux francs, à condition toutefois que vous ayez joint à votre envoi sur carte postale les trois preuves d’achats de notre partenaire Télé 7 Poches…

« Donc, avant le dernier succès qui est sur toutes les lèvres puisqu’il n’est pas encore sorti, de Jean-Jacques Sablon, nous avons l’obligation de vous infliger la dernière bouse musicale des Poppys… poppys pas contre le mur… Que je suis content qu’ils soient là, puisque effectivement, c’est à vous Raymond Lefèvre ! »

Je suis absolument certain que vous avez encore des souvenirs très précis de ces soirées dominicales passées devant le tube cathodique en 625 lignes couleurs d’Antenne 2, à regarder les interchangeables émissions de Guy Lux… avec un nom différent chaque année, mais invariablement basées sur un classement de chansons, des départage effectué par des fiches perforées, de Grand Orchestre de Raymond Lefèvre qui mouline parfois grave pour rattraper les approximations d’apprenties vedettes en direct intégral…

Et vous avez encore en persistance rétinienne le mauvais caractère éhonté, la moumoutte pure acrylique, le micro carré gris et blanc à fil de l’inénarrable Minux… enfin, Guy Lux, le pape incontesté des variétés des années 70 à la télévision française… Et plus encore que ses co-présentatrices à mi-chemin entre la potiche et la plante verte, qui ne souvient des réflexions aigre-douces balancées à Sophie Darel ou à Anne-Marie Peysson, ce sont ses fameuses petites fiches qui restent en mémoire…

Ah ! les fameuses petites fiches de Guy Lux ! Quasiment aussi célèbres que la pendule escargot de l‘ORTF, le petit train rébus, les « ahadoudoudoudou » des publicités d’Antenne 2, et le rocailleux « bonjour » de Mourousi…

On se demandait d’ailleurs bien pourquoi il se baladait continuellement sur les plateaux, du 102 de la Maison de la Radio au 17 des Buttes Chaumont, avec des rectangles de bristol puisque de toutes manières, il ne les consultait pour ainsi dire jamais… Et en conséquence se plantait invariablement de nom, de chanson, estropiait le titre du dernier dégueulis musical de François Valéry, ne se souvenait pas de la règle de son dernier jeu…

Et derrière son mètre douze moumoutte décollé comprise, la pauvre Sophie Darel qui souriait bécassement, en se demandant sur quel radeau de la Méduse elle s’était embarquée, en direct, évidemment…

Les petites fiches de Guy Lux… Absolument irréprochables pour les menus accessoires, automatiquement inopérantes pour le principal…

Eh bien, le programme du Front National, c’est exactement l’inverse… Imbattable pour le général, le vague, le flou et le fumeux… Immatérialisable dès qu’on veut entrer dans le détail…

La démonstration, déjà débutée de haute lutte voici quelques années par Anne-Sophie Lapix qui, n’étant nullement gougnotte, s’est pourtant farci Marine qui en écumait de rage, en a été poursuivie ce matin même sur Inter où Patrick Cohen, qu’on devinait facilement en train de se beliner le Waterman quatre couleurs à encre blanche sous le bureau tant on ressentait de la gourmandise dans ses question, recevait le Président d’horreur du Fion Nzi-on-heil, Nonœil de Montretout.

On sentait qu’il perdait ses boulons le Jean-Marie, après avoir paumé une mirette… S’il continue, ses gardes du corps vont venir le rechercher avec un seau et des éponges, il est quasiment liquide maintenant… Pour tout vous dire, on avait presque l’impression de recevoir les postillons dans le radioréveil…

Rassurez-vous, ce n’est peut-être que la colle à dentier qui avait mal adhéré… Parce que pépé a encore du répondant, j’aurais presque dit « en a encore sous la pédale », mais je ne voudrais pas faire de peine à Florian Philippot, et reste égal à lui-même dans son grand numéro de prophète damné et bafoué, de messie mécompris…

Comme ces vieux cabotins qui ne veulent pas dételer même après quarante-cinq ans de tours de piste avec un numéro qui ne fait plus rire personne, Papy Le Pen nous resservait son baratin de politicien qu’on ostracise de la radiotélévision, ce dont il se plaint à chaque fois qu’on l’y invite…

Pour tout vous dire, je n’ai pas forcément tout écouté… Vous savez ce que c’est, les vieux refrains éculés, quand on les a eu des milliers de fois dans l’oreille, on les entend mais on ne les écoute pas…

Mais ce qui était remarquable, c’est que pas une seule fois le vioque ne s’est aventuré dans le détail… Il a brassé du vent avec les généralités rebattues de ses convictions moisies, mais il n’a pas dit un mot de politique concrète, en cas de victoire de son parti aux départementales… C’en était tellement grandiose, et flagrant, qu’on aurait cru un discours de Flamby…

C’est bien le souci… c’est que le FN a le chic pour ouvrir sa gueule pour rassembler les mécontents de tous bords (et Dieu sait qu’avec la calamité gouvernementale actuelle, ça afflue pire que la flotte en pleine mousson), mais qu’il est dérouté quand par miracle, il se retrouve aux commandes… Et commet les mêmes bourdes…

Et Papy Nonœil nous en a encore une fois fait la démonstration, ce parti d’extrême n’est en définitive qu’une jolie coquille bien vide d’idées profondes, si ce ne sont celles de haine et de revanche…

Et le 17 mars 1915, au début de la Première Guerre mondiale, le gouvernement français interdit la production et la consommation des liqueurs anisées extraites de l'absinthe, une plante aromatique à la saveur amère, surnommée par Oscar Wilde la «fée verte», qui possède une substance toxique, la thuyone, attaquant le système nerveux des consommateurs abusifs. Devenue à la fin du XIXe siècle synonyme de la dégradation de la condition ouvrière, l’absinthe inspirera pourtant de nombreux artistes et les poètes comme Degas, Toulouse-Lautrec, Baudelaire, ou encore Verlaine. A se demander si Le Pen n’en aurait pas abusé…

 

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