vendredi 13 mai 2016

Brèves du 13 Mai 2016

Dans ce pays loin d’ici où l’on chante, j’ai cherché…

J’ai cherché mon chemin entre les dix-huit chansons d’une demi-finale eurovisuelle qui apparaissait plus relevée que l’autre et si le cheminement fut parfois ardu, parfois agréable, quelques fois harassant, il nous a menés vers la félicité eurovisuelle de samedi soir, où vous verrez vingt-six chansons s’affronter à grands coups de notes osées, de tenues non moins audacieuses, d’effets scénographiques pompiers ou pompeux…

Question pompeux, voire même pompant, on a eu notre dose, hier soir, lors de cette deuxième demi-finale de l’Eurovision 2016. Pompant, c’était notre commentateuse française, enfin, la plus féminine des deux, la Jarry qu’on envisageait tour à tour rôtie au barbecue, écartelée par quatre pur-sang ou dévorée par les flammes de l’enfer tant elle a joué son rôle de folle hystérique tordue… Si France 4 voulait sortir l’Eurovision du placard gay dans lequel elle végétait, ben c’est loupé !

Pompeux aussi, ce show à l’américaine qui ouvrit le bal des fausses notes et des costumes criards. Cela devait être bien, si l’on avait pu entendre les paroles honteusement cachées par le babil insipidement homo des deux pies au micro…

Puisque le temps presse, et que le weekend se rapproche, je vous propose sans plus tarder une revue de détail des prestations d’hier soir.

Lettonie : L’ouverture de show se fait avec un bogosse qui mise, une fois n’est pas coutume, sur la performance vocale, la musique étant reléguée au second plan. Une chanson, une vraie, sans la pyrotechnie putassière ou les danseurs dispensables. Il y croit, le montre et se donne à fond. Et au final, une place en finale méritée.

Pologne : Avec sa veste Empire démodée et bouffée aux mites, Michal est un curieux mélange de Dracula et de Laurent de Médicis, avec un balais espagnol mal essoré sur le crâne… Sa ballade n’est pas inintéressante, mais lassante sur la longueur. On a hâte que ça se termine… Passage en finale surprenant.

Suisse : Elle prend feu, Rykka ? Ou alors, elle transpire tellement sous les bras que ça s’évapore… Comme le prouve le ventilo modèle Carola… Avec sa perruque bouclée façon choristes belges de l’Eurovision 1973, la suissesse nous l’a jouée Sandie Shaw, pieds nu pour exécuter à l’envie ce pénible mouvement de balancier de coucou suisse. A moins qu’elle n’ait eu envie de faire caca, je ne vois pas l’utilité. Son titre est passe-partout, et comme toujours, quand c’est médiocre, on fout le feu… Le type de bouse qu’on est content de voir dégagé de la finale…

Israël : Derrière la mèche, de l’émotion ? Le gothique à paillettes qui est tombé dans le fond de teint nous a surjoué une ballade qui augmente de puissance au fur et à mesure, avec un changement de rythme pas désagréable. Si l’on fait abstraction des contorsionnistes superflus, certainement pour rappeler que « Mèche de l’Enfer » et une folle tordue, on comprend la qualification.

Bélarus : Ivan a réussi son pari d’être nu sur scène avec des loups ! Un joli pied de nez aux organisateurs… Bon, pour avoir ce costard blanc informe et cet accident de coiffure blondas, c’était tout aussi bien à poil… Au final, une daube mille fois entendue, que ne sauvait même pas le curieux maquillage d’Ivan, un plâtrage à la Patrick Juvet jeune fille…

Serbie : Le retour de Draculetta, avec une chanson plutôt convaincante, une bonne montée en puissance et une bonne scénographie, au service d’un clacissisme qui peut plaire. Et surtout faire oublier les costumes trop noirs, et la robe boudinée due à un styliste qui confond le 44 avec le 36 rectifié…

Irlande : Un air à la Beckham jeune fille, le blondinet décoiffé qui accuse ses heures de vol au compteur et qui veut faire jeune avec son futal poutre apparente… Sinon, un titre pop sucré à l’anglaise qui se laisse écouter et au final assez efficace. Surprenant qu’il ne passe pas… Trop incolore peut-être ?

Macédoine : Une revenante du Concours 2012 avec un décoletté si plongeant qu’on croirait que les coutures ont lâché sous le poids de la laiterie flasque. Kaliopi, c’est une Nolwenn Leroy flétrie et trempée dans l’huile, au service d’une ballade forte, à voix, en version originale. Pas avantagée par la robe, sorte de bonbon Regliss-Mint géant, il manquait la mayo pour déguster une bonne salade de macédoine en finale…

Lituanie : Encore un revenant qui après avoir miaulé que l’amour était aveugle, nous minaude qu’il attendait cette nuit… Vu sa coiffure, on le comprend ! Donny nous sert avec efficacité un titre passe-partout mais convaincant, assorti de belles vocalises et d’un traditionnel strip-tease à la croate. Il passe, et c’est mérité.

Australie : Les australiens ont tout compris ! Avec cette ambiance à la Adele, la chanson puissante de Dami Im envoie du lourd, servie par une belle vois et une robe classe. Out les effets de chorégraphie quand on balance du steak ! On pourra juste regretter la robe Leroy-Merlin, avec son lé de papier-peint sur l’épaule…

Slovénie : La traditionnelle blonde en robe blanche blafarde avec les seins compressés. Une chanson rythmée pas dégueu même si l’ensemble fait un peu daté, nonobstant les relents celtiques avec quelques envolées planantes, comme le danseur qui a passé trois heures à tout épiler en dessus du moulebite. Non qualification logique, car pas assez différente du reste.

Bulgarie : Encore une revenante avec toujours des gouts bulgares… Le clone de Cyndi Lauper telle qu’on pouvait l’imaginer derrière le rideau de fer, dans un costume noir et blanc perfectible. Le tempo de la chanson est original, le mélange bulgare-anglais est intéressant et le final est sympa. Poli bouge bien, avec ses arabesques jambières qui rappellent celles de Cliff Richard en 1973. Heureux de sa qualification.

Danemark : Enfin un boysband à la scandinave pour un titre pop entrainant mais trop lisse, à l’instar de ces ersatz d’A-ha, certes bien assortis vocalement, mais trop propres sur eux avec leurs costumes sobres. On eut voulu de la sueur sous les bras, de la mèche rebelle, du jean douteux et de la chemise souillée…

Ukraine : Une ambiance unique pour une chanson triste, limite dépressive mais chantée avec cœur et voix… Un peu trop d’ailleurs, Jamala étant dans la limite de la zone de confort auditive la plupart du temps. La qualification était évidente.

Norvège : Blafarde, Agnete… Mais avec une chanson au rythme inattendu, et par conséquent heurant, aux refrains. On aurait attendu que cela décolle un peu plus, que le briseur de glace la brise carrément. Mais c’était bien interprété sans chichis superflus. Est-ce ce qui a manqué pour la qualification ? Elimination injuste.

Géorgie : L’OCNI (Objet Chantant Non Identifié) de la soirée, le truc auquel personne ne prête attention et qui se retrouve en finale alors que vous poussez les hauts cris contre cette réalisation inattendue au service d’une chanson bruyante, pénible parfois mais au final pas désagréable, et assurément hors moule Eurovision.

Albanie : Comme souvent, l’albaniaise nous la joue terrine de maîtresse sado-maso dominatrice… Perruque en carré strict et graisseux, robe doré style papier crépon ou emballage de toffee périmé pour glapir une chanson laborieuse, trop classique et accablée de longueur. Si en plus, on constate qu’elle est trop statique sur scène, on comprend l’élimination.

Belgique : Oh mais quel beau final pétillant, fruité, sans prétention et sympa que voila ! C’est funky, c’est groovy, et la bouille sympa de Laura aide au coup de foudre. L’ensemble chorégraphie est au poil, et on ne se douterait pas un instant que c’est belge. Super content qu’elle soit passée !

Bon, rendez-vous samedi soir avec les six finalistes sélectionnés d’office pour savoir si l’on part l’année porchaine à Sotchi (partout), à Erevan, à Rome… ou à Paris !

Le 13 mai 1995, l’Irlande accueillait son troisième concours Eurovision en trois ans, le quarantième du nom. Ce concours fut remporté par la chanson norvégienne, « Nocturne », pour le moins atypique puisqu’elle ne comporte qu'un refrain de vingt-quatre mots, chanté une fois au début et une fois à la fin, par Gunnhild Tvinnereim. L'essentiel du morceau consistait en un solo de la violoniste irlandaise Fionnuala Sherry, la moitié féminine du duo Secret Garden. Son autre membre était l'auteur et compositeur norvégien Rolf Løvland, qui avait déjà remporté le concours en 1985, avec « La det swinge ». Et vingt-quatre mots, ça repose ! 

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