« Quand faut y aller,
faut y aller ! »…
Amateurs de belles choses,
connaisseurs des raretés intellectuelles, aficionados des enregistrements
parcimonieux mais chavirants, passionnés des perles rares cinématographiques,
je crains que ce long métrage italien de 1983, vague pastiche rital des pires
James Bond ne vous fasse vivre une apocalypse oculaire et auditive…
Rassurez-vous, je n’aurai
pas l’outrecuidance de vous infliger en guise de collation vespérale ce navet sur
pellicule, déjà qu’on se coltine à longueur de journée les chansons de Zaz, les
articles de Christian Barbier, et les émissions radio d’Augustin Trapenard, ce
n’est pas pour vous en rajouter une couche au moment où, bien calé sur votre
canapé en survet-chaussettes (ou en string-talons aiguilles, tout dépend de ce
que vous avez prévu pour la soirée), vous aspirez à un peu de détente
intellectuelle (mais pas au point de mater Money Drop).
N’empêche qu’il faut y aller…
Et qu’on ne peut remettre la chose ni à demain, ni à après-demain, ni aux
calandres grecques (ben quoi ? Ils ont bien inventé le rétroviseur pour
savoir qui sont les copains qui leur rendent visite ; ils peuvent bien
aussi avoir crée les calandres, non ?).
Eh oui, ma petite, faut se
remuer le valseur, se sortir les doigts du troufignard (même si ça peut donner
une agréable sensation), s’activer de la rondelle ! Et pas question de
nous faire le coup du « j’ai pas révisé, j’ai oublié, hais pas quoi dire,
maman pipi ! », ça ne marchera pas !
C’était aujourd’hui le grand
oral (non, ce n’est pas la fellation d’un spaghetti à purée triple-XL) de
Myriam Et-Les Conneries, la valeureuse promotrice de la Loi Travail, qui a au
moins l’avantage de faire la quasi-unanimité contre elle… L’examen du projet de
loi débutait ce mardi à l’Assemblée Nationale, sous la pression de la rue, et d’une
partie de la majorité.
Ah oui, parce que c’est son
truc, à Mimi… Elle a un profil de bleu-bite en politique, elle confondrait un
code du Travail avec un cubi de gros rouge de La Villageoise, elle a dans le
regard ce vibrant reflet du vide intersidéral, elle nous fait le coup de l’écholalie
quand elle ne comprend pas une question (neuf fois sur dix) ; mais elle
nous pond un projet de loi qui met le feu aux Syndicats, à la population et aux
jeunes, qui se plaisent à manifester contre quelque chose qu’ils ne connaissent
pas encore…
Ah, elle a des couilles au
cul, Mimi ! Et même si j’ignore si elle aime se faire élargir l’hygiaphone,
il faut reconnaître que pour un baptême du feu, c’est un baptême du feu qui va
péter des flammes ! Majorité plus qu’incertaine, avec une quarantaine de
voix qui manquent… Et le spectre de l’utilisation du 49-3, qui n’est pas pour
le Gouvernement et le moment le « choix privilégié »… Cause toujours
Manu, on verra quand tu risqueras de te prendre un rejet du texte dans la
trombine…
Ah oui, ça fait toujours mal
de se faire désavouer par ceux qu’on croyait vos amis, et Neunœil de Montretout
pourrait vous en faire une dissertation de trente-deux pages, sans marges ni
interlignes… Pépé Facho est loin d’être un alexithymique carabiné, il exprime
parfaitement ses émotions en laissant parfois échapper de son œil une larme presque
aussi fausse que son autre mirette… Mais là, je crains qu’il ne verse dans le
gatisme achevé en dénonçant une épuration au Front National. Certes, est
intervenue une motion du bureau politique demandant à la vice-présidente et à
Bruno Gollnisch (la parfaite réplique du gestapiste modèle) de quitter leurs
fonctions dirigeantes après leur participation au rassemblement du vieux
dimanche… Une épuration au FN ? Encore une histoire qui sent le gaz…
Si ce n’est une épuration, c’est
à minima un bon gros nettoyage par le vide à France Télévisions, où les têtes à
tempes argentées tombent avec la régularité d’un métronome emballé… Après
Lepers et Drucker, la dégommeuse de France 2 vient de se payer le luxe de
déquiller Patrick Sabatier, et son dentier adamantin, malgré les bons scores d’audience
de son émission-jeu « Mot de passe ». Et quand il ne restera plus que
des pisseuses incapables de tenir dix minutes en direct et des minets qui
donnent l’impression de faire encore dans leurs culottes, elle sera contente,
Miss Ernotte ?
Cet appartement du centre du
Havre aura certainement besoin lui aussi d’un bon nettoyage par le vide tant il
était jonché de vêtements, d'objets divers, d'immondices, de couches usagées et
d'excréments, mais aussi des cadavres d'animaux en décomposition, un chien et
deux chats… Et au milieu du maelstrom, un moutard en pleurs, apparemment
délaissé par sa mère de 21 ans, étonnée que son appart’ soit devenu un squat
pendant son absence… Mouais, mais à moins d’une déliquescence fulgurante de ce
qui lui sert de cervelle, on y croit assez moyen à ces explications fumeuses…
A peine moins incroyable,
cette nouvelle en direct de Nancy-Maxéville, charmante bourgade fleurant bon la
France et la choucroute, avec son bar de la Poste, ses ruelles en pente
(impraticables pendant les périodes de gel, du 15 septembre au 25 juillet) et
sa prison modèle, où la famille d’un détenu mort en prison a appris la terrible
nouvelle directement par les codétenus du défunt… Désormais, en taule, il n’y a
plus que les avocats qui n’ont pas droit au bigophone…
Dans le domaine des
politocards (qui parfois feraient mieux de faire un séjour en prison), la
course à l’échalote entre le bordelais hilarant et l’énervé à talonnettes
tourne toujours à l’avantage du premier avec une avance dans les votes très
confortable. Oui, je sais, on s’en branle ! Tout comme on se tamponne le
coquillard des chiffres de ventes cataclysmiques du bouquin de Pierre Gattaz,
qui en a péniblement évacué 28 exemplaires… Deux fois plus que les neurones d’Hanouna…
Et dix fois plus que cette
nantaise qui a carrément égorgé sa nièce au cutter vendredi dernier lors d’une
dispute familiale. Ce n’est pas parce qu’on la traitait de grosse cochonne qu’il
fallait s’empresser de la saigner…
S’il fallait fabriquer de l’andouille,
je peux vous proposer en remplacement le secrétaire d’état à la francophonie,
André Vallini, qui se dit « consterné » par le refrain en anglais de
la chanson française à l’Eurovision… Dans le genre hydroponie gouvernementale
où il n’a pas été irrigué de nouveautés depuis les lustres, il se pose là… On
avait déjà eu le cas en 2001, avec Natasha St-Pier… Mais faut pas les brusquer…
Pépère, lui, ne veut
certainement pas nous brusquer, mais bien au contraire nous brosser dans le
sens du poil, avec cette annonce d’une baisse d’impôts en 2017, pour les plus
modestes… Si les marges sont disponibles… Pas fou, le culbuto à cravate de
traviole ! Tu vas voir comme les marges seront curieusement indisponibles
après la présidentielle…
Et le 3 mai 1986, à Bergen,
en Norvège, la Belgique remporte pour la première fois le Concours Eurovision
de la Chanson, grâce à la toute jeune Sandra Kim et sa scie guimauve
« J’aime la vie », qui marqueront 176 points, un record pour
l’époque. Suivent la Suisse et le Luxembourg, deux brushings à la lionne
surlaqués au dessous desquels on aperçoit deux chanteuses qui couinent des
ballades inconsistantes… Quant à la France, elle manque de boire la tasse avec « Européennes »,
un titre rythmé mais faiblard que le professionnalisme des interprètes ne peut
sauver. Sous le nom risible de Cocktail Chic se cachent en fait les Fléchettes,
les réputées choristes de Claude François qui avaient pour partie accompagné
Marie Myriam au Concours. Eh oui, quand faut y aller, faut y aller ; fût-ce
à l’échafaud eurovisuel…
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