lundi 2 janvier 2017

Brèves du 02 Janvier 2017

« Non, non, rien n’a changé,
« Tout, tout a continué, hey, hey ! »

Non, non, rien n’a changé… A toutes celles et tous ceux qui croyaient, espéraient, souhaitaient, que dimanche dernier, une fois les concerts de klaxons, cornes de brume, pétards, feux d’artifice, chanson de Whitney Houston, et autres dispositifs assourdissants terminés, le monde allait changer subitement et se transformer en royaume des Bisounours ; j’ai le regret d’annoncer qu’ils se sont fourré l’index dans le globe oculaire au point de non-retour.

Non, non, rien n’a changé… Et si vous vous étiez couchés samedi soir un peu concons, voire franchement lobotomisés après le tsunami de programmes merdico-indigents dont la télévision nous a abreuvés, il y a à peu près autant de chances que de trouver des bridés à Pékin que vous vous soyez réveillés aussi concons dimanche matin.

Non, non, rien n’a changé… Votre tour de taille Bibendum, votre partenaire qui poursuit une carrière de mannequin chez Olida, votre découvert bancaire écarlate cramoisi, votre belledoche qui embaume la naphtaline et la savonnette Bien-Être à cinq lieues à la ronde, vos moutards mal élevés ; tout ce barnum ne s’est pas mué en tablettes de chocolat, bombasse sexuelle carénée chez Pirelli, compte en Suisse façon Cahuzac, belle-maman que vous jambonneriez volontiers dans la remise et surdoués promis à l’élite de la Nation.

Non, non, rien n’a changé… Le monde de 2016 est resté tel quel pour affronter les premières heures de 2017…

Tout, tout a continué… Hélas ! Ça a continué à faire boum badaboum En Turquie et en Irak, avec le lot habituel d’images insoutenables de corps désertés par l’étincelle vitale, de blessés évacués à la hâte, de sirènes hurlantes et de gyrophares étincelants, de bandes vidéos de surveillance floues, de matraquage médiatique…

Tout, tout a continué… Et les enturbannés ont clairement signifié qu’ils n’avaient plus de limites géographiques et que la Turquie, jusque là épargnée par leurs exactions sanguinaires, rentrait dans la ligne de mire…

Non, non, rien n’a changé… Toujours à se farcir en musique de fond l’indémodable concert du Nouvel An, une indéboulonnable transmission en Eurovision depuis Vienne qui permet d’être fatigué de la musique classique pour l’année, alors que vous écoutez pousser vos cheveux à l’intérieur en priant Saint Alka-Seltzer.

Non, non, rien n’a changé… Toujours à se tartiner les vœux du Président de la République en Francovision sur six chaînes, dix minutes de pipeau de haute volée, oscillant entre l’autosatisfaction tendance branlette narcissique et la sodomie profonde en milieu urbain, campagnard et médiatique en termes d’espoir et de promesses pour les douze mois à venir.

Non, non, rien n’a changé… Et pourtant, c’étaient les derniers vœux du boudiné à cravate de traviole, des vœux en forme d’allégorie à son bilan, dix minutes de politique-fiction balancées d’un ton à la fois insipide et quelque part agressif par le Tout-Mou à moumoutte baranisée qui a fini à moitié avachi sur le pupitre.

Non, non, rien n’a changé… Notre culbuto élyséen ne pouvait pas changer pour la nouvelle année, les occasions de se marrer sont désormais trop rares… Et il n’a pas dérogé à sa règle implacable de rétropédalage en graciant Jacqueline Sauvage à qui l’on peut trouver toutes les circonstances atténuantes mais qui reste néanmoins une meurtrière. Le gras et la grâce…

Non, non, rien n’a changé… Ou si peu ! L’hiver, il fait froid, il neige, il y a du verglas… Etonnement généralisé dans les médias face aux températures qui redeviennent normales pour une fin décembre et un début janvier, aux voitures couvertes de givre, aux monts enneigés et aux trottoirs transformés en patinettes… En l’espace de deux heures et demie, à Lille, on a dénombré plus de deux cent cinquante fractures dues au verglas. C’est vrai que c’est la première fois que ça arrivé, ce genre de situation, dans ch’Nord…

Non, non, rien n’a changé…Et pourtant… La météo, ce rendez-vous irremplaçable où des millions de français écoutent, la langue entre les dents et les mirettes écarquillées, le temps qu’il a fait et qu’il fera comme si leur vie en dépendait, ne sera plus tout à fait la même sur la première chaîne. Le squelette ambulant, toujours catastrophé par les prévisions, prend sa retraite et nous a asséné hier soir pour la dernière fois ses banalités météorologiques. Bon vent, Catherine Laborde !

Non, non, rien n’a changé… Et pourtant, ils sont partis… Partis avant d’avoir tout dit, tout fait ou tout compris… La fin d’année a été le théâtre d’une hécatombe de personnalités impressionnante, à un point tel qu’on se demandait s’ils devaient, là-haut, atteindre leur quota avant le 31 décembre… Jean-Claude Brialy, la Mère Lachaise, en aurait eu des crampes à son goupillon !

Adieu au regard envoutant de Michèle Morgan partie rejoindre son Corniaud et Gabin sur le Quai des Brumes éternelles ! Adieu au créateur de l’œuf Kinder, promoteur infatigable du gadget en plastoc parodiant les notices Ikéa ! Ciao à Ferdi Kubler, roi de la petite reine, parti pédaler sur d’autres routes à l’âge respectable de 97 ans ! Arrivederci à George Michael, cramé à 53 ans, vraisemblablement alléché par la réplique de l’Exorciste indiquant que l’on pouvait fellationner à tout-va chez Belzébuth… Au revoir à la Princesse Leïa, passée du côté obscur de la farce après seulement six décennies, et à sa maman, Debbie Reynolds, partie deux jours plus tard chanter sous la pluie céleste !

Auf wiederseh’n à Michel Déon, académicien plus très vert mais connu pour sa règle de grammaire (l'accord Déon) et à Pierre Barouh, inventeur du chabadabada et du GPS pour enrhumés (c'est Barouh ? C'est bar la) ! Adios à Josepha Cruchot, Edmée de Tartas, ma biche, l’immense Claude Gensac, l’inamovible épouse fofolle et cinématographique de Louis de Funès ! Addio à François Chérèque et son défaut de langue qui ne l’a pas empêché de démontrer que tous les syndicalistes n’étaient pas forcément des connards bas du béret !

Après une telle bérézina, on ne sait décidément plus à quel saint se vouer pour tenter de traverser l’année, et la rue, sans risques de sentir le sapin et de brouter les dent-de-lion par les rhizomes dans les plus brefs délais… Le mieux serait peut-être d’imiter le pape Paul VI qui, à compter du 2 janvier 1964, effectua un pèlerinage en Terre Sainte qui marqua l’époque et les esprits. Alors qu’il s’agissait simplement du VRP qui rendait visite à la Maison Mère… 

 

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