Hier soir, alors que je m’apprêtais
à me jeter avec force, et au péril de mon sommier, dans les bras que Morphée me
tendait tous grands ouverts (je remercie les graveleux de service de s’abstenir
de penser que c’est bien la seule chose qu’il pouvait me tendre, d’autant que
je dors seul, non mais !), j’étais bien en peine d’une ligne directrice
qui présiderait de manière élégante et heureuse à la conduite de la chronique
du jour, telle les fières mascottes de capot des antédiluviennes 403 qui
fendaient la route et blessaient cruellement les piétons qui avaient la
mauvaise idée de se jeter sous les roues…
Vous le savez, lorsque les
journées se font ensoleillées et chaudes, paresseuses à partir de quatorze
heures, et presque aussi dégoulinantes qu’un sorbet vanille-choucroute imprudemment
abandonné sur la plage arrière de la Renault 16 un après-midi d’août sur un
parking de surface d’une station balnéaire méditerranéenne, la créativité est
inversement proportionnelle à votre flemme et à votre fatigue accumulée…
Parfois, l’actualité complice
décide de vous donner un coup de main en raclant consciencieusement ses fonds
de tiroir à l’instar d’un directeur de
marketing à qui l’on a commandé pour avant-hier une compilation des plus grands
succès de Christophe Maé (vouloir accoupler le nom du couineur fatiguant et le
terme de « grands succès », autant marier Titine Boutin et une folle
hystérique du Marais)…
On ressort les marronniers
habituels, non pas pour s’abriter du cagnard qui cogne au moins aussi fort que votre
boite crânienne lorsque vous vous réveillez un lendemain de cuite au
Malibu-gin-Baccardi-whisky-fraise mais pour meubler les pages des magazines, et
l’on reparle immanquablement des tubes de l’été (les succès musicaux hein, pas
les sexes des nudistes capaghatois), des petits soucis estivaux (de la piqure
de vive à la tournante de la cadette dans les dunes) et des peoples à la plage…
Quel bonheur de voir les
replis de Loana échouée sur la place avec son manche à couilles du moment tel
le biblique Jonas et sa baleine ! Quelle émotion intraslipesque de voir
les tous nouveaux seins (garantis sans aucune matière organique) de Claire
Chazal dont les photos en une de Voici, et les dommages-intérêts conséquents
consécutifs au procès pour atteinte au droit à l’image permettront de financer
l’opération réfection des loloches l’année prochaine ! Quelle barre dans
votre moulebite étriqué à la vue des corps dénudés batifolant dans les vagues
ou s’engluant la raie dans le sable pas toujours très propre des starlettes du
cinéma (qui finiront très vite à faire des gang-bang bareback dans des
productions albanaises de deuxième zone ou des invertis pur sucre du Top 50 qui
tortillent tellement du valseur qu’ils vous donnent la nausée en trente
secondes !
Et ce matin, à l’heure
matinale où les laitiers se font traire et où l’on beurre une tartine qui de
toute manière finira renversée du mauvais côté sur le lino de la cuisine comme
nombre d’aspirantes vedettes de la chanson (aspirantes parce qu’à la différence
de Monica Lewinsky, elles avalent tout), le choc (des photos après le poids des
mots), la révélation mariale, l’apparition quasi-lourdesque… Pléthore d’infos
croustillantes (comme le pain de mie que vous avez oublié dans le grille-pain
et qui se prends pour Paul Walker dans sa Porsche contre l’arbre), débauche de
news qui feront le bonheur des chaînes infos et des torche-cul à sensation
puisqu’on peut presque mettre le doigt dans la flaque de sang, avalanche de
futilités inutiles qui feraient passer une déclaration de Marisol Touraine pour
le Discours de la Méthode…
De source américaine, il
paraitrait (j’emploie à dessein le conditionnel, parce qu’avec les amerlocs, on
n’est jamais trop prudents, on est encore à chercher les armes de destruction
massive de Saddam…) que le vol MH 17 aurait été abattu par erreur par des
séparatistes prorusses mal entraînés… Ça va soulager les proches des victimes
qu’elles ont été flinguées par de jeunes cons inexpérimentés qui n’ont pas été
foutus de distinguer un Boeing d’un avion de chasse… 298 morts l’erreur… Pour
la grosse connerie, ça doit douiller…
Le choc des photos, après le
choc contre le semi-remorque…, suite au dramatique accident survenu dans l’Aube
et qui a fait six morts dont quatre gosses… Peut-être à cause d’un malaise du
conducteur… C’est évidemment une tragédie, mais je trouve dégueulasse de
récupérer cet évènement à des fins médiatiques et politiques… parce que les
communiqués officiels pleuvent et tombent comme à Gravelotte…
De la « profonde
émotion » du Pétillant dont on sent parfaitement qu’il n’en a strictement
rien à braire à la « très grande émotion » de Pépère qui va
certainement demander à ce que toute la lumière soit faite sur ce drame (c’est
comme la bande magnétique de Mission Impossible, il répète toujours pareil), on
a eu droit à toute une galerie de jérémiades dont les familles dans le deuil se
branlent pas mal… La palme de la faucuterie déplacée revenant sans doute à Frédéric
Cuvillier, le secrétaire d’Etat aux transports qui a balancé que « les
mots étaient impuissants à exprimer la douleur qui est la nôtre »… Alors…
FERME TA GUEULE !
Toujours dans le domaine du « ferme
ta gueule, ça nous reposera les esgourdes et ça sentira moins mauvais »,
on apprend que Mélenchon, l’aboyeur enragé patenté du Gouvernement, aspire à
prendre du recul, allant jusqu’à parler d’échec du Front de Gauche… Eh ben,
Chonchon ? Un petit coup de Calgon, on a le moral en dessous de ses
godasses ? Si même lui se rend compte que la politique c’est de la poudre
au yeux et des doigts d’honneur qui peuvent finir dans le cul…
Doigts dans l’orifice
postérieur de notre anatomie… voire plus si affinités…. Et l’on se demande si
les rugbymen agressés l’autre soir à Millau n’ont pas trempé (leur biscuit)
dans ce genre d’affaire qui sent la sueur masculine, la vaseline et le sirop d’amour…
Ben quoi ? Les journaux titrent bien qu’ils auraient été victimes d’un gay
tapant… (ou d’un guet-apens, moi et l’orthographe, vous savez…)
Enfin, un mot de nos
droguées en cuissards tellement moulebite qu’on pourrait presque leur compter
les boutons de chtouille sur le gland, puisqu’on a la fierté d’avoir un
français sur le podium, et en blanc… Non, Thibault Pinot ne se marie pas avec
son coéquipier après avoir fait trois semaines de vélos sans selle… Il est
sacré meilleur jeune… D’où les désopilants Pinot blanc…. Ha ha ha… Ceux qui ont
écrit çà devaient être noirs… ou gris… En tous cas, ils n’étaient pas
blanc-bleus, et ça a dû rendre le jeunot vert de rage ou rouge de colère…
Et le 23 juillet 1980, alors
qu’après une nuit d’intenses répétitions, il avait repris la route en compagnie
d’un autre musicien, et quittait un péage d’autoroute, Keith Godchaux
emplafonnait l’arrière d’un semi-remorque et partait direct au terminus des
prétentieux à l’âge presque christique de 32 ans… Quand on a fait partie en
tant que pianiste du groupe « Les morts reconnaissants », c’est une
belle pirouette non ?
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