vendredi 27 janvier 2017

Brèves du 27 janvier 2017

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt dents ne peuvent pas connaître…

Mais de quel temps, m’interrogerez-vous de votre dentier bringuebalant, mobilisant les dernières forces vaillantes de la semaine.

Du temps béni des colonies qui faisait bander tellement Michel Sardou qu’il en perdait parfois ce légendaire faciès accueillant qui n’aurait pas déparé comme pierre tombale ?

Du bon vieux temps du swing où déjà Sylvie Vartan usée jusqu’à la corde et toujours en play-back laissait la bouche ouverte pour faire aérer le neurone ?

Du temps des cerises que les antiques gloires du gramophone glorifiaient à l’époque du 78-tours rayé et grésillant ?

Rajoutez à peine quinze ans et vous aurez approximativement la date du premier concert de Line Renaud, en direct depuis la grotte Chauvet…

A tous ceux qui me prendraient pour la réincarnation du trisaïeul de la grand-mère à Alice Sapritch, allez dare-dare vous faire cuire un œuf doré sur tranche !

Je souhaitais juste vous entretenir de ce temps pas si éloigné où la France avait encore un Président supposé socialiste et un Premier Sinistre de droite.. Et où mes bavasseries quasi-quotidiennes étaient brèves, concises et tenaient dans la main d’un honnête homme…

Vous ne vous en souvenez pas ?

Mais je m’en vais vous faire voir comment que c’était…

C’était au temps où la gauche savait encore se déchirer en silence, comme le drap housse qui craque sous des étreintes trop étroites… Alors qu’aujourd’hui, Chorizo et Moule-à-gaufre se balancent les mandales en public, malgré leur air de ne pas y toucher tout en y touchant…

C’était du temps où les politocards palpaient autant de black pour assouvir leur soif de népotisme mais où les secrets étaient relativement bien gardés…

C’était un temps où Fi(ll)on aurait mieux fait de garder Miss Penny-Money au chaud dans sa gentilhommière pour qu’elle s’occupe de moucher les morveux et décrotter les bourrins…  Car depuis la fuite du Canard Enchaîné, c’est tout schuss dans les sondages. Et pas moyen de s’accrocher aux branches, toutes sciées au ras du tronc.

C’était le temps où Marinette ne se prenait pas encore pour le sauveur incontournable de la France en sentant monter vers elle un tsunami de voix dégoutées des malversations politiciennes. Et où elle n’avait pas chopé un melon de la taille de l’Atomium de Bruxelles. Se targuant désormais d’avoir inspiré Donald Trump, le Connard à l’Orange, la bouledogue blond va bientôt affirmer avoir construit d’une main et en huit jours la Grande Muraille de Chine…

C’était le temps où la télé rediffusait encore les vieilles séries américaines policières avec des mecs en costard maronnasse à pattes d’eph’ et des donzelles déguisées en rideaux de salle à manger et surmontées de casques de cheveux choucroutés par trois litres de laque. C’était le temps de la gloire de Mike Connors, l’impérissable Joe Mannix, qui vient de déquiller à l’âge de 91 ans. On a beau dire, mais plus ça ira et moins on rencontrera de gens qui auront connu Michel Drucker jeune…

C’était le temps où l’on prenait le temps… Le temps de faire bonne impression, le temps de développer calmement les choses, le temps où l’on se révélait au fur et à mesure, dans un bain tranquille et progressif…

C’était en effet le 27 janvier 1891que le Docteur Momme Andresen déposait le brevet du Rodinal, révélateur pour films photographiques noir et blanc, produit par la suite par Agfa Photo. C’est aujourd’hui le révélateur le plus ancien au monde à être encore en vente.  Quand on voit une telle carrière, on se dit qu’on a pas encore fini de se fader Line Renaud…

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