« Ma petite est comme
l'eau, elle est comme l'eau vive
« Elle court comme un
ruisseau, que des enfants poursuivent
« Courez, courez vite
si vous le pouvez
« Jamais, jamais vous
ne la rattraperez… »
La guitare chevillée au
corps comme un curieux appendice brachial, la senestre parkinsonienne agitée
d’un irrépressible mouvement de balancier saccadé comme s’il souhaitait
préparer du fromage râpé pour toute une colonie, moumoutte pure acrylique
laquée au Kärcher, pantalon moulebite en tergal luisant gris souris avec
sous-pull en Dralon orange assorti, cloué sur scène avec une double ration de
colle cyanoacrylate haute densité sous les semelles des croquenots, vissé
devant son micro avec des tirefonds de 48 et la ferme intention de n’en bouger
qu’avec l’aide d’un tremblement de terre tendance dévastateur, ou lorsque la
salle n’ait dans un seul mouvement de salut collectif n’ait dressé un drapeau
blanc de capitulation auditive inconditionnelle, il entonne mélodie sur mélodie
jusqu’à ce que mort s’ensuive…
Sulfatant des lieux communs
éculés jusqu’à la corde ultime de la trame plaqués sur trois accords de
guitares inchangés depuis la libération de Strasbourg, Guy Béart, infatigable
ménestrel des temps modernes pourtant nettement fatiguant, avait la regrettable
habitude de reprendre invariablement ses couplets dans ses émissions télévisées
qui nous semblaient durer des heures et qui, en réalité, duraient des heures…
Alors
que nous ne rêvions que du moment béni où sur l’écran cathodique tremblotant en
819 lignes noir et blanc allaient apparaître les naïades très sommairement
vêtues déboulant du Lido, du Moulin Rouge ou du Crazy Horse pour saupoudrer
d’un zeste de licence les ronronnantes émissions de fin d’année, il fallait se
tartiner en long, en large et en travers les interminables roucoulades de Guy
Béart, qui apparemment ne coûtait pas très cher à la première chaîne…
Guy
Béart était un touche-à-tout de la chanson française, hélas… Non content de
nous bassiner de ses propres créations qui, il faut bien le reconnaître,
recouvraient une certaine tenue interprétées par Juliette Greco ou Patachou
(dont l’hygiène intime laissait à désirer puisqu’en contrepétant elle devenait
Chatte à poux), le père d’Emmanuelle Béart, porte-parole officielle de la
marque Canard WC avec ses lèvres surgonflées qui lui confèrent une véritable
bouche à pipes, a cru malin de remettre au goût du jour les très vieilles
chansons de France sur de très nombreux albums qui ont permis aux lanceurs du
disque français de battre tous les records de longueur…
Il
a aussi tâté de l’Eurovision en revisitant sur un mode disco assez minable les
péripéties de Frère Jacques et offrant au Grand Duché de Luxembourg un
classement franchement médiocre en 1977… Une performance dont il ne s’était pas
vanté par la suite…
Il
ne pourra plus s’en vanter, puisque Guy Béart est mort, ce matin, à l’âge
canonique de 85 ans, alors qu’il allait chez le coiffeur… En plus de lui couper
les tifs, on lui a coupé le sifflet…
Le
sifflet, on pourrait aussi le couper à toute une brochette de fâcheux qui
n’occupent le devant de la scène médiatique que pour brasser de l’air façon
turbine atomique, ça ferait un bien fou !
Au premier rang aujourd’hui,
comme son homonyme du Petit Nicolas, Dupont-Aignan qui réclame ni plus ni moins
qu’un référendum pour rétablir les frontières… Opportuniste, Pon-pont ? Naaaaaaaaaaan !
C’est clairement le genre de scorie politique façon moule sur le rocher qui
saute sur l’occasion comme une puce sur un clébard… Le spécimen qui réclame un
référendum sur les chutes de neige en plein hiver, sur l’efficacité des régimes
amincissants en vue de la saison estivale, sur le nombre de sucres à flanquer
dans le cawa matinal…
On a aussi un joli
exemplaire en soldes avec Bachar El-Assad, le démocrate syrien qu’on a tant la
trouille de bombarder… Avec un joli revers verbal, il renvoie les Encula Merkel
et consorts jouer à la baballe sur le problème des migrants, en leur envoyant
que l’Europe doit arrêter de soutenir les terroristes… Euh, Bachar, mon chou,
ça va te faire bizarre de ne pas recevoir ton chèque le mois prochain…
Bon,
je crois que là, niveau migrants, on a épuisé le sujet, on en a fait le tour
comme lorsque l’on souhaite embrasser une marraine par trop replète et qu’il
est préférable d’en faire le tour à vélo par derrière que de tenter d’éviter sa
plantureuse poitrine difficilement contenue dans un soutien-gorge qui pourrait
servir de parachute à un nain… Et je ne vais pas vous en remettre une couche
inutile car il se pourrait qu’au final, vous ne voyiez en moi qu’un être
ignoble, un genre de monstre ne sachant que débiter des horreurs au kilomètre,
brosser des portraits au vitriol avec finition au lance-flammes, et déquiller à
la douzaine et à la Kalachnikov verbale les chopeurs de melons (étant entendu
que je ne parle pas ici des amateurs de sodomie sur des arabes…).
Ceci
me peinerait, car au fond de moi, il y a une fleur bleue qui pousse… sur tout
le fumier ambiant… Je ne suis pas une machine froide et bornée programmée pour
penser des saloperies… j’en écris aussi…
Mais je n’en fais pas, à la
différence d’Adrien Desport, l'ex-FN incendiaire de voitures, qui s’est vu condamné
à trois ans de prison ferme… Le chanceux qui va enfin pouvoir vérifier si la
prison c'est "le club Med de Taubira la gueunon laxiste" comme le
beugle son ex-parti, et qui va se régaler de perdre sa savonnette dans les
douche, pour imiter tata Florian…
Puisqu’on parle de merguez
béchamel et de chipolatas sauce blanche, un mot sur ce britannique de 26 ans
qui, suite à une soirée bien arrosée, s’est enfilé (sans jeu de mots) trente
pilules de Viagra… Hospitalisé pour son érection persistante, qui ne s’est
calmée qu’au bout de cinq jours, il sera fait Chevalier dans l’Ordre de la
Jarretière… Pour une fois qu’un anglais bande dur…
Même si ce sont des
bande-mous, vu le niveau de fraîcheur toute relatif, cela se conçoit…, les
Sénateurs peuvent se montrer très fermes dans leurs positions, vu qu’ils
viennent d’interdire les cabines de bronzage à UV, contre l’avis du
Gouvernement… Je ne sais si le Pétillant se remettra de cet affront… Et nous
aurons la chance de voir enfin Jacques Séguéla arborer une carnation normale en
lieu et place de ce ton biscotte cramée…
Et le 16 septembre 1967, Michel
Tanguy et Ernest Laverdure prennent leur envol sur la première chaîne de l’ORTF
et ce sont les Chevaliers du Ciel qui s’envoient en l’air. Mais des péripéties
de ces pilotes hors-pair, on n’a aujourd’hui plus en tête que le générique pêchu,
interprété par Johnny Hallyday… Et je puis vous dire que ce n’était pas du Guy
Béart !

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire