« Moi
monsieur j'ai fait la colo,
« Dakar,
Conakry, Bamako.
« Moi
monsieur, j'ai eu la belle vie,
« Au
temps béni des colonies »
Mais
taisez-vous El-Nacach ! C’est un scandââl, tout de même de causationner
pareil à des heures de grande écoute dans le poste devant les téléspectateurs
et tateuses ! Allez, Liliane, fais les bagages, on s’en va !
Ah Georges, rendors-toi
bien vite dans ton catafalque rouge sang en or massif payé rubis sur l’ongle
par l’Union Soviétique ; ils sont devenus fous ! Ah mais comme c’était
mieux avant !
Avant, quand
on fumait comme des pompiers dans la 404, à cent quarante sur l’autoroute, sans
ceintures de sécurité ; quand on se tartinait le poitrail de Vicks Vaporub
au moindre rhume ce qui nous transformait en suppositoire à l’eucalyptus géant ;
quand on devait éteindre la télé noir et blanc à vingt-trois heures parce qu’il
n’y avait plus de programmes…
Et malgré la
rareté des chaînes, on y voyait déjà Jean-Pierre Elkabbach ! Le maharadjah
de la coupure de réponse à la question vacharde qu’il avait posé douze fois en
deux minutes, l’irremplaçable moitié du duo comique Elkabbach-Marchais, symbole
du giscardisme triomphant, qui nous est apparu bien fatigué hier soir, lors du
débat ultime en vue de la primaire des primaires.
Faut dire qu’il
est pas loin des quatre vingt balais, papi… Et ça s’est senti. Lui qui aurait
réussi à faire grimper aux rideaux de l‘indignation n’importe quel responsable
politique qui trempait le petit doigt dans la confiture du profit en une seule
question, le voici réduit à servir la soupe aux sept pantins grimaçants dont on
n’a plus rien à secouer de leurs états d’âme et de leur envie de servir l’Hexagone…
Venant du
Playmobil miniature à moumoutte en crin de lama andin, on y était habitué, il y
a beau temps que Pujadas vient slurper sa soupe dans la gamelle de la servilité
gouvernementale. Il a voulu la saupoudrer de piment, en titillant le nerveux à
talonnettes sur ses démêlées judiciaires et s’est pris en retour une volée de
bois vert verbal de la part de l’échantillon ex-présidentiel, visiblement
pressé de clore la discussion…
Résultat des
courses ? Un débat confus, poisseux, parfumé à l’eau minérale tiède, qui
donne l’envie irrépressible de rester sous la couette dimanche… Marre de voir
toujours les mêmes têtes de vieux bourrins prêts pour l’équarrissage mais qui
promettraient à tout un chacun un minitel et un radio cassette pour la Talbot
Horizon dans l’espoir de faire unu dernier tour de manège. Ras la casquette de
ces farandoleurs marioles qui jouent sans cesse les enfarineurs de masse parce
que la soupe est bonne dans les hautes sphères du pouvoir et qui seraient
incapables de faire fonctionner un distributeur de billets ou de monter une
étagère Ikéa… Pour le dernier exemple, c’est également quatre vingt douze pour
cent de la population française…
Comme c’était
mieux avant, quand les interprètes décédés et les chanteuses mortes interprétaient
eux-mêmes leur répertoire et ne laissaient aucun petit jeune prétendument pétri
de talent le faire à leur place. C’est facile de reprendre à tour de bras et
sans finesse aucune les chansons de leurs illustres aînés, vu qu’ils ne sont
plus là pour rouspéter du massacre, sinon en faisant des loopings dans leur
tombe.
Après les
gloussements parkinsoniens de Patrick Bruel assassinant une deuxième fois la
longue dame brune, c’est au tour de Michel Delpech, dont les métastases n’étaient
pas encore totalement froides, de passer à la moulinette de Vianney, Monsieur « météou-métépala »,
et de sa délicate voix de bidet qui fuit. La mèche en folie de la nouvelle
scène française estropie « Quand j’étais chanteur ». Ah, parce que tu
l’as déjà été ?
Oui, c’était
mieux avant, quand les meurtriers avaient du panache, une certaine flamme,
comme Landru… Quand ils avaient du panache dans leur logique criminelle, quand
ils savaient passionner les foules… Alors qu’aujourd’hui, monsieur… De la
limonade aux édulcorants, de la petite bière, du passepartout en slip devant la
cage aux tigres…
Que dire de
la mère de la petit Fiona, dont la seule certitude est qu’elle est morte de la
violence imbécile de deux adultes défoncés sept jours par semaine ? Un
ersatz plexiglas de Simone Weber, une infusion falote de marie Besnard, presque
une insulte à tous les infanticides qui se respectent. Insipide lavette même
pas digne de donner une dernière sépulture à son enfant… Mais, prévient-elle « je
ne l’ai pas jetée à la poubelle ». C’était top luxueux pour elle ?
Ah ben oui, c’était
mieux avant, quand on pouvait baiser à couilles rabattues sans risquer autre
chose qu’une bonne chtouille, quelques boutons sur le gland et l’impression de
pisser de la vaisselle cassée pendant quinze jours… Aujourd’hui, mieux vaut se
capoter la quenelle à mayonnaise pour éviter tout désagrément, et notamment
celui d’une compagne déglinguo qui baptise le produit de vos réservoirs à
semence d’un prénom grotesque…
A Nice, la
justice s’en mêle car le bébé a été nommé Mohammed Merah… Des milliers de schleux
se sont prénommé Adolf sans qu’ils n’aient exprimé l’irrépressible envie d’envahir
la Pologne…
Toujours dans
le domaine de la pouponnière, ce bambin seine-et-marnais qui a avalé le
cannabis que son père avait laissé trainer et qui se trouve actuellement dans
le coma. En espérant qu’il ait beau temps…
Quoique le
temps doive se couvrir également pour cette salariée, enfin, future
ex-salariée, d’un cabinet d’avocats parisien, qui a pignon sur rue dans le
seizième, qui a détourné plus d’un million sept cent mille euros, en
soustrayant à ses patrons plus de neuf cents chèques sur cinq ans. Inutile de
lui proposer de prendre un bon avocat…
Et le 18 novembre
1966, les Beach Boys avouent utiliser des vibromasseurs dans leur tube
« Good vibrations », un tube qui a dû faire vibrer des wagons d’américaines
en chaleur… Ah, c’était quand même mieux avant, au temps béni des colonies…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire