« Te souviens-tu d’un
slow,
« Dix ans plus tôt
« Déjà dix ans… »
Dans mon cas personnel de
moi-même en tant que moi en personne, je ne me souviens pas d’un slow, mais d’un
vendredi plutôt gris météorologiquement parlant, d’une boule dans la gorge et d’un
estomac en vrac… D’une paire de chaussures cheminant sur un trottoir jusqu’à
une porte cochère… Puis d’une grille verte que je poussais avec une main moite
et froide, signe d’un stress non négligeable… De ces marches de marbre et enfin
de cette porte vitrée qui allait abriter pendant dix-huit mois le labeur de
votre serviteur…
Putain, dix ans ! comme
aurait lancé un Président amateur de pommes et de Corona (pas de cojones, hein,
soyez correct Monsieur Cruchot !)… Deux lustres (et quelques candélabres)
que j’exerce ma coupable industrie en terre de Biterre… Une installation due au
hasard et à un coup de téléphone en pleine formation du CRFPA…
C’est bien joli tout cela, c’est
même superbe, et si je n’avais pas peur de tomber dans l’auto-congratulation et
la solitaire satisfaction monomanuelle de désirs qui finissent toujours par tâcher
les rideaux, je me décernerai un « bravo bibi » vibrant de toute la
faucuterie dont savent faire montre les politiques et les célébrants de la
Cérémonie des Césars…
Dix ans… Quand on regarde
dans le rétroviseur, invention des Grecs pour savoir qui leur rend visite à l’improviste,
c’est pour ainsi dire hier… Dix ans où se sont nouées des amitiés… certaines
sincères, d’autres plus distendues voire carrément éphémères… Dix ans de
moments heureux et malheureux (hélas, c’est la vie de croiser parfois la mort…)…
une décade de rires et de coups de gueule… une décennie de vie qui passe trop
vite, décidément trop vite, comme du sable entre vos doigts de pieds…
Dix ans… les rides n’étaient
pas encore là, les cheveux n’y étaient déjà plus… La maturité au travail
pointait son nez comme un bouton sur celui-ci… On allait rire, pleurer,
chanter, déchanter, ruminer, aimer, jouer, jouir, fumer, se consumer, se
consommer… Bref, on allait vivre…
Ça y est, vous mouillez ?
Ah, ne vous méprenez pas ! Je parlais des yeux, uniquement ! Bah, ce
n’était pas le but, car je ne suis pas nostalgique de cette période… Non pas
que ce se soit mal passé, bien au contraire ! Vous aurez compris que c’est
aujourd’hui le dixième anniversaire de mon arrivée à Béziers comme avocat…
Bon, ça y est ? Vous
vous êtes mouchés un coup ? Vous avez fini la coupe de mousseux tiède et
les petits-fours graisseux ? Bon ! On va pouvoir passer aux choses
sérieuses…
Et pourtant, ce n’est pas
sérieux, cette hausse record du prix du timbre poste que la Poste espère faire
passer comme une lettre chez elle à compter du 1er janvier… dix
centimes d’augmentation ? Certes, il faut s’affranchir de toute décence
pour balancer une telle hausse, mais là, je crains que les dirigeants ne soient
timbrés… Le timbre à 0.76 € pour vingt grammes ? Bah, pas grave, le
facteur est toujours à trois grammes, alors…
Puisqu’on est dans les
hausses, notez que le gazole va prendre deux centimes prochainement… Pfffff on
ne pourra même plus porter le courrier que jadis on postait… Comment ? Le
courriel ? Vous rigolez ! ça coute la peau des fesses montées en
abat-jour ! Coller un timbre à chaque fois qu’on envoie un mail… ah oui, c’est
Nabila qui m’a donné ce truc… Elle le fait tout le temps…
Oui, je sais, il ne faut
vraiment rien avoir dans la boite cranienne pour réagir ainsi… C’est donc à peu
près un vide sidéral similaire que l’on retrouve chez les technocrates à
costume noir ajusté et chemise blanche mouillée sous les bras qui nous ont
pondu le projet de Budget de l’Etat… Plus de déficit, un peu moins d’impôts et
autant de rigueur… Et ils espèrent qu’on avale la pilule avec le sourire ?
Non content de démultiplier
les conneries à l’infini, le Gouvernement a désormais le bon goût de nous
prévenir à l’avance… Ça ôte du piquant à la chose, mais au moins, ça nous
laisse le temps de préparer nos grommellements… Figurez-vous qu’un probable bug
à Pôle Emploi risque de gêner le versement des indemnités d’octobre… Et
prévenir, au lieu de communiquer, vous n’y avez pas pensé ?
Surtout que la
communication, ça coute cher… et vu l’état démentiel d’endettement de la France,
on ferait bien mieux de freiner façon pilage d’extrême urgence avant le mur et
le cimetière au lieu de se pavaner des ronds de jambes effectués devant Encula
Merkel… Pédalez, messieurs les Ministres au lieu de vous prélasser dans de
luxueuses berlines… A plus de 2.000 milliards d’euros de dettes, ça en devient
si insondable que je ne demanderai même plus à Morgan, Pierre et les autres
spécialistes des profondeurs à la seule force de leurs poumons de tenter d’en
voir le fond…
Peut-être moins profond,
mais tout aussi insondable, le fond de la couscoussière où se cachent les
ravisseurs et les assassins d’Hervé Gourdel… Les autorités algériennes claironnent
façon youyous de fête qu’ils auraient identifié les ravisseurs… C’est arrêté
qui aurait été intéressant… Tu parles, ça lui fera une belle jambe, à Hervé…
Des jambes, il en faudra à
Marine Le Pen… Figurez-vous que le bouledogue blond s’est fait sucrer son
permis de conduire pour avoir accumulé les flashs pour vitesse excessive… On
comprend mieux pourquoi la Frangio du FN milite aussi ardemment pour la
suppression des radars automatiques… Elle qui veut conduire la France, elle se
retrouve sans permis… donc sans papiers… Donc expulsable ! Allez hop,
au-revoir, Jean-Marine…
Et je ne suis pas certain qu’il
s’en trouve beaucoup pour lui chanter, tel Jacques Brel qui publie cette
chanson le 1er octobre 1959 : « ne me quitte pas »…
Et le 1er octobre
1967, suite à un discours d’un ministre positivement hilarant, à 14 heures 15
précises, et grâce au procédé SECAM, la couleur fait son apparition sur la
Deuxième Chaîne de l’ORTF. Mais seuls 1.500 postes télé couleur verront ce
mémorable reportage d’Alexandre Tarta sur un largage de parachutistes, qui
inaugure cette innovation technique… Depuis, la télé couleur nous en a fait
voir de toutes les couleurs…
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