« Sous
le pont Mirabeau coule la Seine
« Et nos
amours
« Faut-il
qu'il m'en souvienne
« La
joie venait toujours après la peine
« Vienne
la nuit sonne l'heure
« Les
jours s'en vont je demeure »
Ah
évidemment, vous sulfater de l’Apollinaire d’entrée de jeu, sans prévenir en
plus de cela et un vendredi soir de surcroit, vous n’y étiez point accoutumés,
habitués que vous êtes à vous prendre dans le dentier du norvégien eurovisuel,
du bantou sub-saharien, voire du Barbelivien, ce qui est encore pire…
Et si je vous
en remettais une petite cartouche, mais à ma sauce ?
« Sous
le con de l’Alma se moule la scène,
« Et ces
amours
« Faut-il
qu’elle soit lesbienne
« La
peine venait toujours après la joie
« Vienne
la nuit, sonne l’heure
« Les
fans s’en vont et puis je pleure »
Parabole
visionnaire du parcours météorique du Requiem eurovisuel ? Antenne-râteau
d’un râteau que le Con de l’Alma se prendra dans les meules au soir de la Big
Night ? Ce serait évidemment injurieux de dire qu’il coulera de l’eau sous
le con de l’Alma, à part si elle est reconnue femme-fontaine…
En tout cas,
il y a eu tempête sous le con de l’Alma depuis hier, depuis l’annonce
officielle de sa sélection pour aller au casse-pipe eurovisuel en Ukraine au
mois de mai prochain. Entre les feux de paille survitaminés qui portent aux
nues de la quintessence eurovisuelle le Requiem hexagonal, et les mauvais
coucheurs qui vouent aux Gémonies avec un billet de logement les paroles
cuculapralinesques et la musiquette d’ascenseur qui rappelle de manière
quasi-subliminale le « J’ai cherché » d’Aminimir…
Question
paroles, faut bien avouer que Nazim (un nazim glouton court sur pattes, à
hauteur de la merguez crue, avec des airs de Jamel avant le crash-test), qui
était déjà responsable des virils « youhouhou » d’Aminimir, nous a
soigné le texte du requiem du Con de l’Alma. Lisez plutôt :
« Embrasse-moi,
dis moi que tu m'aimes
« Fais-moi
sourire au beau milieu d'un requiem
« Embrasse-moi,
dis moi que tu m'aimes
« Fais-moi
danser jusqu'à ce que le temps nous reprenne
« Ce
qu'il a donné »…
Certes, ça ne
fait pas saigner les yeux comme du Marc Levy, ça n’explose pas le cristallin
comme du Vianney et ça ne décolle pas la rétine comme une demi-ligne d’Obispo.
On dira que c’est parfaitement calibré pour ne pas faire trop mauvaise figure
lors de la grande sauterie de Mai, pour faire flaquer les hystériques du
falbalas eurovisuel qui se pèteront une corde vocale à ululer à qui mieux-mieux
qu’elle a cramé la scène aux répétitions, et pour soigneusement éviter de
monter sur la plus haute marche du podium…
Les plus
vipérines langues de putes du coin relèveront à point nommé que j’avais plus
moins immolé en place publique de la même manière Aminimir l’année dernière
avec son antienne youhouhouhou-esque… C’est possible, mais comme il n’y a que
les andouilles et les abrutis congénitaux qui ne changent pas d’avis, et que ça
toujours été mon opinion…
Après les
attentats auditifs, et je ne parle pas uniquement du Requiem du Con de l’Alma,
il faut aussi penser que ce soir, nous devrons nous fader les Victoires de la
Musique, cet
interminable défilé de chanteuses aphones à cheveux gras qui frisent dans le
cou et de tapettes de concours qui couinent comme quand ils se la coincent dans
la porte ou les fesses du directeur de casting… Alors que, objectivement, c’est
toujours la même chose !
On
retrouve immanquablement Stromae qui viendra couiner ses âneries ; Johnny
Hallyday pour son deux-cent trente-troisième album live des adieux
définitifs ; l’incontournable hommage aux disparus de l’année, qui feront
un looping dans leur bière ; la Victoire d’honneur à une antiquité sur le
retour qu’on s’évitera de récompenser pour un album merdique qui a fait un
carton… d’invendus ; l’immuable risette coincée sur les lèvres de Pascal
Obispo et son crâne en peau de fesse qui se bouge les miches depuis plus de
vingt ans pour repartir invariablement avec les mains vides et sa queue entre
les jambes ; l’insubmersible Calogero qui nous fera chier avec sa dernière
bouse inécoutable ; l’imbitable Vianney qui se tortillera façon turista
foudroyante et water occupé en miaulant une demi-merde qui fait bander toute la
profession ; et l’inconnu de 22h47 à qui on remettra la Victoire de la
Révélation live en studio section Musiques urbaines underground et maracas
irlandais…
Après
les attentats auditifs qui seront bien perpétrés ce soir, réjouissons-nous qu’un
attentat d’un autre genre ait échoué grâce à l’intervention de la DGSI, au
cours d’une opération antiterroriste à Montpellier. On savait que Lunel avait
une ruche non négligeable d’enturbannés, mais se dire que c’est près de chez
soi qu’auraient pu se préparer des carnages… Ça vous fait toujours mal digérer le
couscous de boulghour aux boulettes de fricandeau rôti au miel de caroube et
sauce à l’huitre parfumée au raifort…
Enfin,
laissons couler… Comme savait si bien le faire Mark Spitz, septuple médaillé d’or
aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, arrière-grand-père des armoires
normandes en moulebite ajusté qui font trempette dans les bassins d’eau chlorée
actuellement. Le légendaire nageur américain, qui prit sa retraite sportive au
lendemain des JO, souffle aujourd’hui sa soixante-septième bougie, pour être né
le 10 février 1950. Peu probable qu’il se soit détrempé le triangle de lycra dans
la capitale sous le con de l’Alma, voire sous le Pont Mirabeau où coule la
Seine…
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