Mesdames, Mesdemoiselles,
Messieurs, je ne sais véritablement comment vous le dire sans vous choquer
démesurément…. Oh, ne vous décriez pas comme l’enfant tout maculé de Nutella
qui vous assure la main sur le cœur qu’il n’a pas trempé le doigt dans le pot…
Le doigt, non… Les deux mains, ça…
Je le sais, vous êtes fragiles
comme des pâquerettes, et la moindre contrariété dans l’azur limpide de votre
moral pré-weekendesque serait une souillure au moins aussi dégoutante que les
déchets et créatures mortes que l’on retrouve sur nos plages après les marées :
algues, bouteilles de plastique, baleines, Aylan…
Bon, je ne vis pas chipoter,
tergiverser, rond-de-jambiser pendant des lustres et quelques candélabres… Les
yeux dans les yeux, je vous le dis : « Toutes les morts ne se valent
pas… »
Eh oui, vous pouvez être
certains que l’on ne paiera pas la même attention à la mort d’un potentat du
golfe persique, d’un chanteur à minettes préférant les minets, ou de la petit
vieille du sixième, que les voisins ont retrouvée deux mois après, clamsée sur
le lit, le crucifix entre les mains et le cadavre du chat sur les guibolles…
Alors que votre peine était
incomparablement plus forte lorsque vous enterrâtes votre grand-papa Jules qu’au
moment où vous apprîtes la disparition d’Amy Winehouse après avoir bu un verre
d’eau et fumé une cigarette d’eucalyptus, les média furent curieusement plus
prompts à mettre en avant la mort de la jeune chanteuse…
Comme toute une génération
qui chiala comme des mômes le jour où Brassens cassa sa pipe, mais qui reprit
trois fois des moules le jour de la mort de Tino Rossi, nous avons toutes et
tous nos échelles de graduation face à la mort….
Elle est pourtant la même
pour toutes et tous ! Pourquoi faudrait-il trouver automatiquement plus
horrible, plus inadmissible la mort d’un jeune enfant que celle d’un vieillard ?
On sait ce que le vieillard a fait de sa vie, on ignore ce que le bambin en
fera… Peut-être un nouvel Hitler a-t-il passé de vie à trépas…
Alors, de grâce,
épargnez-nous votre indignation courroucée suite à « la » photo qui a
semble-t-il fait lever une paupière aux dirigeants européens sur l’épineux
problème des migrants… Ou roulez-la en cône et asseyez-vous dessus par le bout
pointu, ça soulagera vos hémorroïdes et ça nous foutra la paix pendant un
moment…
On shoote un moutard de
trois ans sur le sable, on tire des larmes à la terre entière… Soixante-et-onze
types meurent étouffés, ce qui veut dire qu’ils se sont vus mourir, dans un
camion frigorifique en Autriche, et c’est out juste si l’on en fait un
entrefilet dans le dernier jité de la nuit, lu d’une voix polie et d’un ton
détaché…
Et s’il n’y avait que la
mort… La parodie n’y échappe pas non plus ! La crasseuse Zaz, ses loques
dégueulasses, sa coiffure « nid de pigeons » intégrée et sa voix à
faire péter du pyrex dans la minute, croasse trois chansons pseudo-populaires,
et l’on crie au génie, à la réincarnation piafesque de la Môme… Alors qu’elle
ne fait qu’imiter l’imitatrice de l’imitatrice de l’imitatrice de Georgette Lemaire
qui imitait Mireille Mathieu qui imitait…
Florent Peyre, dont on
murmure qu’il serait humoriste, se paye Kendji Girac et Conchita Wurst (en
chanson, hein, je n’ai même pas envie de savoir si le Gitan qui couine fume
aussi bien des Gitanes que des Gitans…) avec un pastiche désolant de beaufitude…
C’est la levée de boucliers de la communauté arc-en-ciel… Les folles
hystériques, les fashion addicts, les travelos et les tafioles n’ont décidément
plus d’humour…
Une autre qui n’a pas d’humour,
mais ça, on le savait depuis longtemps, depuis que ses ratiches rayaient les
parquets des ors de la République, c’est notre fellationneuse en chef, Raticha
Dati… L’Ex-Garde des Seaux (griffé Prada, Chanel ou Louboutin) s’en est
violemment pris à Elise Lucet qui l’interrogeait sur ses combines avec GDF-Suez
en estimant sa carrière « pathétique » et en lui lançant un définitif
« je n’ai pas peur de vous ma pauvre fille »… Décidément, c’est
définitivement quand elle a quelque chose dans la bouche pour l’empêcher de
parler qu’elle est le plus talentueuse…
Une qui n’aura plus d’humour,
c’est Sylvie Joly, qui a décidé cette nuit, à quatre vingt ans, de partir faire
marrer les anges et Saint Yves, le Saint Patron des Avocats qui fut un temps le
sien… C’est certainement Catherine qui, lors de l’après-dîner, se trouvera un
peu moins formidable… L’angouasse quoi… Absolument, absolument…
Je reviens un instant sur la
différence de perception des disparitions… On fait beaucoup de tralala, pas mal
de cinéma et peu de vrai chagrin au passage de vie à trépas des grands hommes… Et
pour les petits hommes, on fait quoi ? La question mérite d’être posée,
puisque vient de passer l’arme à gauche Chandra Dangi, népalais de 75 ans qui
mesurait 54,6 cm… Après la crémation, ses cendres seront rassemblées dans un
cendrier de poche…
Puisqu’on parle de cendres,
et pas uniquement celles que vous pouvez fabriquer avec vos cigarettes ou vos
tarpés, voila que renaît des leurs le groupe Téléphone, pour un concert unique,
qui bien évidemment donnera lieu à la sortie d’un disque… Non mais allo quoi !
Alors qu’on avait le souvenir de jeunots débordants d’énergie, on va devoir se
fader des vioques cacochymes en déambulateurs et hanches en plastiques, qui
font larsenner les micros à cause de leurs Audika… Sinon, ça sent pas du tout l’opération
marketing, ça…
Et le 4 septembre 1969, les
téléspectateurs de la première chaîne de l’ORTF les ont vu… Ils les ont vu, ces
êtres étranges venus d'une autre planète, qui ont été aussi vus par David
Vincent, un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer
sa route… Les Envahisseurs sont là, et ils vont envahir la télé à de nombreuses
reprises, la série de 43 épisodes étant rediffusée en 1973, 1975, 1976, 1977,
1978, et 1987 sur TF1… Envahissant, non ?
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