Gardera-t-on vraiment le meilleur pour la fin, demain à Kiev ?
Je suppute gratuitement, ce qui est rare surtout aux
alentours du Bois de Boulogne, que cette interrogation quasi-métaphysique vous
turlupine d’autant moins le cortex que vous vous contrecognez généralement le
coquillard avec une phalange de tripotanus nain fossilisé passé à la Maïzena.
Et pourtant, c’est pour ainsi dire le destin de la France,
la grandeur et le prestige de notre cher et vieux pays qui se joue en trois
minutes demain soir.
Nous y voila ! C’est ici que les athéniens s’atteignirent,
et que l’ensemble des hystériques falbalatesque de la chose eurovisuelle trempèrent
leur string en lamé vert fluo d’émotion incontenue : nous avons enfin les
vingt-six finalistes du Grand Prix Eurovision 2017, la seconde demi-finale d’hier
soir ayant permis de dégager les dernières bouses encore en compétition.
Outre les vingt morceaux miraculeusement sauvés de l’oubli
irrémédiable, vous aurez le plaisir d’entendre demain une couineuse teutonne,
un surfeur ibère, le Con de l’Alma hexagonal, un somnifère britannique, des
hardeux ukrainiens qui braillent et un spaghetti tantrique.
Hier soir, j’ai eu à certains moments des envies de meurtre
barbare à l’encontre de cette grande folle intégralement hystérique (et
accessoirement con comme un balai) de Jarry, qui a été d’une débilité qui
frisait la perfection dans le genre sex-addict et glousseuse à roustons…
Heureusement que les dix-huit chansons, ou prétendues
telles, permettaient des respirations de trois minutes entre les caquetages
infernaux de la tarlouze de Concours…
Allez, histoire de remettre le couvert, je vous propose de
passer à table (Non, Jarry, pas SOUS la table…) car au menu de cette
demi-finale, l’entrée est Serbie…
Serbie : Pas mal mais tellement entendu qu’on l’oublie
sitôt esgourdée… Trop sombre, trop statique, la chanteuse avec cette robe de
mariée de seconde main toute en transparence vulgaire avec des cuissots qui
feraient bander les jambonneaux Olida… Et à quoi sert le danseur à moitié à
poil qui nous a chopé la danse de Saint Guy ?
Autriche : Une chanson post-ado pour minettes, chantée
par un tout jeune adulte qui doit encore avoir des soucis d’acné mais qui a de
l’énergie à revendre et le sourire « Austrian Airlines, Vilkommen an bord »…Un
Jean de la Lune tout en blanc plutôt convaincant, frais, simple et spontané.
Avec en prime un visuel sympa.
Macédoine : Alors là, on allait bien se marrer en live
intégral, sans les douze filtres vocaux, mais avec sa vraie voix. On a eu droit
à trois minutes de soupe interprétée
avec une voix de chatte par une Kylie Minogue du pauvre, dotée d’un costume
d’une élégance folle, façon « Pute au Bois »… Un titre pop atemporel
tellement entendu qu’il en est interminable.
Malte : La soupe soporifique maltaise habituelle :
ça ronfle tout du long, et elle vous réveille vers la fin en gueulant, la
Céline Dion locale dont le laxatif musical n’est pas remboursé par les
Assurances Sociales. C’est la tradition maltaise : une fois une folle, une
fois une grosse. Cette fois-ci, c’est la frangine à Fabrizio Faniello, à moins
que ce ne soit lui, après l’opération… En tout cas, son styliste mérité le
gibet pour avoir eu l’idée de lui flanquer une robe moulante sur son corps d’amphore…
Roumanie : Heidi et un Eminem gypsy façon Kendji la
Gitane sans filtre à la sauce Eurovision. C’est kitsch, c’est nunuche, mais
j’aime bien. Et c’est entêtant ! Le visuel est marrant, malgré une voix
nasillarde d’une chanteuse à la robe au ras du mariage. Un mariage musical
improbable mais efficace.
Pays-Bas : Un girlsband sous prozac, qui finit sous
caféine survitaminée. Pas inintéressant malgré des costumes trop sombres et
tristounes, des paillettes noires sur un fond noir, y a mieux. Vocalement au
point avec une montée en puissance efficace et une performance convaincante.
Dommage qu’elles soient si statiques.
Hongrie : Plus ethnico-folklo, y’a pas ! C’est
carrément déroutant, surtout par l’emploi de la langue originale, mais après
tout, pourquoi pas ! Avec son buzzer sur la tête et son costume rappelant
les hussards napoléoniens, il nous a offert une belle prestation sur base de
transposition ethnique-rap plutôt harmonieuse et de tapes sur un bidon de lait.
Danemark : Vu et revu, et entendu aussi, mais c’est
plutôt plaisant. Dommage pour la robe rouge sans classe drapant une gueularde
blonde genre Vamp de Tex Avery qui vous plastique l’Audika instantanément en
braillant un truc rengaine qui a la tenue d’un rollmops cuit. Après la Petite
Sirène, la Grosse Sirène d’incendie !
Irlande : Une ballade romantique ennuyeuse mal portée
par un puceau tête à claque à voix d’ado qui n’a pas encore fini de muer et
mort de trouille. On s’ennuie, on s’emmerde, on ronfle… Mais il aura le mérite
d’exciter les prêtres pédophiles (pléonasme). Perso, il me barbe (qu’il n’a pas
encore).
San-Marin : Un ersatz eurovisuel de « It’s raining
men » par l’abonnée san-marinaise qui en est à sa quatrième participation
et à son troisième plantage. Là encore, ça fuse de tous côtés et ça n’arrive
nulle part… Prestation datée et insipide de la part des sosies de Cindy Sanders
et de Jamie Foxx, qui chante bien, lui. On dirait du mauvais Siegel du début
des années 90.
Croatie : Ah ! L’obligatoire morceau à prétentions
lyriques remixé avec du vocal qui gueule. On croirait à un duo, moitié
midinette de chez Michou, moitié Pavarotti du pauvre… Vu les dimensions de
Jacques Houdek, fruit des amours illégitimes et velues d’Ivan Rebroff et de
Demis Roussos, ça se pourrait… Le demi-costume costard-rocker est d’un ridicule
achevé pour souligner un dédoublement de personnalité pas convaincant. Un drôle
de final ni fait ni à faire.
Norvège : L’OMNI de la soirée, le fourre-tout qui part
dans tous les sens pour n’arriver nulle part… Typiquement norvégien, quoi… Mais
de manière surprenante, ça rend plutôt bien sur scène. Pas de chichis inutiles
ni de pyrotechnie pompière, on se concentre sur la musique, et c’est très bien
ainsi.
Suisse : « Apollo »…Euh, Houston, on a un
problème… Interférences musicales helvètes pendant trois minutes… Mayday,
mayday ! La robe façon canari avec ventilo inopportun qui dévoile des
cuissots de catcheuse à la descente des marches, façon Line Renaud à Las Vegas
en 1895, le titre trop typé eurovision… Bref, on attend impatiemment que ça se
termine.
Belarus : Un morceau folk qui change des ballades
sirupeuses. Peut-être aucune chance de qualification, mais vu que c’est un
style différent, avec le Remy Bricka local qui offre, en version originale, une
prestation pleine de vitalité sponsorisée pleins tubes par Omo triple
blancheur. Simple et frais, qui vous aère les neurones grâce aux deux gros
ventilos.
Bulgarie : Encore une balade insipide bêlée par une
folle de concours, un minou minaudant qui nous offre une coiffure juste pas
possible genre Jedward à court de gel. Le Loïc Nottet version 2017 est
moyennement convaincant malgré un talent indéniable. Et on veut nous le vendre
comme favori ? Autant essayer de refourguer des peignes à un chauve…
Lituanie : En sélection française pour l’Eurovision
1984, ça aurait fait un tabac ! Dieu que c’est daté ! La Catherine
Ringer locale avec ses ongles à vous ramoner le cervelet sans risque et son
crottin de Chavignol sur la trogne donne tout, mais c’est longuet…
Estonie : Duo classique mais d’une certaine
originalité, ça accroche bien l’oreille et l’œil avec un visuel agréable et un
rythme limite planant. Calibré eurovision mais sympa et bien défendu par un duo
classe malgré une robe perfectible. Une sorte de Lilicub eurovisuel.
Israël : Une soupe pop gay calibrée pour faire mouiller
Place des Vosges mais dangereusement insipide, interprétée par une folle de concours
qui n’évite aucun code gay et signe le grand retour du poil sous les bras pour
les israéliens eurovisuels… Il a fallu qu’il se sorte les doigts, et le reste,
du derche pour accrocher la qualification, et au surplus d’une chorégraphie
bétasse, il n’a pas été d’une justesse irréprochable. Il avait oublié un
doigt ?
Et l’autre question, serons-nous à un doigt d’une sixième
victoire et de l’effacement du nom de Marie Myriam du mausolée de la dernière
gagnante eurovisuelle française grâce à Alma ? Quarante ans pile après « L’oiseau
et l’enfant », ça le ferait, surtout que sur les trois passages en
dernière position, deux ont été gagnants pour la France…
Il faudra cependant compter avec l’Italie et son gorille, le
Portugal et son Rain Man sous cachetons, voire la Bulgarie avec sa tapette
mineure, la Suède et son bogoss imbu de son petit moi personnel, ou la Roumanie,
avec Heidi et le gypsy tafiole…
Bon, les spaghettis à la crème, c’est bon ; les pasteis
de nata, c’est caressant à la glotte et les yaourts bulgares, plutôt
rafraichissant…
Et le 12 mai 2001, au
sein de l’immense Parken de Copenhague, le Concours Eurovision couronnait
l’Estonie avec une pochade bien oubliable « Everybody », interprétée
par Tanel Padar, Dave Benton et le groupe 2XL. Porte drapeau de Malte avec une
bluette transparente « Another summer night » qui finira neuvième,
Fabrizio Faniello, la soeurette tafiole assumée de Claudia, 19 ans et autant de
centimètres dans le slip, confirmait après la participation l’année précédente
d’une dondon dodue la règle maltaise au Concours : un coup une grosse, un
coup une folle…
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