mardi 17 mai 2016

Brèves du 17 Mai 2016

Le quartier pourtant paisible où je réside a dû sursauter a notre cri collectif de joie, vers les minuit samedi soir, quand nos quinze paires d’esgourdes entendirent le fatidique « France twelve points » qu’on pensait bien ne plus jamais entendre…

En plus d’être entouré d’amis chers et fidèles, la France ne se vautrait pas dans le classement du Concours Eurovision de la Chanson ! Limite j’allais acheter un ticket de loterie le lendemain !

C’est plutôt la tranquillité, le calme, la zénitude, le vide cérébral que j’allais chercher dès le lendemain, grâce à une brève, mais intense escapade cévenole ; fuyant les bourrages de crânes post-eurovisuels à base de « on nous a volé la victoire », « j’vous l’avais bien dit que ce serait machin qui gagnerait », tout autant que les lavages de cerveaux sur le mode « on nous ment, c’est truqué, c’est politique »…

Oh mais ras-le-bol à la fin ! On veut transformer en acte politique quasiment digne de la guerre froide ce qui n’a toujours été qu’un aimable concours de chansonnettes paneuropéennes, où défilaient de sympathiques bouses et d’inécoutables merdasses interprétées par des chanteurs compassés, des nymphettes en chaleur intraslipesques et des invertis qui rêvaient de s’asseoir sur le pied de micro.

Arrêtez de voir le mal partout, la polémique à chaque note et le brûlot dans tous les refrain ! Laissez donc les chanteurs chanter, les danseurs danser et les follasses hystériques du falbala mousseux de la chose eurovisuelle se faire turlutter le spaghetti à béchamel dans les coulisses…

Et laissez-moi vous refaire un point de détail des vingt-six chansons qui eurent la chance de fouler la scène de la finale, samedi soir, sous les éreintants commentaires de Stéphane Bern, toujours aussi frétillant de la couronne Grand-Ducale, et Marianne James, toujours aussi frétillante de la langue de pute…

Belgique : Oh mais quel belle ouverture de Concours pétillante, fruitée, sans prétention et sympa que voila ! C’est funky, c’est groovy, et la bouille sympa de Laura aide au coup de foudre. L’ensemble chorégraphie est au poil, et on ne se douterait pas un instant que c’est belge. Dommage, mais j’ai eu l’impression que c’était moins bien ficelé que jeudi soir. Une belle dixième place au final !

Tchéquie : Robe élégante, assortie d’un collier minable en pierreries de pacotille. Et une belle ballade intemporelle, un peu nostalgique et soporifique agréablement interprétée par une chanteuse trop statique mais classe, habillée d’un joli rideau, qui écope de la place qui tue, la seconde position qui anéantit irrémédialement tout espoir de victoire depuis 1956…

Pays-Bas : Après l’introduction « chronomètre » rappelant la chanson de 1997, on se plonge dans une ambiance de pub anglais, avec un petit côté Beatles, grâce à « Slow down », hymne à la lenteur sponsorisé par Z’Ayrault à la fausse fin intéressante, bien défendu par Douwe Bob et sa rose tatouée qui rate hélas le top 10 de peu…

Azerbaïdjan : On pourrait envoyer une plante verte aphone (ou Carla Bruni, même si la plante verte est plus fraîche) vocaliser l’annuaire 1974 des Cotes Du Nord qu’on retrouverait toujours les azéris en finale… Cette année, on nous inflige encore une de ces chanteuses interchangeables qui couine l’habituelle soupe avec dégueulis de tripes en apogée, dans une combi dorée qui rappelle celle de la candidate norvégienne de 1976, et des danseurs inutiles… Le sévère mais juste classement final confirme que l’Europe musicale n’a pas que de la merde dans les oreilles…

Hongrie : Freddie est le sosie à peine plus viril de Baptiste Giabiconni, l’ancien manche à couilles du catogan poudré de la mode… Avec sa voix cassée, le bogoss de grande surface adopte un look négligé pour faire genre, sur un titre répétitif et gueulard qui passe définitivement inaperçu en finale.

Italie : Revoilà les grandes années de jemenfoutisme italien eurovisuel, où la Botte envoyait des chansons certes sympathiques, mais qui n’avaient pas la carrure eurovisuelle. Francesca, dans sa salopette informe, nous fait un numéro sympa et sans faute, mais incolore et qui ne se détache pas du reste ou du décor. Pas de degré de séparation… entre l’ennui et l’intérêt ?

Israël : Derrière la mèche, de l’émotion ? Le gothique à paillettes qui est tombé dans le fond de teint nous a surjoué une ballade qui augmente de puissance au fur et à mesure, avec un changement de rythme pas désagréable. Si l’on fait abstraction des contorsionnistes superflus, certainement pour rappeler que « Mèche de l’Enfer » est une folle tordue, on ne trouve pas le courage de s’émotionner deux fois de la soupe hébreue.

Bulgarie : Encore une revenante avec toujours des gouts bulgares… Le clone de Cyndi Lauper telle qu’on pouvait l’imaginer derrière le rideau de fer, dans un costume noir et blanc perfectible. Le tempo de la chanson est original, le mélange bulgare-anglais est intéressant et le final est sympa. Poli bouge bien, avec ses arabesques jambières qui rappellent celles de Cliff Richard en 1973. Et une étonnante quatrième place au final.

Suède : Il était évident que la télévision suédoise n’entendait surtout pas remettre le couvert et rincer une fois de plus l’Europe qui chante et qui bêle. Sinon, elle n’aurait jamais envoyé au casse-pipe le sosie des frères Hanson, acné juvénile en prime, nous couiner un slam indigne même de Grand Corps Malade, qui réussit quand même à finir cinquième.

Allemagne : On hésitait presque entre le manga concon et la siphonée du bulbe façon Brigitte Fontaine… Le « Fantôme » allemand était interminable, pénible, sans ressort, bref, la pause-pipi qui s’impose dès les premières notes. Avec une dernière place méritée, parce que franchement, on s’enquiquinait trois minutes…

France : J’ai beaucoup médit sur Aminimir et son titre franco-anglais facile… Et j’avoue que sa prestation en direct a été l’occasion de faire amende honorable. Souriant, détendu, à l’aise et occupant la scène, Aminimir a fait un très bon boulot pour défendre un titre qu’on mémorise facilement, ce qui s’est ressenti au moment des votes. Si l’on exclut le visuel du décor positivement indigne, on pourrait presque applaudir des deux mains. Avec à la clé le meilleur classement depuis 2002 ! Chapeau !

Pologne : Avec sa veste Empire démodée et bouffée aux mites, Michal est un curieux mélange de Dracula et de Laurent de Médicis, avec un balais espagnol mal essoré sur le crâne… Sa ballade n’est pas inintéressante, mais lassante sur la longueur. On a hâte que ça se termine… Tellement classique que ça finissait par être fédérateur, à en croire le classement final.

Australie : Les australiens ont tout compris ! Avec cette ambiance à la Adele, la chanson puissante de Dami Im envoie du lourd, servie par une belle vois et une robe classe. Out les effets de chorégraphie quand on balance du steak ! On pourra juste regretter la robe Leroy-Merlin, avec son lé de papier-peint sur l’épaule… Une médaille d’argent plus que méritée.

Chypre : Ambiance rock chevelu des années 80 pour une chanson efficace et sans concession. Dommage que la réalisation soit limite vomitive avec cette caméra trop mobile filmant les interprètes qu’on croirait dans un zoo. Hors moule Eurovision et punchy. Mais au final, beaucoup de bruit pour rien, hélas.

Serbie : Le retour de Draculetta, avec une chanson plutôt convaincante, une bonne montée en puissance et une bonne scénographie, au service d’un clacissisme qui peut plaire. Et surtout faire oublier les costumes trop noirs, et la robe boudinée due à un styliste qui confond le 44 avec le 36 rectifié…

Lituanie : Encore un revenant qui après avoir miaulé que l’amour était aveugle, nous minaude qu’il attendait cette nuit… Vu sa coiffure, on le comprend ! Donny nous sert avec efficacité un titre passe-partout mais convaincant, assorti de belles vocalises et d’un traditionnel strip-tease à la croate. Il passe de justesse dans le top 10, et c’est mérité.

Croatie : Back to the roots ! En effet, la croate, clone blond de Mireille Mathieu, arbore une tenue à la chinoise chargée avant le fameux strip-tease à la croate au refrain d’une chanson qui dégage une ambiance celtcio-Cranberries. Une chanson bien sympathique, mais qui s’est perdue au milieu des bouses formatées…

Russie : Evidemment, on l’avait déjà consacré Grand Prix, et la Russie avait déjà décidé du lieu du prochain concours… Toujours est-il que si le titre est efficace avec une présentation réussie, on l’a déjà entendu quelque part. Et la scénographie, honteusement pompée sur « Heroes » n’enclin pas à faire preuve de clémence… Bah, Sergey, la vraie fiotte russkof honteuse, apparemment, il aime pomper, donc… Quoique là, au final, il l’a eu dans le fion…

Espagne : Autant je fus en des temps immémoriaux un ardent défenseur des chansons espagnoles, autant la paella fade servie en anglais par une dinde qui remue trop du croupion m’a laissé de marbre.  Et la fausse chute ne fait que prédire le gadin prévisible au moment des votes. Vraiment pas envie de crier « yay ! », si ce n’est un cri de douleur…

Lettonie : Un bogosse qui mise, une fois n’est pas coutume, sur la performance vocale, la musique étant reléguée au second plan. Une chanson, une vraie, sans la pyrotechnie putassière ou les danseurs dispensables. Il y croit, le montre et se donne à fond. Pour un résultat décevant, hélas.

Ukraine : Une ambiance unique pour une chanson triste, limite dépressive mais chantée avec cœur et voix… Un peu trop d’ailleurs, Jamala étant dans la limite de la zone de confort auditive la plupart du temps. La qualification était évidente, mais je n’ai pas compris le soudain engouement pour ce pensum lugubre le samedi soir. 1944… Même si la déportation des tartares, des Boursins et des Chévretons est un sujet grave, on ne va pas en faire un fromage.. Juste un Grand Prix promis à un prompt oubli…

Malte : La revenante de 2002… Revoila Ira Losco, quatorze ans et autant de kilos après… Autant elle était touchante à l’époque avec son titre mignon, autant elle s’est muée en une pétasse à nibards plastoc de dix livres chacun qui glapit dans une dégueulis de tripes une chanson actuelle et convaincante. Que le dispensable danseur fasse gaffe, elle pourrait bien nous faire des nausées à cause de sa grossesse…

Géorgie : L’OCNI (Objet Chantant Non Identifié) de la soirée, le truc auquel personne ne prête attention et qui se retrouve en finale alors que vous poussez les hauts cris contre cette réalisation inattendue au service d’une chanson bruyante, pénible parfois mais au final pas désagréable, et assurément hors moule Eurovision.

Autriche : D’accord, c’est cucul la praline à fond les ballons, c’est trop répétitif avec ces paroles médiocres, Zoë fait gentiment pétasse en devenir avec sa jolie robe façon « Charlotte aux fraises » style BB avant le naufrage… Mais c’est inexplicablement sympa, frais et spontané… Parce qu’elle ne trichait pas la petitote ! Le soufflé hélas était quelque peu retombé en finale, mais c’était toujours meugnon…

Royaume-Uni : Encore de la daube sauce anglaise, c’est vous dire si c’était difficilement digestible par les oreilles… Un duo de tafioles à peine déniaisées pour couiner un titre décalque de centaines de milliers d’autres, et qu’on zappe en soupirant quand il passe à la radio. Une antépénultième place logique, au final.

Arménie : Boum ! Voila la morue eurovisuelle de service avec son justaucorps putassier et sa cape de salope au long cours, gueularde à en faire péter tous les Phonak du continent au long d’une chanson qui ne décolle pas. Donc, on mise tout sur la mise en scène… Les héritiers d’Aznavour se sont endettés sur vingt-six générations à coup de SMS pour assurer une septième place pas franchement méritée…

Allez, courage, plus qu’un an, et on remettra le couvert ! Espérons que d’ici là, on nous aura expliqué comment fonctionne ce nébuleux, et aléatoire, système d’attribution des points du télévote… J’ai cherché… mais j’ai pas trouvé !

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