vendredi 27 mai 2016

Brèves du 27 Mai 2016

« Die alte Welt dreht sich verkehrt
« Wird federleicht, und schwebt davon »

Ce vieux monde tourne dans le mauvais sens, léger comme un fétu qui flotte à la dérive… Stella Jones, qui représentait l’Autriche à l’Eurovision 1995, le chantait déjà voici plus de vingt ans…

Autant vous dire que les choses ne se sont pas améliorées depuis… A un point tel qu’on arrive à se demander aujourd’hui si le monde tourne à l’endroit, à l’envers… voire même s’il tourne, tant l’impression de sur-place est flagrante…

Sans doute suis-je désabusé, et largement fatigué au seuil du weekend, mais l’apathie de l’actualité pourrait presque ressembler au dernier électroencéphalogramme d’un candidat de téléréalité : calme plat.

Je ne veux pas par là dire que rien ne se passe, les soubresauts de la mobilisation soi-disant nationale contre la Loi Travail font le miel des journalistes et excitent les présentateurs de chaînes infos qui mouillent leur string à chaque bandeau d’alerte info.

Autant vous le dévoiler immédiatement, il n’y a plus un seul journaliste au sec dans les rédactions de BFMTV, iTélé et LCI depuis le déclenchement du mouvement social relatif à la Loi Travail…

Et la toute récente annonce du déblocage de tous les dépôts pétroliers français ne va pas arranger la situation d’humidité… A y est ! Nous allons pouvoir nous faire remplir le réservoir à notre guise !

Ah ! Quand je vois ce gros pistolet s’enfoncer violemment dans mon réservoir pour me remplir d’un précieux nectar qui m’enivre et me rend dingue… Non, ce n’est pas un extrait cochon des mémoires licencieuses de Marc-Olivier Fogiel, mais le rêve de tous les français depuis une semaine : faire le plein d’essence !

Bon, les dépôts pétroliers sont libérés (le premier qui ulule « libérés, délivrés » se prend une mandale dans la tronche) à l’exception d’un en grève illimitée, et par conséquent à l’arrêt. Et une raffinerie Total qui vient d’annoncer une grève, à l’initiative de la toujours aimable et arrangeante CGT…

Total, vous ne viendrez plus chez nous par hasard… Vous ne viendrez plus du tout !

Et si l’Astérix à la bacchante crasseuse (on dirait qu’il vient de faire une minette à Zaz) persiste dans cette attitude de bravache déconnecté, ils ne viendront plus à la CGT non plus… Alors qu’il est quand même à l’origine du bousin dans lequel nous pataugeons, il se paye le culot de dénoncer façon pleureuses du Haut-Atlas le « climat de haine » distillé par le Gouvernement et le patronat…

On trouvait les précédents laideurs du syndicat déjà très cons, rétrogrades et putassiers, mais on doit reconnaître à Martinez une qualité : ils les surpasse tous d’au moins deux longueurs…

Ah ! cette crise sociale débutée voila plus de deux mois, et qui monte dans les tours au fur et à mesure que les politocards s’empêtrent dans les déclarations contradictoires, à l’emporte-pièce et fluctuantes… Comment pouvoir résoudre sereinement un conflit lorsque la prétendue cohésion gouvernementale ressemble à un concerto pur piaillements avec quasiment autant de voix discordantes que de ministres ? Un joli marécage avec au milieu le porcinet sudoripare avec cravate de traviole qui préfère les sushis aux soucis…

Les hérauts du hollandisme clament haut et fort que Pépère ne cèdera pas et qu’il ira jusqu’au bout… Parce que le Chorizo hystérique de Matignon le lui a imposé ? C’est pas tant qu’ils tiennent à la Loi Travail (qui n’est rappelons-le pour le moment qu’un projet de loi), et à Myriam Et-Les Conneries, non ! Une truffe de cette envergure, on soulève le tapis des ministères et on en trouve des flopées, de cette veine de petites péronnelles qui sont prêtes à se niquer un bridge ou se brûler les genoux au troisième degré sur la moquette synthétique du bureau pour être promues…

C’est pas tant qu’ils aient envie d’avoir l’air ridicule devant une poignée de clampins syndiqués qui pourraient alors se vanter d’avoir fait baissé le froc du Gouvernement ; ils en ont l’habitude depuis quatre ans, alors une fois de plus ou de moins…

Ce n’est même pas qu’ils aient à affronter une contestation sociale totalement inédite pour un gouvernement prétendument de gauche, ils sont toujours ravitaillés en essence, ils bouffent à leur faim sans se poser la question du ravitaillement des supermarchés, ils ont toujours l’escort-girl ukrainienne qui leur éponge la quenelle à sauce blanche…

C’est tout bonnement qu’ils ne savent foutrement pas comment se sortir de ce merdier inextricable ! De quelque côté qu’ils se tournent, les pots vont forcément se casser, et le tout est d’évaluer désormais comment en briser le moins possible…

Le monde tourne à l’envers, et même des robes noires, symbole vivant et quasi-idéalisé de la probité, arrivent à disjoncter… A l’instar de ce confère de Haute-Saône qui a carrément pété les câbles chez un client, s’invitant chez lui genre « moi, maître du monde et mes serviteurs », avant de lui faire subir des logorrhées dignes des pires ténors du barreau, et l’appeler quelques jours plus tard pour lui dire que des messieurs en blanc étaient devant chez lui pour l’enfermer… Et dire qu’on a intégré des siphonés pareils…

Pour finir sur une note peut-être un peu plus optimiste, il faudra saluer la visite de Barack Obama sur le site d’Hiroshima, une première américaine depuis l’explosion de la bombe, voici soixante-et-onze ans. Une visite, mais pas d’excuses officielles… Bon, quand les nippons voient la trombine de Donald Trump, ils doivent s’estiment vengés…

Et le 27 mai 1966, les Rolling Stones publient le titre « Paint it black », preuve qu’à l’époque aussi, on pouvait voir la vie tout en noir… Surtout lorsqu’ils durent apprendre que Marie Laforêt, la seule chanteuse à avoir des orgasmes en chantant, en avait enregistré une adaptation française sous le titre évocateur « Marie Douceur, Marie Colère »… Eh oui, ce n’est pas d’hier que le monde tourne à l’envers…

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