« Fais-moi
mal, Johnny, Johnny, Johnny
« Envole-moi
au ciel... zoum !
« Fais-moi
mal, Johnny, Johnny, Johnny
« Moi
j'aim' l'amour qui fait boum ! »
Oh oui,
fais-moi mal Johnny ! Flagelle-moi avec des orties trempées dans de la sauce
concentrée de capsaïcine pure !
Explose-moi les tympans de l’intégrale de Christophe Willem en 78-tours à 130
dB dans chaque oreille ! Décolle-moi la rétine avec la filmographie
complète de Philippe Clair doublée en moldoslovaque médiéval et sous-titrée en
finlandais gothique !
Forcez-moi à regarder tous les soirs « Touche pas à mon poste »
en me tripotant la nouille à purée devant les élucubrations abêtissantes de
Hanouna, la pire peste télévisuelle depuis Morandini…
Oui, tout, tout mais pas ça ! Pas ce pensum annuel qui m’accélère
tant le transit intestinal que je ne suffis plus à la demande avec huit repas
quotidiens ! Pitié, épargnez-moi cette corvée insurmontable qui au surplus
se paie le luxe d’être tellement récurrente qu’elle en est annuelle !
Hein ? Non, ne me délivrez tout de même pas du Concours Eurovision
de la Chanson. J’avoue bien volontiers des penchants musicaux quelque peu masos
qui me poussent régulièrement aux orgasmes des esgourdes à grands coups de
versions austro-hongroises de chansons portugaises, de reprises aussi
instrumentales qu’approximatives au cor de chasse et au bandonéon de kermesse
des présélections luxembourgeoises et de miaulements de pseudo-chanteuses
fortement nichonnées par Michelin et Gilac tentant une version islandaise alors
qu’elles sont incapables de causer autre chose que le gaélique ou l’imparfait
du subjonctif des verbes défectifs du troisième groupe…
Je résisterai encore assez bien à la sempiternelle mise à mort des
étouffe-chrétiens fourrées à la fève pète-plombage ou les galettes tiédasses
fourrées à la frangipane pâteuse version béton précontraint qui, à l’épiphanie,
dernier épisode du triptyque marseillais de Pagnol (Marius, César, Epiphanie),
vous colle définitivement sur les hanches les bourrelets qui vous manquaient
pour faire exploser votre jeans repère…
Même si
évidemment, le message religieux initial est là aussi intégralement passé à la
trappe au profit de l’exploitation commercialement mercantile de la chose ;
les industriels de la malbouffe étant positivement ravis de vous fourguer leurs
galettes inbouffables dès la première semaine de décembre…
Et à la limite,
je pourrais même vous faire une fleur, si ce n’est le bouquet tout entier, les
soldes ne sont pas loin ; et supporter quasiment sans broncher, enfin, pas
plus qu’une académicien français légèrement décédé, l’interminable semaine du Festival
de Connes avec ses montées de marches de starlettes plus expertes en escalades
de braguettes que d’exercices de diction, et ses démontées de fions de tapettes
de concours qui croient décrocher l’Oscar du Meilleur Acteur parce qu’ils ont
égoutté le poireau à mousseline d’un vague sous-assistant de vice-secrétaire de
script stagiaire d’une sous-production régionale de France 3
Armorique-Inférieure…
Mais pour l’amour
du Seigneur et des Saints des Derniers Jours, évitez-moi ça !
Allez, je vous
propose un deal !
Vous m’en
dispensez pour cette année, et je vous promets croix de bois, croix de fer que je
supporterai sans remuer le plus petit cil les couinements de porte mal graissée
de Christophe Maé, les miaulements du cygne d’un vieux rocker à moumoutte sur
le retour ou les ânonnements façon défonçage de portes largement ouvertes
option défioncage de mouches à grande échelles d’un Bénabar qui n’a toujours
pas appris à chanter en rythme…
Mieux, je m’engage
même à entamer sans plus attendre la lecture de l’intégrale de Marc Lévy en
mandarin impérial écrite en braille pré-Gilbert Montagné !
Tout,
absolument tout, mais évitez-moi coûte que coûte le redoutable souhaitage de vœux
de bonne année !
J’en peux
plus de cette tradition tout juste bonne à vous refiler une vieille gastro bien
chiante, des restes de grippe mal digérés et toute une ribambelle de miasmes
qui enverront votre bactériologue au nirvana !
Je conchie ce
défilé de faux culs patentés et pas tentants qui s’écoule comme un coryza champêtre
(ou rhume des foins) en vous débitant les fariboles habituelles de « la
santé surtout, c’est le plus important, hein » en pensant « crève
charogne » pendant qu’ils plante les aiguilles de la poupée vaudoue…
J’abhorre ce
pensum de rédaction de cartes de vœux pour les antiquités qui ne gazouillent ni
ne textotent, ni me courrielisent, mais qui se ruinent le Sloggi à relire les
cartes de vœux de 1965 à 1974 parce que ça fait du bien de penser à ses
disparus…
Je vomis ces
faiseurs de vœux formatés par voie téléphonique ou électronique qui balancent
la sauce à l’intégralité de leurs contacts même ceux avec lesquels ils sont fâchés
à mort…
J’ai envie de
pisser à la raie de ces malotrous qui dédaignent de répondre à vos vœux chiadés
comme deux pages de calligraphie gothique à la plume d’oie, ou qui y répondent
huit jours après d’un vague merci comme si on leur avait tenu la porte pour
passer ou la tige pour changer l’eau du bocal à olives…
Non mais c’est
vrai quoi ! Est-ce que je vous la souhaite longue et vigoureuse, moi ?
Bon, ben alors… Le temps des « embrassons-nous Folleville » n’est pas
encore arrivé… Sauf peut-être pour le prochain Aminimr hexagonal, qui pourrait
bien être Florent Mothe (surnommé dans les milieux autorisés, et son milieu le
plus profond) la Grande-Motte… D’après Edoardo Grassi, le responsable de la
sélection française, ça avance, mais ce n’est pas encore tout à fait clair… Si
ça avance chez lui, ce sera de moins en moins clair, vu que ce sera de plus en
plus profondément enfoncé...
Vous l’aurez
compris, j’ai autant envie de souhaiter des vœux que d’aller me parfumer à l’ypérite…
Mais je ferais cependant une exception pour claquer la bise sur les deux joues
rebondies mais désormais flétries du plus célèbre dresseur de chihuahuas du
monde, Peter René Cipriano Baumann, né le 5 janvier 1968 et heureusement plus
connu sous son nom de scène de DJ Bobo… Oui, oui, celui qui avait représenté la
Suisse à l’Eurovision 2007 avec le funeste « Vampires are alive »…
Tellement faux en direct que ça vous faisait chanter illico « fais-moi
mal, Johnny »…
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