« Blue,
blue, my world is blue
« Blue
is my world, now I'm without you
« Grey,
grey, my life is grey
« Cold
is my heart since you went away »
Quoi de mieux
pour illustrer le Blue Monday que la voix geignarde, à mi-chemin entre l’huis
de manoir victorien humide et londonien aux gonds mal huilés et le filet de
voix d’un Kendji Girac enrhumé, de Vassiliki Papathanassiou, que l’histoire de
la chanson contemporaine d’une manière générale et le palmarès du Grand
Concours Eurovision de la Chanson plus particulièrement, sous le nom à peine
moins poussiéreux de Vicky Léandros ?
Quoi de plus
déprimantogène, de plus suicidophile que les gargouillis générés par les cordes
vocales de cette grecque émigrée en Allemagne qui chanta par deux fois en
français pour le compte du Luxembourg à l’Euromachinchose quand ça avait encore
de la tenue et que c’était pas devenu ce baisodrome à tapettes qui font pédés
avec des hommes om l’on s’intéresse de temps à autre à des morceaux de musique ?
Quoi de plus « oh
ben non alors, j’me remets sous la couette si c’est comme ça » que le
fameux « L’amour est bleu », cheval de bataille eurovisuel grand-ducal
de 1967 qui connut un intersidéral succès en version instrumentale et dont les
paroles de la version anglaise, vocalisée d’une voix de siphon d’évier de
cantine militaire par la dynamique Vicky et son merveilleux regard bovin de
vache de l’Aubrac sous Xanax concentré, poussant irrémédiablement à ouvrir le
gaz de la gazinière électrique, à vous défenestrer depuis votre entresol, à
vous noyer dans la piscine en maintenance et vidée, à vous défourailler les
tympans au tisonnier chauffé à blanc…
Nul besoin, à
moins que vous ne soyez doté d’un QI d’huitre agonisante ou de doublure de
candidat de téléréalité trépané, auquel cas l’huître à un net avantage, de
traduire dans la langue de Molière, Chateaubriand, et Guy Lux, les paroles de
la chansons susdite… Le Blue Monday est suffisamment déprimant comme ça, pas la
peine d’en rajouter une louche au climat de dépression force 12…
Ben quoi ?
On n’a pas le droit de déprimer, hmmm ? On ne nous permet plus de nous
enfouir sous une pelletée de couvertures polaires, au moins autant de
bouillottes bien chaudes, l’éclairage en tamisé « tâtonnements du petit
jour », avec le moral aussi bas que le thermomètre extérieur et votre
compte en banque ?
Ah mais
pardon ! C’est lundi, c’est permis ! Un savant américain a pondu
après moultes études comparatives et recherches tout aussi complètes que
rigoureusement inutiles, que le troisième lundi de janvier était le jour le
plus déprimant de l’année…
Sans
déconner. Et tout ça, sans savoir que ce jour-là, on nous rebattrait les
oreilles du second débat des clampins de la gauche qui veulent la place de plus
médiatique éliminé du premier tour de la présidentielle... Là, ce lundi-là
aurait été décrété lundi le plus pourri de tous les temps immémoriaux…
Et encore,
sans nouveau disque de la Gitane sans filtre… Mais avec le décès de Paul
Lombard, une figure de la grand con-frérie des corbeaux à bavettes, pointure de
l’avocature pénaliste ayant gagné sa croûte dans de très médiatiques procès. Et
aussi grande coquette devant l’éternel, ne songeant pas pouvoir apparaître
devant les objectifs et les caméras sans un brushing parfait (j’ai
personnellement assisté au replâtrage de la moumoutte derrière un pilier de
palais de justice…).
Le Blue
Monday… Comme si tous les lundis matin de l’année ne se ressemblaient pas, avec
leur aube blafarde où remontent à la surface les amers souvenirs céphaliques de
la cuite carabinée au mojito-Bailey de la veille, l’halitose tabagique d’un
poney mort à cause d’un paquet et demi de Marlboros rouge sans filtre, et les
remontées acides de cette fichue choucroute de maquereaux marinés sauce
gingembre confit-roquefort dont il a fallu reprendre trois le midi chez tante
Marthe…
Comme si tous
les lundis de l’année ne se levaient pas sur des lendemains de primaires de la
gauche avec des petits roquets qui tentent désespérément de rousiguer un os
promis à d’autre bouledogue blond, et le chef de la meute qui affiche
ouvertement son mépris en allant au théâtre voir le zombie de la télévision
française soliloquer sur les vieux et les morts qu’il a connu au cours de ses
quatre cent soixante douze saisons de Vivement dimanche…
Et l’autre
lèche-rondelle matignonnesque qui melliflue que Pépère a « eu raison »
d’aller se divertir pendant le débat… On le pensait terriblement mordant,
limite pitbull affamée sur une cuisse de grand-mère, le Chorizo incandescent… On
le découvre façon vieille lady anglaise squelettique qui suçote un cure-dent en
s’excusant d’être une grosse gourmande dévergondée…
Pour remédier
au Blue Monday, rien de tel que la bafouille de Jawad Bendaoud, le logeur à l’insu
de son plein gré qui passe juste quand il faut devant les caméras de télé,
incarcéré et qui écrit au juge qu’il menace de péter une durite pour demander
la levée de sa mise à l’isolement et son transfert dans une autre prison,
accusant le magistrat de chercher à ce qu’à force de craquer, il commette l’irréparable…
Outre une concentration au centimètre carré de fautes d’orthographe à peu près
équivalente au dernier bouquin de Nabila, la missive contient une menace de
suicide claire… Oh ben, comme c’est ballot, j’ai trouvé une corde, j’ai voulu
aider… Par contre, qu’il évite de se faire sauter le caisson, la balle ne
rencontrera aucun organe vital…
Même remarque
pour le futur Casimir pissophile ricain, Donald le distingué ondiniste (rien à
voir avec l’antédiluvienne Ondine Renault), qui débute la semaine sur les
chapeaux de roues et la crête de sa moumoutte couleur Piz Buin avec des
déclarations siphonnées sur tout et rien… Chier sur les mexicains. Vomir sur
les musulmans. Cracher sur la presse. Pisser avec les russes. Ah ! L'Amérique !
L’Hexagone n’est
pas mal non plus dans son genre, quand on voit ce qu’on entend, qu’on lit ce qu’on
voit et qu’on entend ce qu’on lit… On a envie de demander incontinent la
nationalité liechtensteinoise… Ah ! le Lichtenstein, ce Monaco où il fait
pas beau… Et dire qu’ils font l’ouverture des journaux parlés et télévisés avec
le froid et la neige… Eh oh, les mecs, les gonzesses… On est en hiver, et en
hiver, ben, fait froid ! Alors arrêtez de nous baver sur les rouleaux avec
le froid ! Quand on en arrivera aux températures de février 1956, vous
pourrez en parler à la une, mais pas avant…
Et le 16
janvier 1925 naissait Anne-marie Carrière, brillante chansonnière des années
1960, une des très rares femmes à avoir su tenir la dragée haute à ses
collègues masuclins, disant pis que pendre des hommes, mais avec un phrasé, une
distinction et des alexandrins pas toujours réguliers, mais dont les comiques
modernes devraient s’inspirer… Pour que nos Blue Monday le soient un peu moins…
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