Comme il est des choses dont
on aime parler, regarder, se servir
De ces petits riens
insignifiants ou au contraire totalement capitaux
De l’Airbus A380 au trombone
en passant par la brique de lait qui vire
Tous ces objets nous
conditionnent et nous verrouillent tel un étau.
Quoi ? Qu’ouïs-je ?
Qu’entends-je ? Quelle est cette clameur au-delà de l’écran ?
Quels sont ces gens qui se
récrient, rouspètent ou bien vitupèrent ?
Ce sont de vils faquins, de
fieffés empaffés qui ne manquent pas de cran
Et affirment carrément qu’un
dingo et moi, les deux font la paire.
Je sais votre sentiment, je
connais votre profonde et indélébile opinion
Sur mes piètres chroniques,
faibles jeux de mots et débiles calembours
Du célèbre Frigide Cageot
jusqu’à l’inusable de l’Habitat Montebourg
Vous conseilleriez de les
prendre et de me les carrer dans l’oignon.
Mais souvent ces navrants
à-peu-près et ces salaces sous-entendus
Je vous les livre tous rôtis,
tout rôtis, sur un lit d’alexandrins étendus
Certes il faut le
reconnaître, ils ne sont pas toujours réguliers, d’accord,
Mais reconnaissez au moins
que je fais un effort…
Il faut savoir y mettre les
formes pour vous intéresser un peu
A des infos qui sans cela
seraient aussi sexy qu’un vieux pneu
Des balivernes éventées aux
relents souffreteux
En passant par les inepties
d’un chanteur loqueteux.
De scandales troués en
révélations dont tout le monde se cogne
Ce sont des tonnes de papier
gâché que l’on tient dans la pogne
Pour les seins de Claire
Chazal, les fesses de Willy Rovelli,
Ou le zgeg de Cyril Féraud, selon
ce que l’on met dans son lit.
Aujourd’hui l’info est
tellement immédiate qu’on se demande presque
Si les faits se sont
réellement déjà déroulés lorsqu’on les annonce
Et si dans le flot de
commentaires baveux, la vérité pèse un once
Quand, dénonçant un viol, on
zoome le vagin où s’enfonce le sesque.
Et dans les débats, ce ne
sont plus les idées qui fusent, sinon les poings
Les voix les plus fortes et
gueulardes marquent le point, et font le foin
Ce n’est hélas plus le
contenu qui compte désormais,
Sinon le volume auquel la
connerie est proférée…
Débattant sur les migrans,
Philippot et Huster, tudieu, quelle affiche
S’envoyaient sur le museau
des noms d’oiseaux dont on se fiche
Huster disant :parmi
ces arrivants, se cache peut-être le futur Montaigne
« Ou d’autres Coulibaly »
rétorqua Philipopo, mauvaise comme la teigne.
Combat de coquelets,
bravades entre vieux beau et jeune tarlouzette
Stériles jets de mots sur l’écran
de télé, finissant par une fraîche anisette
Ne croyez pas, comble de l’incrédulité
béotienne, suprême dinderie
Qu’ils se détestent en vrai,
et y croient dur comme fer, pardon mais je ris.
Certains politocards sont et
tocards, et toqués, il faut l’avouer
Pour ne pas se rendre compte
de l’énormité des conneries débitées
Devant la forêt de micros,
les projecteurs allumés, les caméras branchées
A ce niveau-là d’inconscience,
c’est carrément de la mongolie synthétisée…
Et Devedjian, avec lui, on sait
qu’on n’aura pas du Nobel mais du Morano
Balance toujours à propos
des migrants qui déboulent d’Allemagne tantôt
« Les allemands nous ont
pris des juifs, ils nous rendent des arabes »
Comme dirait M'âme Jeanssen,
d’être aussi con franchement, c’est lamentab’
Ne soyez jamais tentés par
la politique, mes amis, mes lecteurs
Ce serait le début de la
fin, votre perdition, gâchis de tant de labeur,
Car on devient, si l’on ne l’est
déjà naturellement, dans un grand gadin
Menteur, enjôleur, trivial,
manipulateur, et notoirement radin.
Les deux verts plus Verts,
dont un jaune tenté par le rose l’illustrent
De Rugy et Placé, l’inconnu et
le gros à l’égo débridé cherchant à se Placé(r)
Devraient à leur ancien
parti plus de 12.000 euros chacun, quels rustres !
Plus un sou vaillant, et les
avoirs des Verts du vert au rouge sont déplacés…
Si du début à la fin, je
devais vous causer de politique, Dieu m’en garde
Dans le dos, je le conçois,
votre poignard vous m’enfonceriez jusqu’à la garde
Mais je pense que d’un autre
couteau, plus dodu et juteux, Messi s’est servi
Pour à sa femme lui pondre
un deuxième gosse, Messie Messi ? Vi vi vi…
Sa bourgeoise a démoulé un
second moutard, pour la fille c’est la moutarde
Qui ne monte pas au nez,
mais glisse gluante entre les cuisses, yes c’est hard
Messi en résumé vise la
lucarne, prend son élan et tire au but
Alors que Ribéry renifle un
coup, pisse sur le tout et tire aux putes…
S’il fallait pour continuer
ces quelques lignes, verser dans le salace et le cru
Pour garder l’attention vive
et dure, parlez longuement du tout de mon cru
Je crains qu’à l’inverse d’une
femme-fontaine, je sois rapidement tari
Je n’ai pas de talents pour
le dialogue de cul, mais à part « ciel mon mari »
Dans ces films où contenus
et contenants priment sur le message verbal
Où le facteur et le
plombier, les riches pétasses trop vite emballent
Et révisent en profondeur leurs
tuyaux et versent les mandats en liquide
Trois mots, deux phrases,
quatre « oh oui, oh oui », et on liquide !
J’aimerai parfois avoir plus
de talent, savoir manier la rime, charmer Calliope
Qui, malgré son nom, et ses
atours, n’a croyez-moi, rien d’une salope
Faire miens les attributs
sensationnels d’Euterpe et d’Erato
Pour enfin, dans les
discussions houleuses, ne plus prendre de rateau…
Que ne donnerais-je, pour grappiller
ne serait-ce qu’un iota, je le confesse
De cette verve éclairée qui
permet de briller en histoire ancienne ou de fesses
L’imagination fertile le
verve prompt et brillant, issu d’un cerveau fécond
Qui ne serait point gâté par
l’immersion avec tant de gens faits cons…
En ce 11 septembre 1959,
Jacques Brel enregistre « Ne me quitte pas »
Sommet de l’art lacrymal,
monument d’égoïsme masculin, émotion brute
Symbole aussi de la lâcheté
des hommes face à une femme un peu pute,
Souvent repris en fin de
repas trop arrosé en « Ne me cuite pas »…
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