Que j’aimerai parfois
revenir en arrière, refaire un petit tour dans le passé… Non, non, non, je vous
rassure, je ne veux pas reculer quand tu avances, parce que là, ce serait à
coup sur l’accident… Je ne veux pas non plus faire un petit tour du côté de
chez Swann avec la voix suraigüe de l’ami des dames (ou d’Edam, parce que
question cochoncetés, ce serait plutôt avec Loiseau qu’il s’envoie en l’air)
Dave, qu’on croirait qu’il se l’est coincée dans la porte de l’entrée qui a
intempestivement claqué…
J’entends déjà les critiques
pleuvoir comme en Bretagne 364 jours par an, je sens déjà monter les reproches
comme une anguille de caleçon après un bain d’amidon concentré, une
demi-douzaine de pastilles bleues et une perfusion de cantharide survitaminée… Revivre
des moments tragiques de son existence ? Devoir se coltiner à nouveau le
chagrin, la peine, la douleur de voir partir trop tôt des personnes qui vous
sont chères ? Se fader à l’envi l’annuelle diffusion du Concours
Eurovision ? Faudrait être maso, ou lecteur de Marc Levy ce qui revient au
même, pour bander à cette idée…
Non, non, mes envies de
guinchage dans le rétroviseur sont plus simples, et plus avouables…. Que j’aimerai
retrouver la verve, le peps, la formule incisive et fatale qui firent les beaux
jours de ces chroniques voici quelques mois ! Vous connûtes en ces temps
glorieux un fringuant chroniqueur, vous subissez désormais un pâle ersatz de
Bouvard sous camomille…
Tiens, et si l’on retrouvait
la forme originelle de cette chronique ? Si l’on se débarrassait de ses
oripeaux stylistiques qui se sont progressivement sédimentés, rallongeant la
lecture et ampoulant le style, si l‘on grattait le vernis trompeur des formules
toutes prêtes et des axiomes à l’emporte-pièce ? Si l’on se retrouvait
comme au premier jour, aussi nu et innocents qu’Adam et Eve au Paradis
terrestre, juste avant qu’elle ne comprenne ce que « dur de la feuille »
voulait dire ?
Chiche ? Je ne suis pas
certain d’être de taille et de poids à relever ce défi…Je ne fais pas le poids
chiche…
Bon, puisqu’on est dans la
franche rigolade, la gaudriole typiquement hexagonale, et le jeu de mot typique
des Grosses Têtes aux environs de 1983, marrons-nous encore un bon coup avec la
énième version de la réforme régionale… On nous pond une version à peine moins
débile que les précédentes, et l’on s’excite la coquillette pour savoir si
cette répartition idiote correspond ou non à la vox populi… Tant qu’on fait ça,
on passe sous silence le déglinguage du programme socialiste… Et dire que
Pépère a pondu ça un soir… Mais pourquoi n’est-il pas allé tremper le croissant
chez Juju ce soir-là ?!
Ou alors, Flamby a été (mal)
conseillé par Claude Sérillon, vous savez, ce semi-placardisé d’Antenne 2 qu’on
ressortait du saloir une fois par an pour le Téléthon où il effrayait les mômes
avec son rire de phacochère sous acide… Bon, on ne le saura jamais, puisqu’il
vient de se faire lourder… Si c’est lui, la paire de lunettes à la Nana
Mouskouri, la cravate de traviole, le casque de scooter, on le pend en place
publique, et on balance les restes aux ours du Zoo de Vincennes !
Tiens, en parlant de zoo,
restons dans cette grande ménagerie politique où les noms d’oiseaux, et de
mammifères volent bas dès lorsqu’il s’agit d’attirer les projecteurs de l’actualité
sur soi. Une élue frontiste (le genre bas du béret et verbe haut) avait cru
spirituel de traiter la Garde d’Esso de singe… Résultat ? Neuf mois de
prison ferme, une décision dont elle a interjeté appel… Disproportionnée, la
décision ? Certes, la tata des tatas n’est pas précisément un canon de
beauté… Mais de là à dire qu’elle ressemble à King-Kong… C’est passer outre sa
féminité… Ne la traitez pas de singe… à la rigueur de guenon… Et surtout,
évitez les bouquets de bananes pour la Chita de la Place Vendôme… Elle ne veut
pas reprendre le régime après avoir abusé de régime…
Bon, si l’on ne veut pas se
marrer, et avoir bonne conscience, il faut impérativement causer d’Israël, et
de cet inextricable sac de nœud que des têtes du même nom s’ingénient à
compliquer encore plus en bombardant à tout va des civils qui n’ont peut-être
pas plus demandé que de vivre tranquillement… Décidément, « Inch’allah »
est toujours, hélas, d’actualité…
Restons hélas tristes
quelques instants avant de reprendre les oripeaux de clowns, pour saluer la
mémoire d’Hervé Cristiani, décédé hier à l’âge de 66 ans d’un cancer des cordes
vocales, un comble pour un chanteur… Désormais, il est libre, Max…
Libres dans leurs têtes… ça
s’applique tout particulièrement aux mecs de la RATP… Désolé, mais il faut
véritablement avoir de la purée mousline dans le ciboulot, ou alors être un
téléspectateur assidu de Secret Story, ou encore un membre actif du Nabila’s
Dindes Fan Club, pour imaginer que l’affaire des quais trop étroits aurait une
suite…Eh bien la voici ! La RATP va devoir débourser près de six millions
d’euros pour rectifier des escalators trop larges ! Le ridicule ne tue pas…
Comme ne tuera pas le
ridicule achevé du nouveau label « fait maison » que doivent, en
principe, afficher dès aujourd’hui restaurants, brasseries et autres endroits
où l’on vous décongèle le sauté de rascasse, où l’on micro-ondise la
ragougnasse pas ragoutante qui vous vissera sur la cuvette au fond du jardin ou
vous fera repeindre en moucheté les gogues… Encore un label inutile, qui a dû
couter un bras à conceptualiser, et qui finira à la poubelle dans les six mois…
Et le 16 juillet 1982, dans
sa maison parisienne de l’Impasse du Moulin-Vert, Patrick Dewaere, qui a
incarné la « fureur de vivre » à la française et dont le jeu se caractérise par
un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes
et dans les attitudes qui sont désormais jugées comme proches de celle de
l’Actors Studio, met fin à ses jours, à l’âge de 35 ans, en se tirant un balle
dans la bouche, avec la carabine que lui avait offert Coluche… ce qui laisse un
goût amer, je le conçois…
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