« Toute ma vie j’ai rêvé d’être une hôtesse de
l’air… »
Je vous fiche mon billet (d’embarquement immédiat) que cette
musiquette de Jacques Lanzmann popularisée par la voix goguenarde de Jacques
Dutronc sera fraichement accueillie si vous vous lancez dans une reprise aussi
approximative qu’acrobatique de la chanson…
Je ne me permettrai pas, à quelques encablures des vacances,
d’oser critiquer vos capacités vocales, de peur de devoir passer mes congés à
l’hôpital (ben voui, y a des grosses brutasses parmi vous qui n’hésiteraient
pas à me faire passer un sale quart d’heure…). D’une part parce que je ne me
sens pas investi d’un pouvoir supérieur qui me permettrait de juger les
vocalises horripilantes ou enchanteresses de morues de télécrochet ou de
tapettes de concours… Et d’autre part, parce que je chante comme une casserole
cabossée qu’une vieille 2-cv fatiguée trimbalerait sur une route empierrée de
Haute-Corse…
Je ne saurais non plus être pertinent dans l’art de lancer
un commentaire vachard sur la gracieuse onde de choc qui anime votre corps
durant l’expression de votre art et qui amène la chorégraphie à des niveaux
rarement atteints même par les dindes enrubannées et les bellâtres à moitié à
poil de « Danse avec les Stars », parce que j’ai moi aussi la souplesse
d’une chape en béton armé et des rembourrages qui feraient passer Bibendum pour
le cousin affamé de Mika…
Si, par-dessus le marché, vous vous aventurez à chanter
cette bluette dans le hall d’embarquement de Roissy ou d’Orly, m’est avis que
vous finirez à Saint-Anne, ou au 36 Quai des Orfèvres en moins de temps qu’il
ne faut à Steevy pour apprendre à compter jusqu’à deux… (à une demi-heure près,
bien entendu…)
Il ne fait pas bon du tout souhaiter s’envoyer en l’air en
ce moment… Outre les risques de se retrouver dans neuf mois avec un gluant qui
accessoirement remplit parfaitement les fonctions de broyeur d’aliments, usine
à excréments et sirène d’alarme se déclenchant toutes les trois heures ;
ou les craintes de devoir pendant quelque temps pisser avec la sensation
d’expulser des lames de rasoir ; on a toutes les chances, si l’on peut
appeler cela ainsi, de ne pas en redescendre, de notre nirvana où Vénus, d’un
sacré coup de godillot pointure 45, nous avait envoyé dans un grand
glapissement orgasmique et une crispation du drap en sentant que vous ne pouvez
plus retenir la vidange du bocal à olives et que la livraison de la béchamel
sous pression est imminente…
La loi des séries joue à plein et comme dirait le tireur fou
des pelouses et des chambres de bonnes à trois plaques la nuit « la
routourne tourne »… Punaise !! Quelle hécatombe aérienne mes amis,
quelle hécatombe ! Après le joli doublé d’Air Malaysia qui paume un Boeing
en mars et en prête un autre pour permettre aux russes de s’exercer au tire aux
pigeons, on essaie de distraire la galerie avec un crash taïwanais minable dans
ses proportions… Et on nous double la mise avec un Boeing d’Air Algérie qui
disparait des écrans et qui, apparemment, se serait crashé avec 119 personnes à
bord…
Oui, bon ça va… on a compris ! Y en aurait un là-haut
qui manifesterait son mécontentement de la bêtise et de la connerie humaine
(antisémitisme, intifada, djihad, Syrie and co) qu’il ne s’y prendrait pas
autrement…
Je serais Lui, si j’entendais, voyais, contemplais toutes
les horreurs, atrocités et autres tueries qu’on perpètre gaiement en son nom…
mais je ferais tout péter !
Quand vous pensez qu’il existe des mecs qui se prétendent
djihadistes assez cons, débiles et étroits d’esprit pour ordonner sous forme de
fatwah que toutes les femmes âgées de 11 à 46 ans en Irak subissent des
mutilations génitales, on se dit qu’on est plus de retour à l’âge de pierre…
mais qu’on vient de dépasser allègrement le protozoaire élémentaire et qu’on se
dirige à enjambées marathoniennes vers le Big Bang…
Ça ne vous étonnera donc pas de savoir qu’une ville chinoise
de 30.000 habitants est en quarantaine à cause d’un cas mortel de peste… Si si,
en 2014 ! A l’heure d’Internet, des tablettes et de l’hyperconnectivité…
En parlant d’hyper-connectivité, les abonnés SFR (SFR mais
elle fait pas) ont ressenti un grand vide, un sentiment d’ablation soudaine et
sauvage ce jeudi matin, avec la grande panne qui a paralysé le réseau toute la
matinée… Mais comment faisait-on sans portable ? Vous vous souvenez, à
l’époque où l’on se déplaçait pour aller demander quelque chose au voisin, et
où on disait bonjour au facteur…
Non, franchement, c’est à croire que tout va de traviole en
ce moment… Les avions qui se crashent, les communautés qui se crachent à la
gueule, le chômage qui n’en finit pas de grimper, l’économie qui n’en finit pas
de chuter… Manquerait plus que Zaz et Christophe Maé fassent un disque de duo…
Ce serait Armageddon !
Même le mec à la cravate de traviole ne croit plus en ce
qu’il dit… C’est vous dire !! Concernant la reprise, Pépère, hier encore
Sœur Anne qui voyait au loin, dans le soir qui descend et poudroie, et la
poussière qui merdoie, se profiler l’ombre du spectre de l’hypothèse d’une
pseudo-supposée reprise, ne voit plus rien venir du tout… Nous, on s’en était
aperçus depuis deux ans…
Enfin, comme pour attrister encore la vision triste de cette
actualité dramatique qui ne laisse guère présager des lendemains meilleurs pour
la semaine prochaine, c’est le 24 juillet 1957 que meurt Sacha Guitry,
prolifique dramaturge et acteur français dont la misogynie, mais surtout
l’humour caustique, la verve facile et le goût du bon mot étaient proverbiales…
S’il vivait encore de nos jours, que ne dirait-il pas de cette époque de dingue…
« La morphine a été inventée pour permettre aux médecins de dormir
tranquille » disait Sacha… Et si on s’en faisait un petit shoot, histoire
de mieux ronfler cette nuit ?
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