lundi 13 février 2017

Brèves du 13 Février 2017

« Überall, wo ma hinschaut
« Machen die Leit Musik
« Oft wird's verkauft als des, was gar net is
 « Dann aber wird's schee einpackt
« Mit Liachter obendrauf
« Und wird verschickt als Flucht ins Paradies »

Ach ! Österreich ! Seine majestätischen Wälder, seine bukolischen Landschaften, sein Kaffee des Bahnhofes, sein Bordell der Große Salopen Straße, ihrer Hautunterhosen, seine Eurovisions beitrages !

L’Autriche, l’autre pays du yodel, avec ses chansons eurovisuelles si diverses qu’on pourrait presque y consacrer un temps nettement plus important que si l’on s’y intéressait moins que pas du tout… Souvent boudé, à juste titre, par les jurés, l’Autriche n’en est pas moins un creuset de l’expérimentation eurovisuelle, un têt de la chanson Eurovision qui va bien, pas terriblement ou franchement pas du tout, genre combinaison latex en léopard fluo orangé sur une réplique distendue de Maïté.

Après des débuts en 1957 avec une chanson vaguement Far-West, le pays de la famille Strauss (Günther et Ingeborg Strauss, qui descendaient des Sam-Hovar par l’escalier de service et la corde à nœuds) s’était voluptueusement vautré dans la canzonetta évoquant les valses viennoises, avec en 1962 une péteuse de Pyrex à la voix en ultrasons qui fit péter tous les pare-brises à deux lieues à la ronde. Après un petit sursaut avec quelques chansons sans concessions, l’Autriche avait schussé dans les classements avec des merdouilles politocardes mal assumées et des pièces de schlager que même les ringards de l’Oktoberfest auraient trouvé douteux.

Avec comme point d’orgue évidemment les trois somnifères pianistiques d’Udo Jürgens au sommet desquels surnage l’imbitable « Merci Chérie » et l’insupportable « Rise like a phoenix » qui avait apporté la gloire et des chevilles comme des poteaux de pont à Josiane Saucisse… Alors, quand l’Autriche vous cause musique, y a intérêt à l’esgourder velu, surtout lorsque c’est par la voix gueularde de Marianne Mendt qui glapissait en 1971 et en patois viennois sur une orchestration lourdasse façon Wagner exécuté par un Karajan sourdingue sous acide, un « Musik » fort peu digestible auditivement.

« Partout les gens font de la musique, et c’est parfois vendu pour ce que ce n’est pas, et on l’emballe joliment avec des loupiottes sur le dessus et c’est soldé pour un échappatoire pour le paradis… »

Mais non, mais non, l’Eurovision en 1971 n’avait pas encore la préconscience des Victoires de la Musique ! Cette imbitable soirée interminable, avec son défilé ininterrompu de couineuses à larynx en corne de brume, d’invertis pur sucre avec leur gode dans le derche qui les aide à faire péter le pyrex à proximité, de groupes improbables qui seraient mieux en clinique de désintoxication, et de remerciements mal appris par cœur pour être réellement sincères et surpris…

Eh oui, encore un soir, il a fallu se tartiner Zaz, ses cheveux graisseux et sa voix de vidangeuse de fosse septique… Kendji Girac qui aura beau se faire pousser une barbe de sapeur mais ne fera pas plus virile pour autant… Benjamin Biolay qui a tout piqué à Gainsbourg, sauf le talent…Et l’incontournable zébulon sur ressort, Christophe Maé qu’on va tenter comme chaque année de dégommer comme au ball-trap…

Toujours le même parterre d’inutiles couteux qui bouffent avec nos impôts, toujours les mêmes catégories sans queue ni tête avec les mêmes nominés qu’on ne voit que là et qui disparaissent des ondes pendant les douze mois suivants…

Et c’est comme ça qu’on se fade Radio Elvis (et pourquoi pas TSF Régine tant qu’à faire ?) avec son « album révélation » de l’année ; Vianney, sa micro-guitare, son air niaiseux et sa mèche grasse à la Giscard, pour la chanson de l’année « Je m’en vais » (mais casse-toi, on ne te retient pas…) ; Benjamain Biolay et sa tête à cloque ravagé par le guêpes pour un album de chansons de l’année alors qu’il n’affole jamais ni le haut ni le bas des hit-parades…

Sans compter le trophée d’artiste de l’année (vu son état, on ne sait pas si ce sera celui de l’année prochaine) remis à Renaud (ou ce qu’il en restait), qui en a profité pour terminer l’alcool à 90 de l’infirmerie mobile…

Et si vous n’étiez pas complètement abasourdi par autant de beaufitude, de sentiments frelatés et de mamours factices (la galoche télécommandée de Bruno Guillon à Thomas Thouroude), vous pouviez toucher le fond du fond façon Pierre Frolla en combi mouleburnes à la fosse de plongée Y-40 avec, samedi soir, la finale du Festival de San Remo, qui inspira le Concours de l’Euromachinchose.

Et comme au bon vieux temps de l’Algérie et des colonies, au bon vieux temps où l’on rigolait des Bamboula sans se prendre des cocktails Molotov sur le bavoir, le gagnant du Festival serait le candidat italien à l’Eurovision… Et c’est à Francesco Gabbani que revient l’honneur d’aller subir les derniers outrages des fans à Kiev, avec « Occidentali’s karma » un titre très sympatoche qui pourrait cartonner le 13 mai, surtout s’il porte à nouveau son mohair orange copié sur la moumoutte à Trump et si le gorille intervient dans la chorégraphie dézinguée…

Autant dire que question musique, la rengaine du Con de l’Alma va faire pâle figure si ça n’est pas remixé à la sauce worcestershire concentrée. Ça n’est pas aussi mauvais qu’une rengaine de Lisa Angell ou que l’entière discographie de Sandrine Kiberlain, mais la désagréable impression d’ersatz resucé de « J’ai youhouhou cherché » qui s’en dégage laisse dubitatif. Bah, il passera de l’eau sous le Pont de l’Alma d’ici mai…

Il en passera de l’eau sous le pont avant la grande cacophonie présidentielle, à un point tel qu’on ne sait pas qui brandira la baguette du chef d’orchestre. Saint Fillion de Misse Penny-Money ? Marinette et la Première Dauphine ? Hamon avis et madame ? A propos, sait-on encore s’il y a un chef d’orchestre ?

Pour certains condidats, en tous cas, il serait bon de prendre le fameux téléski des Bronzés font du ski, diffusé pour la soixante-quatorzième fois hier soir, avec la fameuse scène du planter du bâton, la préférée de nombre de téléspectateurs. Au Commissariat d’Aulnay, aussi…

Et le 13 février 1973 se faisait entendre pour la première fois, au Théâtre du Palais Royal à Paris, dans « La Cage aux Folles », une pièce qui sera jouée plus de mille neuf cent fois, excusez du pneu, par Michel Serrault et Jean Poiret, la fameuse musique de la biscotte. A l’instar de certaines autres musiques qui, tout pareillement, nous les brisent… 

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