« Récré A2 -
Amusons-nous, rêvons un peu, oublions tout
« Récré A2 - C'est un
pays toujours en fête
« Récré A2 - Ouvrons
les yeux, allons chercher la vérité
« C'est le voyage de
l'amitié - Récré A2 »
Comme la télévision des
seventies, pour certains, la télévision de leur prie enfance, était riche en
émissions élevées depuis lors au rang de programmes cultes ! De nos jours,
il est hautement improbable que les cucuteries débilesques quotidiennes
débitées à longueur d’antenne par la première chaîne, les affligeantes
gesticulations de la mère Beaugrand dans Secret Story ou les couinements de
raton-laveur lancé en mobylette à 90 à l’heure sur les pavés du Nord un jour de
fort verglas de Cyril Hanouna soient les madeleines proustiennes des années
2040…
Effet déformant de la
mémoire ? Loupe mémorielle qui occulte les déprimants « Cinéma 16 »,
« Fenêtre sur… » et autres « Apostrophes » ? Ou simple
constatation que les programmes de l’époque étaient meilleurs ?
Au niveau des émissions
enfantines, la question ne se pose même pas, et les enfants d’hier que nous
sommes encore peuvent s’épancher des heures durant sur les cultissimes
Visiteurs du mercredi, Ile aux Enfants ou encore Récré A2…
Et l’on se dépêchait d’engloutir
le goûter à base de verre de lait cacaoté et de tartines de pain beurré, on
expédiait sans pour autant les bâcler les devoirs à base de problèmes de
baignoires qui se remplissent et de robinets qui se vident, et l’on filait s’abimer
les rétines devant l’écran du téléviseur Philips du salon, TF1 et ses 819 lignes noir et blanc ou Antenne 2
et ses 625 lignes couleur…
De
nos jours ? Les larves qu’on désigne sous le termes d’enfants bâfrent du
Nutella étalé en couche épaisse sur une crêpe industrielle et boivent du Coca
rouge après s’être goinfré de bonbecs toute la journée, jettent un œil dédaigneux
à leur cahier d’exercice en soufflant comme une vieille locomotive vapeur en
bout de course, répondent sur leur téléphone portable au soixante-cinquième SMS
de l’après-midi de Dylan leur demandant ce qu’ils font, et s’en vont se vautrer
telle une masse de gelée framboise informe et tiède sur le canapé du salon
devant l’écran plat allumé à fond sur une bouse quelconque pour s’abrutir à
Candy Crush Saga jusqu’au dîner…
Si
d’aventure des enfants tombaient par hasard sur les émissions que nous
regardions à l’époque, ils subiraient un tel traumatisme qu’il faudrait
incontinent les inscrire chez le psy, organiser une cellule d’écoute et de
soutien psychologique, voire poursuivre les producteurs de l’époque…
Rendez-vous
compte… Des émissions qui instruisaient en divertissant… Des dessins animés où
l’on ne se trucidait pas à tour de bras toutes les trente secondes, et où l’on
ne montrait ni nichon, ni poil, ni bite… Des animateurs qui parlaient aux
enfants téléspectateurs comme à des copains et non comme à débiles à côté de
qui Nabila passerait pour un Prix Nobel de Philosophie…
Mais
quel enfer vivions-nous, mes amis ! Et les rentrées des classes ! Un
supplice insoutenable ! Sans prime de rentrée pour s’acheter des
fournitures siglées qui coutent une blinde, avec des cartables qui souvent
servaient d’une année sur l’autre, des fournitures préhistoriques comme des Bic
4-couleurs, des ardoises noires double-face à cerclage de bois… Devant endurer
des conditions de vie inhumaines avec ces
bureaux en bois rabattables avec les trous des encriers, l’odeur (et la
poussière) de la craie lorsque vous étiez appelés au tableau, ces infâmes
cabinets à la turque sous le préau qui empestaient le désinfectant Cresyl la
première semaine pour retrouver très vite leur fragrance ammoniaquée et émétique
de pipi-caca, cette invariable odeur de poisson pané le vendredi midi à la
cantine, les pâtes réchauffées et les frites pas assez cuites les autres jours,
ces aventures de Poucet qui vous apprendront à lire et qui étaient aussi
idiotes que le dernier Marc Lévy, cette blouse vert pomme en pur synthétique
pour la peinture, ces saloperies de tubes de gouache Pébéo qui vous pétaient à
la gueule le jour où vous étrenniez un nouveau pantalon, et cette séance hebdomadaire
de télévision scolaire où l’on s’emmerdait ferme à mater pendant une heure la
culture de la pastèque chez les Aztèques, ou les techniques d’enfouissement de
la sépiole…
Alors qu’aujourd’hui, la
rentrée des classes… Finger in the nose ! Bien évidemment, vous avez les
invariables les bambins qui batifolent dans la cour en piaillant ou qui brament
à s’en péter les cordes vocales, morve au nez et bulles sur les commissures des
lèvres… C’est heureusement invariable, quelles que soient les époques…
Un conseil, ne regardez surtout
pas la grand-messe du vingt-heures ce soir ; vous y verriez les habituels
marronniers servis par le frigo à perruque crasseuse de TF1 et la moumoutte en
crin du Playmobil de l’A2 : les classes surchargées, les profs déjà
absents, la mère de famille outrée que son petit Dylan soit considéré comme un
petit merdeux mal élevé et traité comme les autres alors qu’elle-même est une pâle
caricature de la pire pétasse de téléréalité, la blondinette à couettes qui
vagit à en faire péter le micro qu’elle est contente passe keu elle est avec
ses coupines…
Vous verriez également, et
surtout les autres titres de l’actualité… Entre les orages qui ont cabossé le
Sud-Ouest, et qui nous sont vendus comme les pires catastrophes climatiques
depuis la semaine dernière, les entrechats gouvernementaux qui pourrait peut-être
légiférer sur les rémunérations des dirigeants (entendre en fait : tu peux
te brosser Martine !) et les minauderies de la Grande Jajat au moment
délicat de la rentrée…
Il y a parfois des moments
où l’on se dit qu’on ne devrait jamais quitter Montauban… Surtout avec ce qui
lui est tombé sur la trombine hier soir, on ne devrait jamais le quitter
autrement qu’en barque…
Et l’on s’embarque pour une
nouvelle saison d’anniversaires, et en ce premier septembre 1961, ce n’est pas
un anniversaire, mais une célébration que Dario Moreno offre à ce qui était à l’époque
la plus belle femme du monde, Brigitte Bardot. C’est en effet sur des rythmes
brésiliens que Dario Moreno, genre de bombonne de gaz resserrée à la taille au
faciès huileux, à la moustache fine de pervers de pissotière, et à l’élégance
gracile du 38-tonnes surchargé en dérapage contrôlé pendant ses prestations
télévisées, spécialisé dans la reprise de morceaux typiques rythmés,
principalement du folklore sud-américain, si l‘on admet toutefois que la
Sud-Amériquie à glissé sur le détroit du Bosphore puisque Dario était turc… On
aurait plus facilement dit grec, vu la dégaine du zig, qui aurait fait passer
Steevy pour une brutasse entièrement nourrie aux viandes en sauce… Bref, Dario
célèbre Brigitte Bardot, alors indétrônable icône française… Aujourd’hui, elle
aurait plutôt tourné i-conne, Mamie Madrague…
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