Cinéphiles comme je vous
soupçonne d’en être jusqu’au trognon de la bobine, et amateurs de belles choses
à faire passer le plafond de la Chapelle Sixtine pour une vulgaire vomissure
sur toile d’une sous-barbouilleur de quartier comme je ne doute pas un instant
que vous êtes de la racine de la moumoutte jusqu’aux ongles de petons, nul
doute que vous vous êtes plus souvent qu’à mon tour vautré avec des délices de
jeune fille en torpeur ou de grosse cochonne en chaleur dans le visionnage de
chefs d’œuvre cinématographiques tels que « Deux enfoirés à St-Tropez »,
« Le retour de la vengeance du fils de la momie », ou encore « Amène-moi
ta mère que je te refasse »…
Votre œil acéré, votre
oreille débarrassée de tout bouchon de cérumen, votre bouche pulpeuse et
purpurine d’où s’écoule mollement un mince filet de bave tant le scénario est
captivant, autant de signes indéniables que vous êtes en train de mater une des
pires daubes de la production cinématographique depuis les origines…
Décors en carton-pâte qui
auraient juré même dans une production régionale de la télévision albanaise de
1975, costumes de carnaval rachetés déjà mités dans un dépôt Emmaüs lozérien, acteurs
qui feraient passer le casting d’Hélène et les garçons pour de sérieux
prétendants au César du Meilleur Acteur, réalisation affligeante où les
micro-perches dans le champ et les ombres de caméras sont légions… Et je ne
vous parle même pas des dialogues, qu’un sous-Barbelivien de province sous
perfusion d’antidépresseurs n’aurait même pas imaginé au creux de la vague…
Dans ce genre de nanard qui
devient au final sublime tant il est irrémédiablement mauvais, les dialogues
sont particulièrement soignés… Comme la production rogne sur les dépenses à
tous les étages, on a payé les scénaristes au lance-pierre, lesquels ont livré
une esquisse de trame au regard de laquelle le pire roman de gare est prêt à
entrer dans la Pleïade…
Dans ce genre de film, qu’il
soit supposé comique ou erotico-pornographique (dans les deux cas, tout le
monde s’en branle), les dialogues n’en sont pas, et pour meubler, quand on a
rien à dire… eh ben, on le répète !
L’héroïne blonde à forte
poitrine et chemisier dangereusement échancré de trois taille trop petit qui
entre dans le hall de la maison hantée où elle va sauvagement se faire trucider
deux minutes après répète au moins huit fois « Y’a quèqu’un ? »
vu qu’elle n’a aucune réponse et qu’elle sait pertinemment la bâtisse inoccupée
depuis dix-huit ans… Le bourrin de première pression aux vingt-trois
centimètres sempiternellement durcis ne pourra faire mieux que de réitérer son
offre d’inspection anale approfondie par un « tiens, prends ça, salope »
s’apparentant beaucoup à un vieux 45-tours rayé… Et la victime de cette
défloraison du couloir à prouts aussi sauvage que profonde en sera réduite à
redire entre deux coup de boutoirs « oh oui, oh oui, oh oui, oh oui »
pendant les dix minutes quarante-cinq de la scène de défioncage…
Eh oui, quand on a rien à
dire, on le répète, et si parmi vous, il se trouve exceptionnellement des
femelles, des blondasses et des admirateurs de Christophe Maé (et à plus forte
raison si vous êtes une femme blonde qui mouille sa culotte en écoutant le
couineur monté sur ressorts à boudins), je me permets de vous le redire « quand
on à rien à dire, on le répète »…
N’allez pas vous imaginer,
dans un élan de lucidité qui pourrait faire honneur à la mémoire de Brejnev qui
avait les derniers temps autant de lucidité qu’une amibe pétée au Ricard pur,
que je n’ai rien à vous dire et que, partant, je le répète…
Ce n’est absolument pas la
réalité… mais ce n’est pas non plus complètement inexact… Comment voulez-vous
pondre une chronique de qualité, trois plats fait maison, entrée plat dessert
un quart de vin, café pousse café serviette et essuie-doigts pour un prix
défiant toute concurrence, si l’on vous donne en guise de matière première une
bouillie informe dont même McDo ne voudrait pas pour nourrir ses employés et
qui rappelle assez bien l’état de Paul Walker après sa rencontre fortuite avec
un arbre…
Rien de frais, ou à défaut
de potable, dans l’actualité du jour… On nous ressert immanquablement les
marronniers moisis qui vont de la météo des vacances (forcément capricieuse
après un mois de juin glacial, un juillet quasi-caniculaire) aux massacres
israéliens (parce que ça fait toujours vendre le sang en première page et ça
refroidit les vieilles mémères échaudées par un 35° à l’ombre…).
Rien de croustillant à se
mettre sous la dent… Pas une partie de jambes en l’air et de bitoniaux dans le
minou entre vedettes, gens du monde ou politiciens… Plus de coming-out de
vieille folle sur le retour en moulebite de lycra luisant… On oublie les petits
bobos de nos connasses en short… On n’arrive pas à se passionner pour le
Gallopin de la Grande Boucle qui accroche deux victoires d’étape à son palmarès
de drogués à faire la danseuse sans selle…
On pourra juste relever un
sourcil embrumé d’un siestou trop appuyé en apprenant que la demande de grâce
de Patrick Henry a été rejeté par Pépère… Le meurtrier du petit Philippe
Bertrand aurait dû présenter à Flamby une demande de garce, il aurait été ravi
de lui expédier la Dingo du Poitou en Chronopost…
C’est arrivé hier, mais
comme aurait dit Anouar, Sadate… on ne se passionne même plus pour la
condamnation de l’ex-frontiste à du mitard ferme pour avoir traité la Garde d’Esso
de guenon… Et surtout pas pour ce tweet de Nadine Morano qui espère que pour l’avoir
traitée de salope, Bedos sera logé à la même enseigne… Le souci est que les
juges ont immédiatement vu que Taubira n’était pas une guenon. Pour Morano… elle
a intérêt à bétonner son dossier parce que ça saute pas à l’œil…
Ce qui sautait à l’œil, c’étaient
les qualités humaines et la valeur de Madame Simone Veil, ce qui lui vaudra d’être
élue ce 17 juillet 1979 Présidente du Parlement Européen de Strasbourg. Une
chose est certaine, quand Momone parlait, elle n’avait jamais à répéter, elle…
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