dimanche 14 mai 2017

Brèves du 14 Mai 2017

« Portugal no coração »… Portugal dans le cœur…Jusqu’à hier soir, c’était une chanson lusitanienne fadasse d’il y a quarante ans. Depuis hier soir, c’est l’état d’esprit de l’Europe qui a offert, au terme d’une Concours Eurovision de la Chanson 2017 pas précisément ébouriffant, sa première victoire au pays des queues de morue et du vinho verde.

Revue de détail du palmarès eurovisuel :

1 – Portugal – 758 points : Un fado déprimant et intime… Le Rain Man de Lisbonne est habité, indubitablement et même s’il paraît crade, même si la chanson, atypique, est datée, il a su toucher le public. Victoire méritée pour le Portugal, depuis 53 ans à la recherche du premier hochet eurovisuel, avec une avance énorme. Je reste plutôt imperméable à la chanson. Jolie, simple, touchante, peut-être, mais sans plus…

2 – Bulgarie – 615 points : Encore une balade insipide bêlée par une folle de concours, un minou minaudant qui nous offre une coiffure juste pas possible genre Jedward à court de gel. Le Loïc Nottet version 2017 est moyennement convaincant malgré un talent indéniable. Il serait passé dans la première moitié de la finale…

3 – Moldavie – 374 points : Ça ressemble comme deux gouttes d’eau à leur titre de 2010, comme une photocopie musicale. Même le saxo qui joue faux est là ! C’est sympatoche malgré des paroles répétitives. Un point positif pour les tenues classes qui changent du débraillé et du « tout-nichons dehors »… Et un podium surprenant, mais assez justifié.

4 – Belgique – 363 points : Une Adèle du plat pays qu’on a coiffé et lavé en finale et qui nous a bêlé un machin quelque peu original mais d’une platitude toute belge, et déprimant. Les lumières de la ville risquaient de s’éteindre plus vite que prévu car on la sentait morte de trouille genre je repeins les gogues en moucheté après sa prestation…

5 – Suède – 344 points : Chanson efficace, sans bavures, bien ficelée et interprétée comme il faut par le bogoss qui le sait et en fait sa marque de fabrique, à défaut d’autre chose. Le début depuis les coulisses est original, le tapis roulant à la Sakis également. C’est pêchu mais sans trop, et surtout dépourvu d’âme.

6 – Italie – 334 points : Il ne fait pas toujours bon être le gros favori eurovisuel, et Francesco Gabbani en a fait les frais cette année. Son karma gorillesque était entraînant en diable, pétillant et légèrement déjanté, il l’a bien interprété. Alors, qu’est-ce qui n’a pas plu ? Une contre-performance décevante qui ne renforcera pas l’image de ringardise du Concours…

7 – Roumanie – 282 points : Heidi et un Eminem gypsy façon Kendji la Gitane sans filtre à la sauce Eurovision. C’est kitsch, c’est nunuche, mais j’aime bien. Et c’est entêtant ! Le visuel est marrant, malgré une voix nasillarde d’une chanteuse à la robe au ras du mariage. Un mariage musical improbable mais efficace.

8 – Hongrie – 200 points : Plus ethnico-folklo, y’a pas ! C’est carrément déroutant, surtout par l’emploi de la langue originale, mais après tout, pourquoi pas ! Avec son buzzer sur la tête et son costume rappelant les hussards napoléoniens, beaucoup moins discret qu’en demi-finale il nous a offert une belle prestation sur base de transposition ethnique-rap plutôt harmonieuse et de tapes sur un bidon de lait.

9 – Australie – 173 points : Pas inintéressant, le titre de ce jeune m’sieur-dame qui a le charisme d’un beignet tiède… Ça manque de punch, c’est trop linéaire, déjà entendu… On s’ennuie et malgré la pyrotechnie qui meuble, ça se noie dans la masse.

10 – Norvège – 158 points : L’OMNI de la soirée, le fourre-tout qui part dans tous les sens pour n’arriver nulle part… Typiquement norvégien, quoi… Mais de manière surprenante, ça rend plutôt bien sur scène. Pas de chichis inutiles ni de pyrotechnie pompière, on se concentre sur la musique, et c’est très bien ainsi.

11 - Pays-Bas – 150 points : Un girlsband sous prozac, qui finit sous caféine survitaminée. Pas inintéressant malgré des costumes trop sombres et tristounes, des paillettes noires sur un fond noir, y a mieux. Vocalement au point avec une montée en puissance efficace et une performance convaincante. Dommage qu’elles soient si statiques.

12 – France – 135 points : On croyait voir le bout du tunnel avec Alma, on prophétisait sur la quarantième année de gamelles eurovisuelles depuis Morue Myriam… Le douzième poteau du tunnel nous était réservé, et c’est un final justifié. Alma a fait le job, elle a sauvé les meubles d’une chanson qui était moins pêchue que celle d’Aminimir. Scénographie parisianiste sympa, mais orchestration chargée qui plombait la chose. Le Requiem ne s’est pas transformé en Te Deum…

13 – Croatie – 128 points : Ah ! L’obligatoire morceau à prétentions lyriques remixé avec du vocal qui gueule. On croirait à un duo, moitié midinette de chez Michou, moitié Pavarotti du pauvre… Vu les dimensions de Jacques Houdek, fruit des amours illégitimes et velues d’Ivan Rebroff et de Demis Roussos, ça se pourrait… Le demi-costume costard-rocker est d’un ridicule achevé pour souligner un dédoublement de personnalité pas convaincant. Un drôle de final ni fait ni à faire.

14 – Azerbaïdjan – 120 points : Bof, c’est chaque année la même soupe, et chaque année ils se qualifient… La Vampirella a tout de même offert une scénographie originale. Au final, un grand fourre-tout assez foutraque avec un homme à tête de cheval, des murs tagués et un morceau de craie…

15 - Royaume-Uni – 111 points :Après quelques années de Trafalgar eurovisuel, les bouffeurs de jelly nous en ont proposé un joli plat à Kiev en la personne de Lucie Jones, attifée d’une robe fluide trahissant ses nibards flasques, embringuée d’une chanson guimauvesque à souhait qu’elle n’a eu de cesse de vagir pendant trois minutes. Ce n’est plus au final la bérézina, mais ce n’est pas encore Waterloo…

16 – Autriche – 93 points : Une chanson post-ado pour minettes, chantée par un tout jeune adulte qui doit encore avoir des soucis d’acné mais qui a de l’énergie à revendre et le sourire « Austrian Airlines, Vilkommen an bord »…Un Jean de la Lune tout en blanc plutôt convaincant, frais, simple et spontané. Avec en prime un visuel sympa.

17 – Belarus – 83 points : Un morceau folk qui change des ballades sirupeuses. Peut-être aucune chance de qualification, mais vu que c’est un style différent, avec le Remy Bricka local qui offre, en version originale, une prestation pleine de vitalité sponsorisée pleins tubes par Omo triple blancheur. Simple et frais, qui vous aère les neurones grâce aux deux gros ventilos.

18 – Arménie – 79 points : Tiens, des relents de comptine apache, mais comme toujours, elle finit par gueuler… Une constante que ces chansons dotées d’un début calme, avec une montée jusqu’aux hurlements finaux et une fin toute calme… Les deux danseuses lesbiennes sont oubliables de même que les costumes sombres… Malgré la diaspora qui a dû se ruiner sur les quarante-cinq générations après Aznavour en télévote, le classement final est mérité.

19 ex-æquo – Grèce – 77 points : Un morceau actuel, rythmé, sympa. Le sosie de Nolwenn Leroy, avec son joli minois a cependant offert une prestation trop statique, et les pataugeurs à moitié à poil n’amènent pas beaucoup de virilité à l’ensemble…

19 ex-æquo – Danemark – 77 points : Vu et revu, et entendu aussi, mais c’est plutôt plaisant. Dommage pour la robe rouge sans classe drapant une gueularde blonde genre Vamp de Tex Avery qui vous plastique l’Audika instantanément en braillant un truc rengaine qui a la tenue d’un rollmops cuit. Après la Petite Sirène, la Grosse Sirène d’incendie !

21 – Chypre – 68 points : C’est marrant, mais ça me rappelle la Grèce 2002, la justesse de ton en plus. Scénographie intéressante, pour une impression finale agréable, d’autant plus qu’Hovig ne gueule pas… Gamelle assez injustifiée…

22 – Pologne – 64 points : Poloniaiserie classique, braillée par une chieuse pénible qui gueule à défaut de chanter… C’est plus facile et ça coûte moins cher… La brailleuse à nichons, avec sa robe minable et son ventilo à la Carola récoltent le résultat de leur gueulerie.

23 – Israël – 39 points : Une soupe pop gay calibrée pour faire mouiller Place des Vosges mais dangereusement insipide, interprétée par une folle de concours qui n’évite aucun code gay et signe le grand retour du poil sous les bras pour les israéliens eurovisuels… Il a fallu qu’il se sorte les doigts, et le reste, du derche pour débuter la compétition, et au surplus d’une chorégraphie bétasse, il n’a pas été d’une justesse irréprochable. Il avait oublié un doigt ?

24 – Ukraine – 36 points : Du rock chevelu typiquement années 80 avec des voix qui sentent le clope sans filtre. Ça dépoussière un peu, mais c’est rapidement lassant, assourdissant et franchement pénible. La chanson-type qui vous prévient d’organiser deux années consécutives le concours. Mission réussie !

25 – Allemagne – 6 points : Une pop sucrée plutôt sympa, qui devait sauver les chleux des dernières places du classement auxquelles ils sont abonnés depuis quelques années. Loupé ! La chanson ne rendait pas sur scène, et la grande saucisse qui l’interprétait et qui se la jouait Sandie Shax avec ses pieds nus avait le charisme d’une demi-bretzel moisi. Le costume fadasse grisâtre informe qui rappelait l’ex-RDA a fait le reste…

26 – Espagne – 5 points : Il est content, le blondinet ! Il a appris une phrase en anglais et il nous la répète à l’envi… Sinon, il nous sert un gazpacho tiède sur fond d’univers de surfers qui était promis à boire un bouillon sévère au final. Ça n’a pas loupé, surtout avec le terrifiant la canard de Manel vers la fin de la bousasse ibère…

Bref, l’Ukraine a tenu ses promesses : elle a célébré la diversité en couronnant une chanson hors du temps et un interprète complètement secoué du ciboulot…


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