Le quartier pourtant
paisible où je réside a dû sursauter a notre cri collectif de joie, vers les
minuit samedi soir, quand nos quinze paires d’esgourdes entendirent le
fatidique « France twelve points » qu’on pensait bien ne plus jamais
entendre…
En plus d’être entouré d’amis
chers et fidèles, la France ne se vautrait pas dans le classement du Concours
Eurovision de la Chanson ! Limite j’allais acheter un ticket de loterie le
lendemain !
C’est plutôt la tranquillité,
le calme, la zénitude, le vide cérébral que j’allais chercher dès le lendemain,
grâce à une brève, mais intense escapade cévenole ; fuyant les bourrages
de crânes post-eurovisuels à base de « on nous a volé la victoire », « j’vous
l’avais bien dit que ce serait machin qui gagnerait », tout autant que les
lavages de cerveaux sur le mode « on nous ment, c’est truqué, c’est
politique »…
Oh mais ras-le-bol à la fin !
On veut transformer en acte politique quasiment digne de la guerre froide ce
qui n’a toujours été qu’un aimable concours de chansonnettes paneuropéennes, où
défilaient de sympathiques bouses et d’inécoutables merdasses interprétées par
des chanteurs compassés, des nymphettes en chaleur intraslipesques et des
invertis qui rêvaient de s’asseoir sur le pied de micro.
Arrêtez de voir le mal
partout, la polémique à chaque note et le brûlot dans tous les refrain !
Laissez donc les chanteurs chanter, les danseurs danser et les follasses
hystériques du falbala mousseux de la chose eurovisuelle se faire turlutter le
spaghetti à béchamel dans les coulisses…
Et laissez-moi vous refaire
un point de détail des vingt-six chansons qui eurent la chance de fouler la
scène de la finale, samedi soir, sous les éreintants commentaires de Stéphane
Bern, toujours aussi frétillant de la couronne Grand-Ducale, et Marianne James,
toujours aussi frétillante de la langue de pute…
Belgique : Oh mais quel
belle ouverture de Concours pétillante, fruitée, sans prétention et sympa que
voila ! C’est funky, c’est groovy, et la bouille sympa de Laura aide au
coup de foudre. L’ensemble chorégraphie est au poil, et on ne se douterait pas
un instant que c’est belge. Dommage, mais j’ai eu l’impression que c’était
moins bien ficelé que jeudi soir. Une belle dixième place au final !
Tchéquie : Robe
élégante, assortie d’un collier minable en pierreries de pacotille. Et une
belle ballade intemporelle, un peu nostalgique et soporifique agréablement
interprétée par une chanteuse trop statique mais classe, habillée d’un joli
rideau, qui écope de la place qui tue, la seconde position qui anéantit
irrémédialement tout espoir de victoire depuis 1956…
Pays-Bas : Après
l’introduction « chronomètre » rappelant la chanson de 1997, on se
plonge dans une ambiance de pub anglais, avec un petit côté Beatles, grâce à
« Slow down », hymne à la lenteur sponsorisé par Z’Ayrault à la
fausse fin intéressante, bien défendu par Douwe Bob et sa rose tatouée qui rate
hélas le top 10 de peu…
Azerbaïdjan : On
pourrait envoyer une plante verte aphone (ou Carla Bruni, même si la plante
verte est plus fraîche) vocaliser l’annuaire 1974 des Cotes Du Nord qu’on retrouverait
toujours les azéris en finale… Cette année, on nous inflige encore une de ces
chanteuses interchangeables qui couine l’habituelle soupe avec dégueulis de
tripes en apogée, dans une combi dorée qui rappelle celle de la candidate
norvégienne de 1976, et des danseurs inutiles… Le sévère mais juste classement
final confirme que l’Europe musicale n’a pas que de la merde dans les oreilles…
Hongrie : Freddie est
le sosie à peine plus viril de Baptiste Giabiconni, l’ancien manche à couilles
du catogan poudré de la mode… Avec sa voix cassée, le bogoss de grande surface
adopte un look négligé pour faire genre, sur un titre répétitif et gueulard qui
passe définitivement inaperçu en finale.
Italie : Revoilà les
grandes années de jemenfoutisme italien eurovisuel, où la Botte envoyait des
chansons certes sympathiques, mais qui n’avaient pas la carrure eurovisuelle.
Francesca, dans sa salopette informe, nous fait un numéro sympa et sans faute,
mais incolore et qui ne se détache pas du reste ou du décor. Pas de degré de
séparation… entre l’ennui et l’intérêt ?
Israël : Derrière la
mèche, de l’émotion ? Le gothique à paillettes qui est tombé dans le fond
de teint nous a surjoué une ballade qui augmente de puissance au fur et à
mesure, avec un changement de rythme pas désagréable. Si l’on fait abstraction
des contorsionnistes superflus, certainement pour rappeler que « Mèche de
l’Enfer » est une folle tordue, on ne trouve pas le courage de s’émotionner
deux fois de la soupe hébreue.
Bulgarie : Encore une
revenante avec toujours des gouts bulgares… Le clone de Cyndi Lauper telle
qu’on pouvait l’imaginer derrière le rideau de fer, dans un costume noir et
blanc perfectible. Le tempo de la chanson est original, le mélange
bulgare-anglais est intéressant et le final est sympa. Poli bouge bien, avec
ses arabesques jambières qui rappellent celles de Cliff Richard en 1973. Et une
étonnante quatrième place au final.
Suède : Il était
évident que la télévision suédoise n’entendait surtout pas remettre le couvert
et rincer une fois de plus l’Europe qui chante et qui bêle. Sinon, elle n’aurait
jamais envoyé au casse-pipe le sosie des frères Hanson, acné juvénile en prime,
nous couiner un slam indigne même de Grand Corps Malade, qui réussit quand même
à finir cinquième.
Allemagne : On hésitait
presque entre le manga concon et la siphonée du bulbe façon Brigitte Fontaine…
Le « Fantôme » allemand était interminable, pénible, sans ressort,
bref, la pause-pipi qui s’impose dès les premières notes. Avec une dernière
place méritée, parce que franchement, on s’enquiquinait trois minutes…
France : J’ai beaucoup
médit sur Aminimir et son titre franco-anglais facile… Et j’avoue que sa
prestation en direct a été l’occasion de faire amende honorable. Souriant,
détendu, à l’aise et occupant la scène, Aminimir a fait un très bon boulot pour
défendre un titre qu’on mémorise facilement, ce qui s’est ressenti au moment
des votes. Si l’on exclut le visuel du décor positivement indigne, on pourrait
presque applaudir des deux mains. Avec à la clé le meilleur classement depuis
2002 ! Chapeau !
Pologne : Avec sa veste
Empire démodée et bouffée aux mites, Michal est un curieux mélange de Dracula
et de Laurent de Médicis, avec un balais espagnol mal essoré sur le crâne… Sa
ballade n’est pas inintéressante, mais lassante sur la longueur. On a hâte que
ça se termine… Tellement classique que ça finissait par être fédérateur, à en
croire le classement final.
Australie : Les
australiens ont tout compris ! Avec cette ambiance à la Adele, la chanson
puissante de Dami Im envoie du lourd, servie par une belle vois et une robe
classe. Out les effets de chorégraphie quand on balance du steak ! On
pourra juste regretter la robe Leroy-Merlin, avec son lé de papier-peint sur
l’épaule… Une médaille d’argent plus que méritée.
Chypre : Ambiance rock
chevelu des années 80 pour une chanson efficace et sans concession. Dommage que
la réalisation soit limite vomitive avec cette caméra trop mobile filmant les
interprètes qu’on croirait dans un zoo. Hors moule Eurovision et punchy. Mais
au final, beaucoup de bruit pour rien, hélas.
Serbie : Le retour de
Draculetta, avec une chanson plutôt convaincante, une bonne montée en puissance
et une bonne scénographie, au service d’un clacissisme qui peut plaire. Et
surtout faire oublier les costumes trop noirs, et la robe boudinée due à un
styliste qui confond le 44 avec le 36 rectifié…
Lituanie : Encore un
revenant qui après avoir miaulé que l’amour était aveugle, nous minaude qu’il
attendait cette nuit… Vu sa coiffure, on le comprend ! Donny nous sert
avec efficacité un titre passe-partout mais convaincant, assorti de belles
vocalises et d’un traditionnel strip-tease à la croate. Il passe de justesse
dans le top 10, et c’est mérité.
Croatie : Back to the
roots ! En effet, la croate, clone blond de Mireille Mathieu, arbore une
tenue à la chinoise chargée avant le fameux strip-tease à la croate au refrain
d’une chanson qui dégage une ambiance celtcio-Cranberries. Une chanson bien sympathique,
mais qui s’est perdue au milieu des bouses formatées…
Russie : Evidemment, on
l’avait déjà consacré Grand Prix, et la Russie avait déjà décidé du lieu du
prochain concours… Toujours est-il que si le titre est efficace avec une
présentation réussie, on l’a déjà entendu quelque part. Et la scénographie,
honteusement pompée sur « Heroes » n’enclin pas à faire preuve de
clémence… Bah, Sergey, la vraie fiotte russkof honteuse, apparemment, il aime
pomper, donc… Quoique là, au final, il l’a eu dans le fion…
Espagne : Autant je fus
en des temps immémoriaux un ardent défenseur des chansons espagnoles, autant la
paella fade servie en anglais par une dinde qui remue trop du croupion m’a
laissé de marbre. Et la fausse chute ne
fait que prédire le gadin prévisible au moment des votes. Vraiment pas envie de
crier « yay ! », si ce n’est un cri de douleur…
Lettonie : Un bogosse
qui mise, une fois n’est pas coutume, sur la performance vocale, la musique
étant reléguée au second plan. Une chanson, une vraie, sans la pyrotechnie
putassière ou les danseurs dispensables. Il y croit, le montre et se donne à
fond. Pour un résultat décevant, hélas.
Ukraine : Une ambiance
unique pour une chanson triste, limite dépressive mais chantée avec cœur et
voix… Un peu trop d’ailleurs, Jamala étant dans la limite de la zone de confort
auditive la plupart du temps. La qualification était évidente, mais je n’ai pas
compris le soudain engouement pour ce pensum lugubre le samedi soir. 1944… Même
si la déportation des tartares, des Boursins et des Chévretons est un sujet
grave, on ne va pas en faire un fromage.. Juste un Grand Prix promis à un
prompt oubli…
Malte : La revenante de
2002… Revoila Ira Losco, quatorze ans et autant de kilos après… Autant elle
était touchante à l’époque avec son titre mignon, autant elle s’est muée en une
pétasse à nibards plastoc de dix livres chacun qui glapit dans une dégueulis de
tripes une chanson actuelle et convaincante. Que le dispensable danseur fasse
gaffe, elle pourrait bien nous faire des nausées à cause de sa grossesse…
Géorgie : L’OCNI (Objet
Chantant Non Identifié) de la soirée, le truc auquel personne ne prête
attention et qui se retrouve en finale alors que vous poussez les hauts cris
contre cette réalisation inattendue au service d’une chanson bruyante, pénible
parfois mais au final pas désagréable, et assurément hors moule Eurovision.
Autriche : D’accord,
c’est cucul la praline à fond les ballons, c’est trop répétitif avec ces
paroles médiocres, Zoë fait gentiment pétasse en devenir avec sa jolie robe façon
« Charlotte aux fraises » style BB avant le naufrage… Mais c’est
inexplicablement sympa, frais et spontané… Parce qu’elle ne trichait pas la
petitote ! Le soufflé hélas était quelque peu retombé en finale, mais c’était
toujours meugnon…
Royaume-Uni : Encore de
la daube sauce anglaise, c’est vous dire si c’était difficilement digestible
par les oreilles… Un duo de tafioles à peine déniaisées pour couiner un titre décalque
de centaines de milliers d’autres, et qu’on zappe en soupirant quand il passe à
la radio. Une antépénultième place logique, au final.
Arménie : Boum !
Voila la morue eurovisuelle de service avec son justaucorps putassier et sa
cape de salope au long cours, gueularde à en faire péter tous les Phonak du
continent au long d’une chanson qui ne décolle pas. Donc, on mise tout sur la
mise en scène… Les héritiers d’Aznavour se sont endettés sur vingt-six
générations à coup de SMS pour assurer une septième place pas franchement
méritée…
Allez, courage, plus qu’un
an, et on remettra le couvert ! Espérons que d’ici là, on nous aura
expliqué comment fonctionne ce nébuleux, et aléatoire, système d’attribution
des points du télévote… J’ai cherché… mais j’ai pas trouvé !
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