jeudi 17 juillet 2014

Brèves du 17 juillet 2014

Cinéphiles comme je vous soupçonne d’en être jusqu’au trognon de la bobine, et amateurs de belles choses à faire passer le plafond de la Chapelle Sixtine pour une vulgaire vomissure sur toile d’une sous-barbouilleur de quartier comme je ne doute pas un instant que vous êtes de la racine de la moumoutte jusqu’aux ongles de petons, nul doute que vous vous êtes plus souvent qu’à mon tour vautré avec des délices de jeune fille en torpeur ou de grosse cochonne en chaleur dans le visionnage de chefs d’œuvre cinématographiques tels que « Deux enfoirés à St-Tropez », « Le retour de la vengeance du fils de la momie », ou encore « Amène-moi ta mère que je te refasse »…

Votre œil acéré, votre oreille débarrassée de tout bouchon de cérumen, votre bouche pulpeuse et purpurine d’où s’écoule mollement un mince filet de bave tant le scénario est captivant, autant de signes indéniables que vous êtes en train de mater une des pires daubes de la production cinématographique depuis les origines…

Décors en carton-pâte qui auraient juré même dans une production régionale de la télévision albanaise de 1975, costumes de carnaval rachetés déjà mités dans un dépôt Emmaüs lozérien, acteurs qui feraient passer le casting d’Hélène et les garçons pour de sérieux prétendants au César du Meilleur Acteur, réalisation affligeante où les micro-perches dans le champ et les ombres de caméras sont légions… Et je ne vous parle même pas des dialogues, qu’un sous-Barbelivien de province sous perfusion d’antidépresseurs n’aurait même pas imaginé au creux de la vague…

Dans ce genre de nanard qui devient au final sublime tant il est irrémédiablement mauvais, les dialogues sont particulièrement soignés… Comme la production rogne sur les dépenses à tous les étages, on a payé les scénaristes au lance-pierre, lesquels ont livré une esquisse de trame au regard de laquelle le pire roman de gare est prêt à entrer dans la Pleïade…

Dans ce genre de film, qu’il soit supposé comique ou erotico-pornographique (dans les deux cas, tout le monde s’en branle), les dialogues n’en sont pas, et pour meubler, quand on a rien à dire… eh ben, on le répète !

L’héroïne blonde à forte poitrine et chemisier dangereusement échancré de trois taille trop petit qui entre dans le hall de la maison hantée où elle va sauvagement se faire trucider deux minutes après répète au moins huit fois « Y’a quèqu’un ? » vu qu’elle n’a aucune réponse et qu’elle sait pertinemment la bâtisse inoccupée depuis dix-huit ans… Le bourrin de première pression aux vingt-trois centimètres sempiternellement durcis ne pourra faire mieux que de réitérer son offre d’inspection anale approfondie par un « tiens, prends ça, salope » s’apparentant beaucoup à un vieux 45-tours rayé… Et la victime de cette défloraison du couloir à prouts aussi sauvage que profonde en sera réduite à redire entre deux coup de boutoirs « oh oui, oh oui, oh oui, oh oui » pendant les dix minutes quarante-cinq de la scène de défioncage…

Eh oui, quand on a rien à dire, on le répète, et si parmi vous, il se trouve exceptionnellement des femelles, des blondasses et des admirateurs de Christophe Maé (et à plus forte raison si vous êtes une femme blonde qui mouille sa culotte en écoutant le couineur monté sur ressorts à boudins), je me permets de vous le redire « quand on à rien à dire, on le répète »…

N’allez pas vous imaginer, dans un élan de lucidité qui pourrait faire honneur à la mémoire de Brejnev qui avait les derniers temps autant de lucidité qu’une amibe pétée au Ricard pur, que je n’ai rien à vous dire et que, partant, je le répète…

Ce n’est absolument pas la réalité… mais ce n’est pas non plus complètement inexact… Comment voulez-vous pondre une chronique de qualité, trois plats fait maison, entrée plat dessert un quart de vin, café pousse café serviette et essuie-doigts pour un prix défiant toute concurrence, si l’on vous donne en guise de matière première une bouillie informe dont même McDo ne voudrait pas pour nourrir ses employés et qui rappelle assez bien l’état de Paul Walker après sa rencontre fortuite avec un arbre…

Rien de frais, ou à défaut de potable, dans l’actualité du jour… On nous ressert immanquablement les marronniers moisis qui vont de la météo des vacances (forcément capricieuse après un mois de juin glacial, un juillet quasi-caniculaire) aux massacres israéliens (parce que ça fait toujours vendre le sang en première page et ça refroidit les vieilles mémères échaudées par un 35° à l’ombre…).

Rien de croustillant à se mettre sous la dent… Pas une partie de jambes en l’air et de bitoniaux dans le minou entre vedettes, gens du monde ou politiciens… Plus de coming-out de vieille folle sur le retour en moulebite de lycra luisant… On oublie les petits bobos de nos connasses en short… On n’arrive pas à se passionner pour le Gallopin de la Grande Boucle qui accroche deux victoires d’étape à son palmarès de drogués à faire la danseuse sans selle…

On pourra juste relever un sourcil embrumé d’un siestou trop appuyé en apprenant que la demande de grâce de Patrick Henry a été rejeté par Pépère… Le meurtrier du petit Philippe Bertrand aurait dû présenter à Flamby une demande de garce, il aurait été ravi de lui expédier la Dingo du Poitou en Chronopost…

C’est arrivé hier, mais comme aurait dit Anouar, Sadate… on ne se passionne même plus pour la condamnation de l’ex-frontiste à du mitard ferme pour avoir traité la Garde d’Esso de guenon… Et surtout pas pour ce tweet de Nadine Morano qui espère que pour l’avoir traitée de salope, Bedos sera logé à la même enseigne… Le souci est que les juges ont immédiatement vu que Taubira n’était pas une guenon. Pour Morano… elle a intérêt à bétonner son dossier parce que ça saute pas à l’œil…

Ce qui sautait à l’œil, c’étaient les qualités humaines et la valeur de Madame Simone Veil, ce qui lui vaudra d’être élue ce 17 juillet 1979 Présidente du Parlement Européen de Strasbourg. Une chose est certaine, quand Momone parlait, elle n’avait jamais à répéter, elle…

 

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