Monsieur le
Président, Madame, Monsieur du jury…
Comment ?
M'âme et M’sieur du Tribunal simplement, nous ne sommes pas à la Cour
d’Assises… Bon, si vous voulez qu’on se le fasse à la bonne franquette alors…
Comment
dites-vous ? Les assez sœurs ? C’est vrai que M’sieur il a plus l’air
d’une tante qu’à mon oncle qu’est masseur, mais bon…
Donc, Madame
et M’sieur les assez sœurs… Enfin, les deux couillons qui entourent le massif
central dont les sommets paraissent enneigés par la tourmente de pellicules
qu’on pourrait presque ramasser à la cuillère…
Enfin, je dis
ça mais faut bien avouer que la vue que j’ai depuis cette position surbaissée
des rangs de la défense me font penser que je suis ici l’avocat le plus bas d’Inter
(surtout que je préfère Radio Luxembourg)…
De quoi t’est-ce
qu’on accuse ma Cliente ?
Hein ?
Mon Client ? Vous en êtes sûr Monsieur l’Huissier d’audience ?Si vous
les dites… C’est qu’on a du mal à les reconnaître de nos jours, avec leurs
cheveux longs, leurs fringues de gonzesses et leur fond de teint…
Bon, donc mon
Client… Mais vu comme il se tortille sur le banc, pareil à un Cloclo jeune
fille qui vient d’empoigner une applique alimentée au 380, je devrais plutôt
dire le Conchita Wurst que je défends…
Et quand je
dis défendre, Monsieur le Massif Central, je sous-entends que les accusations
moisies fomentées par le cerveau envasé du Sinistère Public et la voix de gond
mal graissé de Monsieur l’Avocat de la rép.., non, le Procureur Génér.. non
plus, bref, le postillonneur en chef sont de la roupie de sansonnet face aux
arguments massue que je ne manquerai pas de vous asséner dès que j’aurais enfin
eu connaissance de l’acte d’accusation de mon Client.
Article 611-1
du Code Pénal ? Recours à la prostitution par sollicitation, acceptation
ou obtention de relations de nature sexuelle contre rémunération, en l’espèce d’avoir
sollicité une faveur de nature sexuelle, un rapport bucco-génital de type irrumation ?
Je vous le
dis tout de suite, c’est parfaitement impossible ! Mon Client ne peut
absolument pas être déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a
bien des relations bucco-génitales, mais il ne les fréquente que de loin en
loin, et puis de toute façon, le type irrumation n’est pas permis par sa
religion, faut pas mélanger les torchons et les serviettes, les saucisses de
Toulouse et les merguez de Mokhtane-sous-Zob !
D’ailleurs,
je rejoins l’échantillon présidentiel à talonnettes quand il réclame une double
ration de frites pour les élèves qui ne mangent pas de porc dans les cantines !
Il faut savoir relancer l’économie de notre pays en ce qu’il a de plus noble !
Ranimons la filière patatofère ! Glorifions les producteurs de pommes de
terre ! Sanctifions la bonne frite de chez nous, la mythique frite belge !
Passé les bornes, y a plus de limites, alors double ration de saucisses de soja
concassé pour les intolérants à la bidoche !
Mon Client ?
Une irrumation ? Dites tout de suite qu’il s’est fait faire une pipe active
par une escaladeuse de braguette, qu’il s’est fait éponger le macaroni à yaourt
par une aspireuse de santé liquide !
Je ne
laisserai pas dire de telles billevesées farandolesques ! Je ne suis pas
le Président normal ! Je ne poursuis pas ma stratégie de précampagne
contre vents et marées, imperméable (ce qui est une précaution élémentaire pour
un type surnommé Flotte-Mec) aux doutes émis à raison par son dernier carré de
fidèles…
Oui, je sais,
un visage rond dans un dernier carré de socialistes, ça se rapproche de la
quadrature du cercle…
Et sans doute
la quadrature du cercle est-elle préférable au mariage de la chèvre et du chou ;
et je ne parle pas ici de la navrante émission de M6 « Mariés au premier
regard », qui aura au moins réussi à gratter quelques centimètres
supplémentaires dans les sous-sols de la télé poubelle…
Monsieur le
Président, je vous fais juge. Oseriez-vous décemment soumettre une prétendante
à vos orgies mondaines de fin de semaine durant lesquelles toute le gratin
dauphinois passe sur le grill de vos insatiables appétits priapiques et adopte
la démarche de Donald Duck pendant huit jours, aux dégradantes épreuves de
cette sous-merde télévisuelle ?
Un test d’aptitude
olfactive… Genre votre future bobonne supportera-t-elle l’odeur de vos
tee-shirts imbibés de sueur moite ou le fumet de vos grolles surnommées
Maroilles par les greffiers ? Eh oui, on télévise ça en France… La France,
pays de Voltaire, de Spinoza, de Lulli et de Guy Lux… Oui, enfin, le dernier
cité est peut-être un mauvais exemple…
Le mauvais
exemple, justement, causons-en du mauvais exemple ! On reproche à mon
Client de s’être fait aspirer son surplus de sécrétions du bocal à olives… Mais
il y a plus grave ! Songez que des enfants de chœur se font inonder de vin
de messe filtré pour un bounty la rasade ! Imaginez qu’à Caen (j’vous dis
pas quand, mais j’vous dis où), un fiché S encadrait des jeunes en foyer… Un
peu comme si vous lanciez DSK sous viagra au Salon de la Soubrette…
Evidemment,
si les faits sont établis et que mon Client a réellement décroché le dentier de
l’épongeuse de béchamel tarifée, il aurait dû être plus discret, et prendre
exemple sur Air France qui envisage prochainement d’installer ses couchettes en
soute… Ben écoutez, du moment que c’est sombre…
Alors, au
terme d’un raisonnement dont la brillance de l’évidence m’éblouit moi-même, il
ne vous restera plus, Monsieur le Président, M'âme et M’sieur du Tribunal des
Flagrants délires, qu’à relaxer mon Client des fins de la poursuite… Oh, pour
le relaxer, il ne lui faut pas grand-chose je crois… Une BD, comme le Nid des
Marsupilamis, qui est paru le 8 novembre 1956, un petit tarpé d’afghane…Et pour
le relaxer complètement… Rien de tel qu’une petite pipe… Opérée par une
professionnelle, c’est à vous décoller la peau des couilles… Vous inquiétez
pas, il a des bonnes adresses…
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