« Aujourd’hui peut-être…
« Ou alors demain… »
A mesure que les jours s’allongent
et que les températures ambiantes devraient normalement s’élever vers des
sommets mercuriens autorisant le port de bermudas, de tongs et de chemisettes
sans risquer de se voir incontinent transformé en esquimau géant, nappage
chocolat exclu ; on se sentirait presqu’exclusivement motivés par une
procrastination de première classe…
Aujourd’hui peut-être, ou
alors demain… J’ai des cigales en batterie dans les oreilles, j’ai l’accent
chantant de Fernand Sardou qui mettait si bien en musique cet hymne à la
paresse organisée, si ce n’est à une indécision généralisée et indolente.
Ah ! Incertitude !
Ah ! Irrésolution qu’il importe de tous les jours combattre pour pouvoir
mener plus ou moins bien notre train-train routinier…
Thé ou café ? Douche ou
déluge de déodorant ? Métro ou vélib ? Louboutin ou ballerines ?
Sandwich au jambon polyphosphaté et beurre rance ou kébab qui vous accélèrera
le transit au point de repeindre les tinettes d’un artistique moucheté en camaïeu
de marron ? Abêtissement neuronal via une connerie télévisée prédigérée ou
lobotomisation en perfusion grâce à l’intégrale de Marc Lévy dessinée par
Nabila et sonorisée par Christophe Maé ? Sodomie sobre mais performante au
gravier gros grain de votre partenaire pusillanimement consentant ou démembrage
consciencieux de votre poupée gonflable amoureusement surnommée Titine en
hommage à Christine Fabréga, parce que la présentatrice fondatrice des Chiffres
et des Lettres avec son casque de cheveux blonds surlaqués, bonjour la
bandaison sauvage !
Tout n’est que question, que
choix, que dilemme, qu’alternative, et les futilités de l’actualité du weekend
ne dérogent pas à cette règle immuable, au moins aussi immuable que le
commentaire de Léon Zitrone aux mariages princiers en Eurovision…
Vous les mères aimantes,
dévouées, attentionnées, vous étiez torturées hier encore entre le choix de
vomir de dépit face au collier de nouilles multicolores que votre Brandon vous
a offert pour la fête des mères, de flanquer le feu à l’hideux dessin de votre
Cassandra qui dessine aussi mal que Steevy suce bien, ou revendre illico sur
Ebay le traumatisant macramé en poil de cul de lama que les jumeaux ont acheté
à prix d’or à un pseudo-griot africain parce que ça éloigne le mauvais œil…
Vous, les militants
socialistes (oui, oui, ça doit bien exister encore quelque part en France, dans
des recoins perdus de Lozère, ou des villages isolés de Bretagne où l’électricité
n’est pas encore arrivée), vous voila écartelés entre un devoir de fidélité au
chef de l’Etat pareil au chien qui suit son maître jusqu’au casse-pipe et l’envie
d’essayer de nouveaux habits pour nipper l’illusion de gauche tout spécialement
taillés par Manu Macaron, qui ne doit pas tailler que ça dans l’intimité
glauque des saunas masculins…
Vous, les déçus du
Hollandisme (c'est-à-dire quatre-vingt-dix-huit pour cent des français)Vous
hésitez cornéliennement entre renvoyer le porcinet sudoripare à cravate de
traviole et croissant frétillant dans ses pénates corréziennes et l’envoyer
illico se faire lanlaire la cornemuse à pistons par une flopée de matriochkas
ukrainiennes de cent trois ans de moyenne…
Vous, les frondeurs du PS,
vous vous tâtez (petits cochonnous) pour déterminer qui serait le moins mauvais
des losers de la prochaine présidentielle, et qui arriverait à faire le plus de
tort au culbuto à casque de scooter intégré de l’Elysée…
Vous, l’ex-Ministre
redressé-productif qui ne cesse de peser le pour et le contre d’une candidature
pour 2017, annonçant une prise de position cet été, car vous souhaitez être
bien certain que tout le monde est raide dingue de l’Habitat Montebourg (en
trois mots, ça peut devenir degueulasse…).
Vous, le citoyen lambda qui
peine à faire bouillir l’eau pour les pâtes tout le mois, et qui aimerait
pouvoir mettre une noisette de margarine dans les coquillettes, vous hésitez
encore entre le suicide en ouvrant le gaz de la cuisinière électrique ou la défenestration
depuis votre rez-de-chaussée ) l’annonce de la semaine sociale chargée… Encore
une semaine de galère à courir après un jerrican d’essence, à vous compresser
dans un métro hyperbondé à cause de la grève de la RATP, à jongler avec les
tracasseries des Services Publics que vous brûlez de rebaptiser Sévices Publics…
Vous, les dirigeants
syndicalistes qui ont dû être terriblement brimés gamins pour prendre un tel
panard adulte à faire chier le monde de cette manière, vous ne savez pas si
vous continuerez à prendre les français pour des cons parce que les
viennoiseries de la table ronde avec le Pétillant de Matignon étaient trop
grasse ou parce que vous avez encore envie de vous choper la gaule en exerçant
votre minable pouvoir de nuisance…
Vous, l’Astérix haineux à moustache
dégueulasse, n’oubliez pas que près de sept français sur dix ont une déplorable
opinion de vos actions dignes d’un autre siècle, et qu’il n’y a guère d’option
possible en regard de cette affirmation définitive…
Vous, les femmes… Vous le
charme… Pardon, j’ai des renvois de Rouleau Essuie-glaces… Vous les femmes qui
avez été pelotées par le DSK vert et qui courageusement avez décidé de
témoigner, vous n’avez pas longtemps été rongées par l’indécision… Parce que
des salingues pareils méritent de se la faire couper au pèle-patates… Ou de
passer une semaine avec un combo d’acteurs pornos gays…
Vous, les connasses en short
qui allez nous faire chier la bite pendant plus d’un mois avec vos divagations
sur le terrain à la poursuite d’un ballon, n’hésitez pas à faire comme Serge
Aurié qui s’est à nouveau retrouvé en garde à vue après une nuit agité dans une
boite… Faites-vous tous coffrer qu’on ait la paix !
Vous, les voleurs à la
petite semaine, les tire-laine à qui il manque un quart d’heure de cuisson, les
malandrins finis à la pisse, essayez de ne pas reproduire la mésaventure de ces
vide-goussets australiens qui voulaient siphonner le gasoil d’un car mais n’ont
fait qu’aspirer les eaux usées des waters… Un méchef qui leur a laissé comme un
goût amer…
Vous, téléspectateur qui
refuse la médiocrité des émissions stations d’épuration de téléréalité, et qui
hésite entre l’immolation de votre téléviseur avec les invendus des bouquins de
Mazarine Pingeot et la lacération dudit écran avec des disques de Manu Moire, rappelle-toi,
et cours visionner la vidéo, que le 30 mai 1975, Bernard Pivot réussit un grand coup en invitant Vladimir Nabokov,
créateur de "Lolita", sur le plateau d'Apostrophes (eh oui, il fut un
temps où la télé ne programmait pas QUE de la merde)…
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