mercredi 11 mai 2016

Brèves du 11 Mai 2016

« Dans un pays loin d’ici
« À la recherche du paradis
« Dans un pays loin d’ici
« On chante, on chante… »

Je connais ce pays, patrie des harengs marinés, des Saab et d’un quatuor infernal aux mélodies disco imparables…

Je sais la recherche de ce paradis, artificiel pour certains qui fument des choses qui se rapprochent plus de la pelouse et qui ne rechignent pas non plus à fumer le jardinier, illusoire pour d’autres qui s’imaginent atteindre le Walhalla musical en léchant des popotins à en avoir la langue comme du papier de verre, voire même réel pour d’autres encore qui tentent de percer dans le microcosme musical européen…

On chante, on chante… Pas toujours très juste, souvent faux, et parfois même avec l’exactitude d’une craie sur un tableau noir… Et généralement de la soupe trop peu épicée, de la bouse distillée dans un concentré d’eau de rose, des maelstroms cacophoniques… Et pour les plus culottés, de vraies bonnes chansons…

Quoi qu’il en soit, en voila un bon bout de dégagé ! On a déjà viré huit candidats à l’Euromachintruc chose, vous savez le truc arrangé à l’avance où c’est la Russie ou la Suède qui gagne à la fin et où les fans ruinent leurs strings en paillettes fluo dorées sur le minet bosniaque, la coiffeuse chypriote ou le boul de la salope irlandaise…

Quoi que pourront vous en dire les organes officiels du cirage de godasses eurovisuels, la première demi-finale du Concours 2016 n’a pas été de haute volée, même si l’on a passé un moment divertissant à défaut d’être collés au plafond par les interprétations…

Par contre, je collerai volontiers au plafond avec des baillons bien serrés les hystériques commentateurs français qui se sont crus dans un remake gay de la Cage aux Folles. D’accord, c’est l’Eurovision, mais faut pas se jouer un solo de cannelloni à purée pendant deux heures, n’est-ce pas Mademoiselle Jarry ? C’est d’autant plus regrettable pour l’esprit et la répartie toujours piquante de Madame James qui s’est laissée emportée par la virevoltante tantouze hystérique…

C’est d’autant plus dommageable que l’introduction (j’entends déjà la Jarry couiner de désir inassouvi) était fort réussie, avec une touchante version du Grand Prix 2015, passant de la réalité virtuelle à la réalité matérielle…

Quant aux chansons… On a eu un peu de tout, comme à l’habitude… Allez, zou ! Revue de détail !

Finlande : En ouverture de show, comme souvent, la finlandaise avec son étron sur la tête donnait le ton avec une chanson rnb assez entraînante mais desservie par une chorégraphie bêtasse avec le quintet de choristes directement issues du Lesbos Power et une combinaison bleue qui n’avantage pas son fessier de trente-huit tonnes. Non-qualification regrettable mais compréhensible.

Grèce : Alliant tradition et modernité, encore une fois, les hellènes d’Argo (dont une chanteuse qui ressemblait comme une sœur à Helena d’Antique en 2001) alternaient laborieusement sirtaki de cabaret transformiste et rap aseptisé. Bref, un folklore de bazar qui ne dégage rien, ou si peu… Et en tout cas qui dégage le plancher en vitesse…

Moldavie : Voici venir la blondasse type parfaitement insipide avec un bousasse boum-boum mille fois entendue et qu’on oublie sitôt le pavillon de l’oreille franchi. Avec en prime une robe pas terrible issue d’un cocktail  d’il y a quinze ans chez les Tuche et un cosmonaute contorsionniste hors sujet… Next, bitte…

Hongrie : Freddie est le sosie à peine plus viril de Baptiste Giabiconni, l’ancien manche à couilles du catogan poudré de la mode… Avec sa voix cassée, le bogoss de grande surface adopte un look négligé pour faire genre, sur un titre répétitif et gueulard. Surprenante qualification, au moins pour moi…

Croatie : Back to the roots ! En effet, la croate, clone blond de Mireille Mathieu, arbore une tenue à la chinoise chargée avant le fameux strip-tease à la croate au refrain d’une chanson qui dégage une ambiance celtcio-Cranberries. Une qualification méritée !

Pays-Bas : Après l’introduction « chronomètre » rappelant la chanson de 1997, on se plonge dans une ambiance de pub anglais, avec un petit côté Beatles, grâce à « Slow down », hymne à la lenteur sponsorisé par Z’Ayrault à la fausse fin intéressante, bien défendu par Douwe Bob et sa rose tatouée. Heureux de le retrouver samedi soir !

Arménie : Boum ! Voila la morue eurovisuelle de service avec son justaucorps putassier et sa cape de salope au long cours, gueularde à en faire péter tous les Phonak du continent au long d’une chanson qui ne décolle pas. Donc, on mise tout sur la mise en scène… Les héritiers d’Aznavour se sont endettés sur vingt-six générations pour permettre son passage en finale à coup de SMS…

San-Marin : L’OVNI qui aurait paru démodé déjà en 1980… Choristes ringardes, tenue ringarde, interprète ringard, chanson ringarde. Rien n’est sauvable, même pas la voix à la Gérard Darmon, par moments couvertes par les choristes… Bref, un ersatz de soupe made in Siegel interminable…

Russie : Evidemment, on l’a déjà consacré Grand Prix, et la Russie a déjà décidé du lieu du prochain concours… Toujours est-il que si le titre est efficace avec une présentation réussie, on l’a déjà entendu quelque part. Et la scénographie, honteusement pompée sur « Heroes » n’enclin pas à faire preuve de clémence… Bah, Sergey, la vraie fiotte russkof honteuse, apparemment, il aime pomper, donc…

Tchéquie : Robe élégante, assortie d’un collier minable en pierreries de pacotille. Et une belle ballade intemporelle, un peu nostalgique et soporifique agréablement interprétée par une chanteuse trop statique mais classe, habillée d’un joli rideau. La qualification surprise de la soirée, à mon goût.

Chypre : Ambiance rock chevelu des années 80 pour une chanson efficace et sans concession. Dommage que la réalisation soit limite vomitive avec cette caméra trop mobile filmant les interprètes qu’on croirait dans un zoo. Hors moule Eurovision et punchy. Qualification méritée et souhaitable.

Autriche : D’accord, c’est cucul la praline à fond les ballons, c’est trop répétitif avec ces paroles médiocres, Zoë fait gentiment pétasse en devenir avec sa jolie robe façon « Charlotte aux fraises » style BB avant le naufrage… Mais c’est inexplicablement sympa, frais et spontané… Et puis, le bonheur vrai de se voir accéder en finale… Elle ne trichait pas la petitote !

Estonie : Voix inhabituelle, au service d’une chanson recréant tant bien que mal l’ambiance James bondique. Jüri, qui ne doit pas sucer que des glaçons dans les coulisses, est stylé, mais dans le penchant d’un look bizarre. Bon, il a un regard assuré qui suit bien la caméra, mais avec un charisme de flétan agonisant et un sourire intense de croque-mort dépressif… Non-qualification imméritée…

Azerbaïdjan : On pourrait envoyer une plante verte aphone (ou Carla Bruni, même si la plante verte est plus fraîche) vocaliser l’annuaire 1974 des Cotes Du Nord qu’on retrouverait toujours les azéris en finale… Cette année, on nous inflige encore une de ces chanteuses interchangeables qui couine l’habituelle soupe avec dégueulis de tripes en apogée, dans une combi dorée qui rappelle celle de la candidate norvégienne de 1976, et des danseurs inutiles…

Monténégro : Maelstrom musical guère digestible, dopé à la testostérone à tout va… Mais ça part dans tous les sens pour arriver nulle part, si ce n’est dans le mur. En plus, c’est mal filmé, c’est trop sombre… Bref, anarchique comme souvent avec les monténégrins, qui n’ont vu monter personne en finale…

Islande : Une ambiance, une atmosphère. D’accord, ce n’est guère original mais la mélodie est berçante, sympa et assortie d’un joli visuel. La Cécile de Ménibus islandaise portait une tenue trop sombre, avec ses lambeaux de cuir noir pendouillants… Dommage qu’elle ne soit pas passée…

Bosnie : Une chanson convaincante (en version originale, bravo, fallait oser) mais gâchée par une mise en scène curieuse, et par l’intervention du rappeur qui casse le rythme. On retrouve la si virile Deen, bosniaque péroxydée en 2004, douze ans et autant de kilos après, moulée dans un imper de pervers pépère. Dommage, ils n’ont pas dû rater la qualification de beaucoup…

Malte : La revenante de 2002… Revoila Ira Losco, quatorze ans et autant de kilos après… Autant elle était touchante à l’époque avec son titre mignon, autant elle s’est muée en une pétasse à nibards plastoc de dix livres chacun qui glapit une chanson actuelle et convaincante. Que le dispensable danseur fasse gaffe, elle pourrait bien nous faire des nausées à cause de sa grossesse…

Une entrée en matière qui a permis de regraisser les rouages de la machine eurovisuelle avant le prochain tour de chauffe jeudi soir et le grand orgasme musical de samedi…

Souhaitons pour finir un bon anniversaire à Guy Bayle, qui est né le 11 mai 1947. Guitou est plus connu sous son pseudonyme de Ringo Willy Cat, ou Ringo W.C. pour les intimes, en références à ses goûts de chiottes vraisemblablement puisqu’il fut Monsieur Sheila pendant quelques années…

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