Demandez
le programme !
Demandez
le programme qui va bien, qui vous plait et vous fait bicher comme un roumain
au Salon de la Caravane, comme un zingaro au Mondial de la gitane sans filtre,
comme un cas Huzac devant une valouze débordant de biftons…
Demandez
le programme télé, le programme des réjouissances, le programme du séjour
Naturisme et mythologie à Mykonos avec de vrais morceaux de Parthénon à l’intérieur,
le programme de ce fichu logiciel informatique qui vous a fait planter le
système d’exploitation deux mille quatre cent douze fois depuis huit jours, le
programme scolaire, le programme politique…
Ah
oui, fallait bien qu’à un moment, le bât blesse… Le programme politique… A l’instar
de la loi électrique du tout ou rien, soit nos politocards se vautrent dans la
sodomisation extrême des diptères avec un luxe de détails tsunamiesques qui
accélèrent le transit intestinal des électeurs qui gardent le papier de leurs
professions de foi pour les commodités (au fond à gauche), soit ils nous la
font façon David Hamilton, un grand flou artistique d’où peine à émerger un
iota de commencement d’idée concrète.
Soit
vous vous fadez des pensum d’une lourdeur qui déclasserait Valérie Damidot et l’inracontable
choucroute de betterave rouge aux roll-mops confit dans la graisse de vidange
frite au saindoux hallal au rang de petite bulle de savon éthérée ; soit
vous écoutez les meetings d’Emmanuel Macron, le trayeur de vieilles limousines
hors d’âge…
Mais
après tout, qu’est-ce qu’un programme, dès lors que les candidats élus s’emploient
méthodiquement à ne pas le respecter ? C’est vrai, si le programme de
Marinette vous fait peur, mais que vous vous sentez irrémédiablement attiré par
la Première Dauphine, Miss Floriane, n’hésitez pas à urner dans l’isoloir pour
la blonde… Qui ne fera strictement rien de ce qu’elle avait promis si par
inadvertance et dans un grand geste d’inconscience collective nationale elle
était portée à l’Elysée…
Evidemment,
lorsqu’un Président nouvellement élu, si fraîchement intronisé que la moumoutte
orange n’a pas encore fini de sécher, se conforme strictement à son programme,
ça fait tâche, ça interroge, ça fait bizarre de l’autre côté de l’Atlantique… Ça
n’arrive jamais chez nous, un truc pareil… D’accord, la Connard à l’orange a
été clairement diagnostiqué comme narcissique malfaisant, mais c’est pas une
raison non plus…
Demandez
le programme ! Ou, si vous avez les végétations et un faible pour les
autrichiennes à moustache ridicule et mèche graisseuse, demandez le pogrom…
Et
tant qu’on y est, demandez mon programme !
Sans
vouloir jouer les Madame Soleil de pacotille, et encore moins les Elisabeth
Teissier de bazar, je puis vous dévoiler sans quasiment aucune marge d’erreur
le programme quasi-invariable des chroniques de la semaine…
Chiqué ?
A peine plus que les programmes électoraux, et à peine moins que les
retrouvailles d’Avis de Recherche…
Vous
aussi, si vous condescendiez à mettre en branle votre neurone valide, vous
seriez en mesure d’en faire autant, et peut-être même mieux… Un soupçon de
mauvaise foi, un zeste d’ironie, une pincée de moulebites, une pelletée de
tafioles de concours, un bon bol de n’importe quoi, vous montez le tout en
neige, vous le dégagez pour mieux le faire revenir avec un oignon, deux clous
de girofle et une poignée de clous de tapissier, vous enfournez à four chaud un
quart d’heure et vous dégustez tiède avec une salade de saison, et des filets
de rollmops à la confiture de groseille à maquereaux…
Ok,
ce n’est pas parce que ce soir, c’est la Chandeleur que je me dois de vous
donner les secrets de mes recettes…
Ah !
La Chandeleur et ses traditions ! Bizarrement pas si éloignées des
coutumes qui ont libre cours Place des Vosges… On les fait sauter, on les
retourne, on les bouffe avec les doigts, et à pleine bouche… On les arrose
(pour nos lecteurs pissophiles…), on les flambe (pour les amateurs pyromanes
qui ont le feu quelque part)… Le premier qui m’avoue n’avoir pas pensé à une
crêpe se prend une tourte…
Chandeleur,
Chandeleur… Je vous le confesse, je n’étais pas très Chandeleur à l’époque… Je
préférais nettement Monica… Son côté névrosé sans doute…
Fadaises
et billevesées, je vous entretenais, à des conditions particulièrement
avantageuses, du contenu des prochaines chroniques… Parce que si vous croyez
que j’ai le temps de faire ça tous les jours… Tel Madame Pliz, vous m’imaginez
peut-être virevoltant avec la grâce d’un lamantin en surpoids et en patins à
roulettes sur les pavés du Nord un jour de fort verglas et maugréant d’une voix
de rogomme « Ben c’est tant mieux parce que je ne ferai pas ça tous les
jours »…
Si
tel est le cas, ne vous inquiétez pas… Vous n’allez pas tarder à prendre vos
pilules, et l’infirmier nu sous son uniforme blanc va venir vous aider à
enfiler votre pyjama à très longues manches, afin que vous fassiez un bon gros
dodo dans votre chambre aux murs capitonnés…
Je
peux vous dire le programme de mes chroniques, à la loyale, les yeux dans les
yeux, parce que cette semaine, et vraisemblablement les suivantes, il faut se
préparer à en bouffer à tous les repas, collations, pauses pipi, arrêts-clope
compris… Médekoidon ?
Mais
de Miss Penny-Money, de ses 900.000 boules, des deux boules du mormon des
rillettes qui pendouillent sous ses joues et de son rayon art et magie de la
cuisine qu’il se trimballe… Et du « j’y vais, j’y vais pas » de tous
les charognards qui reniflent dans la gamelle de l’incertitude l’odeur du
pouvoir et sont déjà prêts à se sacrifier pour la France. Ils sont tous là en
rang : Pécresse, Baroin, Bertrand, Wauquiez… Et Sarkozy qui ricane façon
Diabolo du dessin animé : « Et il dit quoi, le Général, là ? ».
Il doit dire d’aller tous vous faire lanlaire, cancrelats scrofuleux de l’immérite
national !
Demandez le
programme ? Bah, un seul suffira en vérité, puisque ce sont tous les mêmes,
à quelques variantes d’adaptation près et que nos politocards sont tous des
Jarod…Ou des Caméléon, du nom de la série télévisée qui fit connaître en France
Michael T. Weiss, né le 2 février 1962, et à qui l’on souhaite bien évidemment
un bon anniversaire, en évitant de lui demander son programme, vu que son
planning pro est à peu près aussi rempli que celui de François Feldman…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire