vendredi 11 septembre 2015

Brèves du 11 Septembre 2015



Comme il est des choses dont on aime parler, regarder, se servir
De ces petits riens insignifiants ou au contraire totalement capitaux
De l’Airbus A380 au trombone en passant par la brique de lait qui vire
Tous ces objets nous conditionnent et nous verrouillent tel un étau.

Quoi ? Qu’ouïs-je ? Qu’entends-je ? Quelle est cette clameur au-delà de l’écran ?
Quels sont ces gens qui se récrient, rouspètent ou bien vitupèrent ?
Ce sont de vils faquins, de fieffés empaffés qui ne manquent pas de cran
Et affirment carrément qu’un dingo et moi, les deux font la paire.

Je sais votre sentiment, je connais votre profonde et indélébile opinion
Sur mes piètres chroniques, faibles jeux de mots et débiles calembours
Du célèbre Frigide Cageot jusqu’à l’inusable de l’Habitat Montebourg
Vous conseilleriez de les prendre et de me les carrer dans l’oignon.

Mais souvent ces navrants à-peu-près et ces salaces sous-entendus
Je vous les livre tous rôtis, tout rôtis, sur un lit d’alexandrins étendus
Certes il faut le reconnaître, ils ne sont pas toujours réguliers, d’accord,
Mais reconnaissez au moins que je fais un effort…

Il faut savoir y mettre les formes pour vous intéresser un peu
A des infos qui sans cela seraient aussi sexy qu’un vieux pneu
Des balivernes éventées aux relents souffreteux
En passant par les inepties d’un chanteur loqueteux.

De scandales troués en révélations dont tout le monde se cogne
Ce sont des tonnes de papier gâché que l’on tient dans la pogne
Pour les seins de Claire Chazal, les fesses de Willy Rovelli,
Ou le zgeg de Cyril Féraud, selon ce que l’on met dans son lit.

Aujourd’hui l’info est tellement immédiate qu’on se demande presque
Si les faits se sont réellement déjà déroulés lorsqu’on les annonce
Et si dans le flot de commentaires baveux, la vérité pèse un once
Quand, dénonçant un viol, on zoome le vagin où s’enfonce le sesque.

Et dans les débats, ce ne sont plus les idées qui fusent, sinon les poings
Les voix les plus fortes et gueulardes marquent le point, et font le foin
Ce n’est hélas plus le contenu qui compte désormais,
Sinon le volume auquel la connerie est proférée…

Débattant sur les migrans, Philippot et Huster, tudieu, quelle affiche
S’envoyaient sur le museau des noms d’oiseaux dont on se fiche
Huster disant :parmi ces arrivants, se cache peut-être le futur Montaigne
« Ou d’autres Coulibaly » rétorqua Philipopo, mauvaise comme la teigne.

Combat de coquelets, bravades entre vieux beau et jeune tarlouzette
Stériles jets de mots sur l’écran de télé, finissant par une fraîche anisette
Ne croyez pas, comble de l’incrédulité béotienne, suprême dinderie
Qu’ils se détestent en vrai, et y croient dur comme fer, pardon mais je ris.

Certains politocards sont et tocards, et toqués, il faut l’avouer
Pour ne pas se rendre compte de l’énormité des conneries débitées
Devant la forêt de micros, les projecteurs allumés, les caméras branchées
A ce niveau-là d’inconscience, c’est carrément de la mongolie synthétisée…

Et Devedjian, avec lui, on sait qu’on n’aura pas du Nobel mais du Morano
Balance toujours à propos des migrants qui déboulent d’Allemagne tantôt
« Les allemands nous ont pris des juifs, ils nous rendent des arabes »
Comme dirait M'âme Jeanssen, d’être aussi con franchement, c’est lamentab’

Ne soyez jamais tentés par la politique, mes amis, mes lecteurs
Ce serait le début de la fin, votre perdition, gâchis de tant de labeur,
Car on devient, si l’on ne l’est déjà naturellement, dans un grand gadin
Menteur, enjôleur, trivial, manipulateur, et notoirement radin.

Les deux verts plus Verts, dont un jaune tenté par le rose l’illustrent
De Rugy et Placé, l’inconnu et le gros à l’égo débridé cherchant à se Placé(r)
Devraient à leur ancien parti plus de 12.000 euros chacun, quels rustres !
Plus un sou vaillant, et les avoirs des Verts du vert au rouge sont déplacés…

Si du début à la fin, je devais vous causer de politique, Dieu m’en garde
Dans le dos, je le conçois, votre poignard vous m’enfonceriez jusqu’à la garde
Mais je pense que d’un autre couteau, plus dodu et juteux, Messi s’est servi
Pour à sa femme lui pondre un deuxième gosse, Messie Messi ? Vi vi vi…

Sa bourgeoise a démoulé un second moutard, pour la fille c’est la moutarde
Qui ne monte pas au nez, mais glisse gluante entre les cuisses, yes c’est hard
Messi en résumé vise la lucarne, prend son élan et tire au but
Alors que Ribéry renifle un coup, pisse sur le tout et tire aux putes…

S’il fallait pour continuer ces quelques lignes, verser dans le salace et le cru
Pour garder l’attention vive et dure, parlez longuement du tout de mon cru
Je crains qu’à l’inverse d’une femme-fontaine, je sois rapidement tari
Je n’ai pas de talents pour le dialogue de cul, mais à part « ciel mon mari »

Dans ces films où contenus et contenants priment sur le message verbal
Où le facteur et le plombier, les riches pétasses trop vite emballent
Et révisent en profondeur leurs tuyaux et versent les mandats en liquide
Trois mots, deux phrases, quatre « oh oui, oh oui », et on liquide !

J’aimerai parfois avoir plus de talent, savoir manier la rime, charmer Calliope
Qui, malgré son nom, et ses atours, n’a croyez-moi, rien d’une salope
Faire miens les attributs sensationnels d’Euterpe et d’Erato
Pour enfin, dans les discussions houleuses, ne plus prendre de rateau…

Que ne donnerais-je, pour grappiller ne serait-ce qu’un iota, je le confesse
De cette verve éclairée qui permet de briller en histoire ancienne ou de fesses
L’imagination fertile le verve prompt et brillant, issu d’un cerveau fécond
Qui ne serait point gâté par l’immersion avec tant de gens faits cons…

En ce 11 septembre 1959, Jacques Brel enregistre « Ne me quitte pas »
Sommet de l’art lacrymal, monument d’égoïsme masculin, émotion brute
Symbole aussi de la lâcheté des hommes face à une femme un peu pute,
Souvent repris en fin de repas trop arrosé en « Ne me cuite pas »…

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