Il est, je
dois vous l’avouer bien amicalement, et sur le ton de la confidence, des
maladies dont on ignore jusqu’à l’existence et qui, pourtant, sont très
répandues…
Je ne vous
parle pas, bien évidemment, des maladies orphelines, qui chaque année sont mises
à l’honneur pendant le marathon télévisé des bons sentiments et de la main à la
poche, parrainé par des artistes en chute libre dans le vedettariat mais qui
gardent encore une certaines aura dans les consciences populaires.
Ce serait
tellement facile de tirer sur les ambulances, ou sur les fauteuils roulants du
Téléthon… Ils ne vont pas assez vite !
Je ne saurais
pas plus vous entretenir de cette forme aggravée de crétinisme congénital qui
se répand encore plus vite qu’une trainée de poudre parmi nos compatriotes qui
ont la funeste idée de regarder une émission de téléréalité, de lire un bouquin
de Marc Lévy ou d’écouter un extrait d’une chanson de Pascal Obispo (ah oui,
là, c’est du concentré…).
Imaginez
juste un instant la télé allumée sur « Le retour de la vengeance des Chtis
à Mykonos », le dernier album du Chauve sur la platine et vous, plongés
dans « L’horizon à l’envers », une somme assommante sur l’art et la
manière de faire le poirier quand on porte une jupe, qu’on pue des pieds et qu’on
néglige sa toilette intime à un point
tel qu’on vous surnomme Marée Basse…
Non, moi, je
veux vous parler des maladies inconnues patibulaires, mais presque… Je ne ferai
pas insulte à votre neurone, si tant est qu’il soit encore en fonctionnement à
cette heure avancée, mais il me semble raisonnable d’avancer que vous
connaissez la logorrhée, cette diarrhée verbale qui vrille les tympans et
tirebouchonne les chaussettes de votre interlocuteur.
Mais je vous
fiche mon billet de mille que vous ignorez tout de la constipation calvinopathique…
C’est tout l’opposé de la logorrhée. Après le torrent de mots souvent inutiles
et vains, survient souvent l’absence de défécation sur la page blanche, l’absence
d gros étrons sur le clavier et nib question selles dans le domaine des idées.
C’est mon
drame aujourd’hui, je suis complètement constipé clavinopathique. Bouché à l’émeri,
obstrué comme la place de la Concorde à dix-huit heures, oblitéré tel
quadrisomique profond… Rien, que dalle, nib de chez peau de zob… Inutilité d’une
cure express et intense à Chatel-Guyon, inanité de l’intégrale de Lorie à
pleins tubes et en 78-tours… Je n’ai pas d’idées, pas de matière (fécale ou
journalistique) ; j’ai l’énergie d’un flan démoulé dans un frigo en panne
dans un haut-fourneau sidérurgique, la vaillance d’une rondelle de sauciflard desséché
abandonné sur le zinc du buffet de la Gare de Romorantin, et la vigueur d’esprit
d’un partisan de Jean-Frédéric Poisson après un triple Get 27 et trois tonneaux
dans la luzerne et la 404 de Tante Marthe…
Je n’ai rien
de passionnant à vous dire, j’ai queutchi à recouvrir de mon mauvais esprit, je
n’aperçois rien, ma sœur Anne, à l’horizon de risible ou d’indignant…
Oh oui,
évidemment, si l’on veut bien se pencher à l’extrême au risque de basculer dans
le grand n’importe nawak ou le vide depuis le sixième (quand je vous disais que
vous vous mike-brantisiez), on pourrait ramasser avec des pincettes et un air
dégoûté du mec qui tente de décoller la merde de clebs gluante qui a pollué ses
Berlutti fait main à un demi-smic la paire, l’info du plan d’urgence de
Cazenave pour la Maison Poulaga… Qui risque dans un délai dramatiquement court
de se rabaptiser Maison Usher, question chute… Les hochets agités par le
Sinistre de l’Intérieur à l’extérieur (des sousous, des belles tutures, l’assurance
d’une belle médaille sur le catafalque une fois que des sauvageons vous auront
dégommé comme des pigeons d’argile à la Foire du Trône) n’ont même pas amusé
les condés qui lui ont presque respectueusement rétorqué de se les rouler en cône,
de s’y asseoir dessus et d’aller en prime se balader incontinent du côté de la
déchirure-pierre… à moins que ce ne soit l’Accroc-Paul… Enfin bref, d’aller se
faire mirer chez les Hellènes…
A défaut, nos
politocards préparent le terrain présidentiel, en commençant à nous beurrer la
tartine dans le sens du poil. Première niche visée, les retraités, à qui l’on
fait miroiter un coup de pouce s’ils perçoivent des retraites modestes. Ah oui,
le Pepère’s Lonely Socialos Branquignol Band a oublié de préciser que le coup
de pouce se situerait au niveau anal… Comme d’hab depuis quatre ans et demi,
quoi…
Les prochains ?
Ben nos amis les profs, quand ils rentreront de congés, de repos compensateur
consécutifs à l’arrêt maladie post-grève ; nos poteaux les fonctionnaires
avec un programme encore plus élargi que le trou de la Sécu et de Vincent Mc
Doom de pause clope-café, minutes syndicales, titularisation des stagiaires
remplaçant les titulaires en stage ; et tout le panel des pompeurs d’aides
sociales avec une généreuse rasade de promesses de relèvement du seuil des
plafonds et de majoration des augmentations consécutives aux retraits des
rajouts suite à radiation faute de l’imprimé cerfa en triple exemplaire sur
papier timbré rempli à l’encore bleue turquoise…
Mieux
vaudrait encore ce falbalas brillant mais creux que les déclarations
déconnectées du Quart de Brie de Meaux, avec ses airs de Marie-Antoinette de la
chocolatine. Ce qui permet toutefois à un boulanger libournois de lancer la
copélatine à quinze centimes effectifs. Mais qu’on ne peut manger décemment qu’avec
l’achat corrélatif d’un microscope à balayage électronique au tarif de mille
huit cente trente euros… Et après, on s’étonne de l’affaire Bygmalion…
Si nos
politocards nous jouent du pipeau, d’autres préfèrent la trompette… Une
trompette qui pleure aujourd’hui le départ d’un des virtuoses modernes de l’instrument,
Georges Jouvin, qui a déquillé lundi à l’âge de 93 ans. Musicien virtuose et
compositeur, Georges Jouvin, fort de plus de soixante-dix albums et célèbre
pour sa moumoutte en acrylique grand teint, a laissé un répertoire très varié,
allant de la variété au classique en passant par le jazz et les reprises des
succès de l’époque, un mode très appréciée des années 50 jusqu’au prémices des
années 80. Titre prémonitoire de son répertoire, « Les larmes d’une
trompette »…
Lui, il nous
avait fait pleurer de rire mais aussi d’émotion, et ce n’est pas sa disparition
le 27 octobre 1990, victime d’une hémorragie cérébrale qui va nous dérider. Injustement
surtout connu en France pour son rôle de Renato Baldi, l’homosexuel viril qui
se fade les sautes d’humeur du non moins génialissime Michel Serrault en Zaza
Napoli dans « La Cage aux folles », Ugo Tognazzi n'en fut pas moins
un comédien fétiche de tous les grands réalisateurs italiens des années 60 et
70. Sa popularité, immense, se fondait sur une capacité toujours renouvelée à
porter à l'écran, avec justesse et naturel, les travers et les défauts dans
lesquels les Italiens se reconnaissaient. N’est-ce pas, Renato ?
Renatoooooo ???
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