lundi 16 janvier 2017

Brèves du 16 Janvier 2017

« Blue, blue, my world is blue
« Blue is my world, now I'm without you
« Grey, grey, my life is grey
« Cold is my heart since you went away »

Quoi de mieux pour illustrer le Blue Monday que la voix geignarde, à mi-chemin entre l’huis de manoir victorien humide et londonien aux gonds mal huilés et le filet de voix d’un Kendji Girac enrhumé, de Vassiliki Papathanassiou, que l’histoire de la chanson contemporaine d’une manière générale et le palmarès du Grand Concours Eurovision de la Chanson plus particulièrement, sous le nom à peine moins poussiéreux de Vicky Léandros ?

Quoi de plus déprimantogène, de plus suicidophile que les gargouillis générés par les cordes vocales de cette grecque émigrée en Allemagne qui chanta par deux fois en français pour le compte du Luxembourg à l’Euromachinchose quand ça avait encore de la tenue et que c’était pas devenu ce baisodrome à tapettes qui font pédés avec des hommes om l’on s’intéresse de temps à autre à des morceaux de musique ?

Quoi de plus « oh ben non alors, j’me remets sous la couette si c’est comme ça » que le fameux « L’amour est bleu », cheval de bataille eurovisuel grand-ducal de 1967 qui connut un intersidéral succès en version instrumentale et dont les paroles de la version anglaise, vocalisée d’une voix de siphon d’évier de cantine militaire par la dynamique Vicky et son merveilleux regard bovin de vache de l’Aubrac sous Xanax concentré, poussant irrémédiablement à ouvrir le gaz de la gazinière électrique, à vous défenestrer depuis votre entresol, à vous noyer dans la piscine en maintenance et vidée, à vous défourailler les tympans au tisonnier chauffé à blanc…

Nul besoin, à moins que vous ne soyez doté d’un QI d’huitre agonisante ou de doublure de candidat de téléréalité trépané, auquel cas l’huître à un net avantage, de traduire dans la langue de Molière, Chateaubriand, et Guy Lux, les paroles de la chansons susdite… Le Blue Monday est suffisamment déprimant comme ça, pas la peine d’en rajouter une louche au climat de dépression force 12…

Ben quoi ? On n’a pas le droit de déprimer, hmmm ? On ne nous permet plus de nous enfouir sous une pelletée de couvertures polaires, au moins autant de bouillottes bien chaudes, l’éclairage en tamisé « tâtonnements du petit jour », avec le moral aussi bas que le thermomètre extérieur et votre compte en banque ?

Ah mais pardon ! C’est lundi, c’est permis ! Un savant américain a pondu après moultes études comparatives et recherches tout aussi complètes que rigoureusement inutiles, que le troisième lundi de janvier était le jour le plus déprimant de l’année…

Sans déconner. Et tout ça, sans savoir que ce jour-là, on nous rebattrait les oreilles du second débat des clampins de la gauche qui veulent la place de plus médiatique éliminé du premier tour de la présidentielle... Là, ce lundi-là aurait été décrété lundi le plus pourri de tous les temps immémoriaux…

Et encore, sans nouveau disque de la Gitane sans filtre… Mais avec le décès de Paul Lombard, une figure de la grand con-frérie des corbeaux à bavettes, pointure de l’avocature pénaliste ayant gagné sa croûte dans de très médiatiques procès. Et aussi grande coquette devant l’éternel, ne songeant pas pouvoir apparaître devant les objectifs et les caméras sans un brushing parfait (j’ai personnellement assisté au replâtrage de la moumoutte derrière un pilier de palais de justice…).

Le Blue Monday… Comme si tous les lundis matin de l’année ne se ressemblaient pas, avec leur aube blafarde où remontent à la surface les amers souvenirs céphaliques de la cuite carabinée au mojito-Bailey de la veille, l’halitose tabagique d’un poney mort à cause d’un paquet et demi de Marlboros rouge sans filtre, et les remontées acides de cette fichue choucroute de maquereaux marinés sauce gingembre confit-roquefort dont il a fallu reprendre trois le midi chez tante Marthe…

Comme si tous les lundis de l’année ne se levaient pas sur des lendemains de primaires de la gauche avec des petits roquets qui tentent désespérément de rousiguer un os promis à d’autre bouledogue blond, et le chef de la meute qui affiche ouvertement son mépris en allant au théâtre voir le zombie de la télévision française soliloquer sur les vieux et les morts qu’il a connu au cours de ses quatre cent soixante douze saisons de Vivement dimanche…

Et l’autre lèche-rondelle matignonnesque qui melliflue que Pépère a « eu raison » d’aller se divertir pendant le débat… On le pensait terriblement mordant, limite pitbull affamée sur une cuisse de grand-mère, le Chorizo incandescent… On le découvre façon vieille lady anglaise squelettique qui suçote un cure-dent en s’excusant d’être une grosse gourmande dévergondée…

Pour remédier au Blue Monday, rien de tel que la bafouille de Jawad Bendaoud, le logeur à l’insu de son plein gré qui passe juste quand il faut devant les caméras de télé, incarcéré et qui écrit au juge qu’il menace de péter une durite pour demander la levée de sa mise à l’isolement et son transfert dans une autre prison, accusant le magistrat de chercher à ce qu’à force de craquer, il commette l’irréparable… Outre une concentration au centimètre carré de fautes d’orthographe à peu près équivalente au dernier bouquin de Nabila, la missive contient une menace de suicide claire… Oh ben, comme c’est ballot, j’ai trouvé une corde, j’ai voulu aider… Par contre, qu’il évite de se faire sauter le caisson, la balle ne rencontrera aucun organe vital…

Même remarque pour le futur Casimir pissophile ricain, Donald le distingué ondiniste (rien à voir avec l’antédiluvienne Ondine Renault), qui débute la semaine sur les chapeaux de roues et la crête de sa moumoutte couleur Piz Buin avec des déclarations siphonnées sur tout et rien… Chier sur les mexicains. Vomir sur les musulmans. Cracher sur la presse. Pisser avec les russes. Ah ! L'Amérique !

L’Hexagone n’est pas mal non plus dans son genre, quand on voit ce qu’on entend, qu’on lit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on lit… On a envie de demander incontinent la nationalité liechtensteinoise… Ah ! le Lichtenstein, ce Monaco où il fait pas beau… Et dire qu’ils font l’ouverture des journaux parlés et télévisés avec le froid et la neige… Eh oh, les mecs, les gonzesses… On est en hiver, et en hiver, ben, fait froid ! Alors arrêtez de nous baver sur les rouleaux avec le froid ! Quand on en arrivera aux températures de février 1956, vous pourrez en parler à la une, mais pas avant…

Et le 16 janvier 1925 naissait Anne-marie Carrière, brillante chansonnière des années 1960, une des très rares femmes à avoir su tenir la dragée haute à ses collègues masuclins, disant pis que pendre des hommes, mais avec un phrasé, une distinction et des alexandrins pas toujours réguliers, mais dont les comiques modernes devraient s’inspirer… Pour que nos Blue Monday le soient un peu moins…

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