« A
Joinville-le-Pont, pon, pon !
« Tous
deux nous irons, ron, ron !
« Regarder
guincher, cher, cher,
« Chez
Gégène ! »
Comme tout
natif des poissons qui se respecte, j’ai deux faces, je nage en sens opposés,
ambivalent, paradoxal, contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est
contre, et réciproquement.
Autant je
sais me délecter de pièces classiques interprétées avec tout le pédant
cérémonial de chefs d’orchestre perruqués à la De Funès façon Grande
Vadrouille, autant je suis capable de mouiller mon slip avec des pochades
gargotières qui fleurent bon la friterie rance, la Gauloise sans filtre et le
Crésil de nos gogues d’écoliers.
Si je ne
dédaigne pas de sacrifier à l’audition d’Aconcaguas de la musique de genre tels
que la tétralogie de Wagner, que je possède dans un sensationnel enregistrement
par Aimable et son orchestre, je prends également un plaisir coupable à me
délecter le pavillon auditif de bousasses innommables et encore plus
inécoutables dont même le Concours Eurovision n’a pas voulu pour qualité trop aléatoire…
Sans pour
autant vous broyer le tympan à l’instar d’une chanson de Pascal Obispo
interprétée par Zaz, les refrains insouciants de l’immédiat après-guerre vous
replongent dans cette époque où l’on savait encore espérer en demain et où l’on
savait prendre les choses à la rigolade…
On faisait
les choses rigolotes très sérieusement, comme en témoigne cette scie musicale
que vous ont très certainement chanté vos grands-parents quand le temps se
mettait au beau et que l’on décidait de partir en pique-nique dans l’Aronde P60
familiale, dénichant un champ bucoliquement champêtre au détour d’un raccourci
qui vous avait rallongé de quinze bornes…
Les
interprètes originaux formèrent à l’époque un duo comique grandement populaire,
à l’humour aujourd’hui défraîchi, à peine moins que les platitudes d’un Elie et
Dieudonné ou des lieux communs éculés des Tsamère et Ben qui usent leurs fonds
de jeans sur le canapé rouge de Drucker : Roger Pierre et Jean-Marc
Thibault.
Les
inoubliables créateurs de la grandiose Guerre de Sécession, du déjà rance Langage
pour Chien et des fameux Maudits Rois Fainéants du temps de l’ORTF sont
désormais abonnés au boulevard des Allongés, depuis le départ de Jean-Marc
Thibault, 93 printemps aux zakouskis avariés, tout de même.
Epoux
télévisuel de la tempétueuse Maguy, époux à la ville de la sœur de la
bourgeoise à Jospin, autant vous dire qu’il était gâté question gonzesses…
Gâté, nous le
fûmes en ce dimanche de fête des mères où le plus beau cadeau ne fut pas de
nous trouver au côté de nos génitrices pour partager un gâteau bourratif et du
mousseux tiède, non ! Le plus beau cadeau, c’était la révélation du
palmarès du Festival de Connes…
Ah ! Que
d’émotion frelatée façon sortie de boîte au Macumba du Chambon-sur-Lignon un
samedi soir de novembre entre les bouses de vaches et le pare-chocs bringuebalant
de la Renault 12 de Jackie et Michèle… Que de couleuvres avalées, que de rails
de coke sniffés, que de fessiers largement écartés par des starlettes qui n’ont
froid qu’aux yeux pour espérer une silhouette mal éclairée dans un navet de
série Z qui quittera l’affiche avant même que la colle ne sèche, que de
léchages de derches avec la faucuterie professionnelles des flatteurs
consanguins qui pètent dans la soie sauvage d’un lit maxi-kingsize, rotent du
champagne rosé millésimé, frivolisent dans la décadence sardanapalesque de
pince-fesses mondains et se constituent une collection de doggy-bags qui leur
permettront d’attendre sereinement le prochain versement des Assedic…
Un palmarès
qui évidemment crée des remous (on aurait consacré palme d’Or un film réussi et
qui ne fera pas se pignoler les journalistes de Télérama), des déceptions
(évidemment on s’attendait à la consécration d’un film français) et son lot de
congratulations faussement étonnées à base de « oh, je ne m’y attendais absolument
pas, mais je vais quand même vous infliger mon discours de remerciements de
quatorze feuillets recto-verso ».
Palme d’Or à
un film suédois, « Le Carré », pour un festival qui a tourné en rond…
Lui ne tourne
pas en rond et encore moins en ronds de jambe. Notre Manu national a réussi a
serrer la terpe à la plupart des grandes puissances de ce monde en même pas
trois semaines. Et sans flotte ni foudre sur l’avion présidentiel, s’il vous
plaît !
Il a fait une
cour éhontée à Encula Merkel (faut dire que les vioques décaties, ça lui excite
la pompe à plaisir), on a chronométré une poignée de mains de sept secondes
avec le Connard à l’orange (l’amerloc a les mains tellement moites que ça faisait
ventouse), et il s’amuse même à faire les gros yeux au désopilant Poutine qu’il
reçoit façon Grand Siècle avec le Doudou poudré comme un vieux marquis de Louis
XIV…
Quant à
Brigitte, faut la ménager en ce moment… Les chaleurs du moment sur la région
parisienne sont toujours délicates pour les seniors. Alors imaginez à l’Elysée,
où elle craint de mettre la clim à moins douze pour maintenir l’effet peeling à
la meuleuse dont on l’avait gratifiée pour l’investiture… Et qui plus est,
Grazia, un de ces torche-culs du lundi qu’on lit d’un derrière discret chez le
merlan, s’aventure à la traiter de cagole… Alors là, je m’élève en rempart de
la dignité de la First Mamie hexagonale ! La bibi à Manu ressemble à tout
(voire même à rien), mais surtout pas à une cagole !
La cagole, c’est
une fille au comportement plutôt vulgaire, souvent vêtue ou maquillée de
manière outrancière, et attirée par les vêtements aux couleurs criardes. Déjà,
on va bloquer sur le mot de « fille »… Ou alors, il faut inventer le
concept de mémé cagole…
Elle, elle n’a
rien d’une cagole…Surtout quand il vous arrive de l’apercevoir dans les phares
de la voiture sur le bas-côté. Ce photographe tarnois peut en témoigner, il a
vraisemblablement photographié la Dame Blanche, vous savez, cette gentille
personne que vous faites monter à bord, qui gueule « attention au virage »
pour vous éviter un accident fatal et qui se vaporise juste après… La Dame
Blanche, perso, je la préfère en coupe glacée, mais à chacun ses goûts…
Tiens d’ailleurs,
ces histoires de Dame Blanche, ça me rappelle, je ne sais pourquoi, un de ces
téléfilms de la collection Cinéma 16 que Fr3 diffusait naguère. Cela s’appelait
« L’enfant et les magiciens », avec Alexandre Sterling, et ça s’ouvrait
sur un spectaculaire accident en 504…
Et nous
finirons sur ce que beaucoup d’hystériques du falbala de la chose eurovisuelle
avaient avant toute prestation en direct qualifié d’accident eurovisuel. Le 29
mai 2010, l’Allemagne remporte pour la deuxième fois le Concours Eurovision de
la Chanson, avec une godiche de 18 ans, Lena, qui susurre un
« Satellite » qui marchera du feu de Dieu en Europe… Et la France
obtient une douzième place honorable grâce à Jessy Matador (l’accident
eurovisuel que les fans français avaient voué aux Gémonies avant même d’avoir
entendu la chanson) et son « Allez ola olé » qui sera numéro un en
France… Pour le coup, les eurofans se la sont fait mettre profond… Y en a qui
ont aimé…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire