« C’est
peut-être pas l’Amérique,
« Mais l’Amérique,
ce n’est pas tout… »
Vingt ans
après sa victoire au Grand Prix Eurovision de Cannes avec l’imparable
« Nous les amoureux », Jean-Claude PASCAL, en panne de gros tubes
depuis lors, décidait de rempiler sous les couleurs luxembourgeoises, avec bien
moins de succès et un titre pas franchement moderne, voire carrément ringard, « C’est
peut-être pas l’Amérique ».
Ce n’est
certainement pas le Pérou ; d’autant plus que Jean-Claude PASCAL, avec son
style vieux beau tendance Aznavour, prêtait plus à rire qu’à séduire. Vous avez
dit ringard ? Autant jouer du Mozart au milieu d’un concert de rap…
Quoiqu’il en
soit, une fois de plus, le Concours Eurovision de la Chanson, vaste aréopage annuel
de canzonettas moisies qui font mouiller les hystériques falbalatesques de la
chose eurovisuelle si d’aventure il leur arriver de porter un sous-vêtement ou
un échantillon de tissu qui puisse s’en rapprocher, colle à l’actualité comme
le papier colle aux bonbons dans un survêtement de lycra par trop ajusté un
après-midi aoutien en plein cagnard sur la Canebière…
A moins de
revenir d’un voyage pluridécennal dans la huitième galaxie périphérique au trou
noir d’Ultron (pour les initiés Ultron-Les-Epluchures), et se voir incontinent
frappé d’une surdité, aussi totale que soudaine, à faire pâlir de jalousie
crasse Ludwig Van Cock-in-the-Wind (ou Bitovent, un des premiers meneurs du
mouvement naturiste), vous ne pouvez pas, décemment pas, ignorer ce qui se
trame de l’autre côté de l’Atlantique, dans cette vaste contrée qui nous a
donné tout à la fois Charlot et Kim Karda-chiante.
Alors, de
notre petite lorgnette européenne, il serait certainement bon d’entonner cette
ringardise luxembourgeoise eurovisuelle de 1981 placée en liminaire introductif
pour commencer les prémices du début, « c’est peut-être pas l’Amérique, mais
l’Amérique, ce n’est pas tout… ».
Non, ce n’est
pas tout, l’Amérique, même si nos adorables têtes blondes, qui sont souvent d’affreux
chiards geignards et mal torchés à baffer en continu, ne jurent désormais plus
que par le Coca rouge à tous les repas et les bâtonnets de merde parfum poulet
sauce à l’huile de chez KFC.
Alors, à tous
ceux qui conchient les principes amerlocs, l’imagerie du cow-boy à Stetson rivé
sur le moule à gaufres et la Marlboro rouge au bec, qui roule des mécaniques à
bord d’une bagnole de douze mètres de long, et tous les clichés qui ont pollué
notre vieux continent comme un vieux drap par la purée adolescente, je lance un
vibrant et sincère « bon courage » chargé de trémolos sansonnesques.
Oui, bon
courage, parce qu’on va devoir se farcir des pelletées de duplex avec les
Etats-Unis dans les heures voire les jours qui viennent… Bicoze le successeur à
la grande asperge cramée va être désigné ! Eh oui, entre la vieille peau
de vache replâtrée par les Ciments Lafarge Opérations Industrielles, et le fada
à perruque Casimir, les chroniqueurs politiques de tous bords et tous media se
paluchent si frénétiquement qu’ils en ont chopé des ampoules capables d’éclairer
le Stade de France à en faire cramer la pelouse…
Certes, l’ex-First
Cocue Lady ou l’accident capillaire orangé, ça ne changera guère notre train-train
routinier et l’on se lèvera toujours mercredi et les jours suivants pour aller
durement gagner sa pitance à la sueur d’un front horriblement ridé par le
labeur quotidien. Mais l’on veut évidemment nous vendre l’évènement comme la
chose la plus événementielle depuis la première tétée de stylo à béchamel par
Mathieu Delormeau, et les gauchos de France Inter (pléonasme) nous gratinent
une « nuit américaine » qui rien qu’à lire le programme donne une
furieuse envie de calendos bien coulant, des 78-tours d’André Verchuren, de
gros rouge qui tâche et de Gitanes sans filtre…
Il y a me
semble-t-il des choses autrement plus importantes que la possible élection à la
tête d’une des nations les plus puissantes d’un fou furieux capable de presser
le bouton de la bombe juste pour montrer qu’il en a dans le froc…
Si, si, en
cherchant bien, on devrait arriver à trouver quelque chose qui tienne le choc…
Enfin, qui tienne mieux le choc qu’une Dyane 6 face à une Volvo Amazon…
Inutile d’essayer
de rivaliser en faisant ds gorges chaudes de l’éviction surprise de l’ancienne
première Dinde hexagonale Sylvie Tellier du dernier tour de piste des
ex-célébrités et des has-never-been intégraux, « Danse avec les stars »,
éliminée au profit d’un énième repêchage de l’excité au carton jaune, Julien
Lepers. Ça veille aussi tard, dans les hospices ?
Je n’ose même
pas vous causer de l’instauration en douce par le gestapiste raté de la place
Bauveau du méga-fichier TES qui va répertorier tous les français… C’est
tellement superficiel, tellement peu risqué pour notre vie privée d’être ainsi
fiché et exposés au bon vouloir de nos gouvernants… Ça ne fait assurément pas
le poids !
Je ne vois qu’une
chose qui pourrait rivaliser, et encore, avec beaucoup de crème, d’épices et de
bandeaux « alerte info » sur fond de musique angoissante… La neige
fondue qui a nappé l’Île de France en occasionnant de dantesques encombrements
automobiles et quelques patinettes pédestres que n’auraient pas renié Candeloro
et Surya Bonaly au meilleur de leur forme…
Eh ouais, c’est
quand même dingue… On est presque à la mi-novembre, il fait froid… Y en a qui
vont s’indigner de cet état de fait, à coup sûr… Les mêmes qui hier, s’étranglaient
d’indignation devant les fortes chaleurs estivales…
Allez, je
vais vous laisser là, afin de regagner mes pénates pour préparer ma pitance
vespérale… Faites moi juste penser de ne plus jamais intégrer dans mon
alimentation de soupes en briquettes, ou encore pire, de soupe de poissons. J’ai
eu le malheur de zyeuter hier soir un reportage sur sa fabrication… Se goinfrer
d’une pleine bolée de jus de station d’épuration serait plus bénéfique…
Et hier soir
encore, c’est vous dire que la soirée télévisée a été enrichissante, au détour
d'un reportage intéressant sur les crèmes de marrons, un pâtissier qui affirme
que la myrtille amène de la nervosité à la barquette aux marrons... Un gâteau
nerveux... Mais où va-t-on ? Parlera-t-on suffisamment de la quiche agacée, de la
tarte hypersensible, du cake irritable, du Paris-Brest tendu, de la paella
bipolaire, du cassoulet déprimé, de la choucroute suicidaire, du rizotto
horripilé, du couscous secoué, de la daube débile, de la morteau invertie, de la
flammiche hystérique, du kouign-aman trépané, de la pizza bizarre, des navets
navrants, du macaroni massacré, de la glace agacée, du sorbet bourré, du
salsifis siphonné, du mille-feuille essoré, ou la tourte entartée ?
Et le 7
novembre 1980 déquillait de la surface des vivants Steve McQueen, cinquante ans
à peine aux myrtilles énervées, d’un arrêt cardiaque suite à une opération pour
ralentir le cancer des poumons qui le rongeait. Bien que très sportif, l’acteur
était un très gros fumeur, comme la plupart des ricains de l’époque. Eh oui,
comme le chantait Jean-Claude Pascal, l’Amérique, ce n’est pas le Pérou…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire