« C'était
le temps des fleurs
« On
ignorait la peur
« Les
lendemains avaient un goût de miel
« On
était jeunes et l’on croyait au ciel… »
C’est certainement
louche, comme aurait Yolanda dont le frère a la manie d’exercer une pression
certaine sur les appendices masculins, mais je vais vous demander de vous
retourner…
Vous
retourner vers un passé encore relativement proche, et pourtant déjà si
lointain dans nos mémoires…
Un passé qui
nous apparait aujourd’hui au travers du kaléidoscope des instantanés de l’actualité
comme autant de temps des fleurs, autant de paradis perdus, autant de
madeleines proustiennes que l’on trempe désormais avec amertume dans le thé
aigre-doux de la mémoire…
La mémoire
qui parfois devrait nous faire défaut, tant elle a été mise a rude épreuve
depuis quelque temps…
Temps passé, temps
jadis, temps révolu, et bien révolu ; époque d’une certaine insouciance, jours
où nous ne connaissions pas notre bonheur, notre nonchalance, notre sécurité…
Sécurité bien
mise à mal depuis ce 1er octobre 2012 où j’eus l’heur, le malheur persiflerons
certaines mauvaises langues vipérines, d’entamer ces chroniques qui vous
ballotent depuis lors entre mes humeurs (souvent mauvaises), mes éclats de
rires ou de colère (parfois homériques et régulièrement Homère d’alors), mes
calembours lamentables voire carrément désespérants, mes indignations et mes
idées fixes (je salue au passage la crasse de Zaz, le klaxon vocal de Maé, le
moulebite de Tom Daley, et l’œuf de Pâques caché sous la cravate de traviole du
culbuto élyséen)…
Ce n’est pas
si vieux (et pourtant Sadate comme on dit au Caire) mais cela nous semble perdu
à des années-lumière, aux confins d’une galaxie qui ignorait (ou feignait d’ignorer
en tous cas) la peur de l’attentat avec des regards de traviole sur les barbus
affublés d’une trogne qui, de toute manière, ne nous revient pas… Qui ignorait
l’incompréhension des massacres de masses au nom d’un Dieu qui n’a jamais
demandé de telles absurdités sanglantes ou d’une rancune aussi absurde qu’un
poisson sans bicyclette… Qui ignorait qu’on pouvait se faire sauter la caisson
par des enturbannés mononeuronaux pour dessiner…
C’était hier,
il y a quatre ans… Et pourtant, on croirait à une éternité… On s’étripait juste
sur les premiers signes d’incompétence de Pépère, et pas à Alep, qui risque
fort de rester notre Guernica du vingt-et-unième siècle… On rigolait des
prouesses hotelières de la bite sur pattes du FMI, des handballeurs qui se
faisaient prendre la main dans le sac, alors qu’ils auraient mieux fait de l’avoir
sur la balle…
Quatre ans !
Je ne sais si le bébé que je porte presque tous les jours sur les fonds
baptismaux, et croyez-moi que certains jours, ça vous muscle les avant-bras
bien mieux que la branlette, est toujours du goût de ses lecteurs ; mais
une chose est sure, rien n’est plus comme avant.
Hélas !
Oh,
évidemment, nous avons toujours la ronde infernale de nos politocards qui
seraient tous prêts à sucer de la bite de lépreux par paquets de douze si ça
leur garantissait un maroquin, une élection ou une responsabilité quelconque
mais grassement rémunérée…
Elle est
bonne la place, elle est bonne la soupe…A les voir toutes et tous se précipiter
dans la joyeuse foire d’empoigne des primaires, on se dit que ce doit être le
nirvana intégral avec caviar à la pelleteuse et piscines olympiques de Dom
Pérignon millésimé… S’il y a pléthore à droite, il y a myriade à gauche, avec
le dernier arrivé, le Redressé Productif qui, ô surprise, battrait le graisseux
de la Rue du Faubourg Saint Honoré… Battre Hollande, me direz-vous, rien de
sorcier… Même Valoche Rottweiler s’y adonnait avec entrain, alors…
A gauche, on
se prépare des nuits difficiles, des matins pâteux et des nervousses
brèkedownes… Ce n’est guère mieux à droite où l’on astique les piques
vipérines, les réparties cinglantes et les peaux de bananes passées au savon
noir… Peaux de bananes, voire peaux de poiscaille délicatement disséminées par
la brailleuse de droite, Nadine Morano, qui ne soutiendra pas Juppé, « de
centre gauche »… Si on la prend comme référent, Marinette serait presque
du même bord que Mélenchon…
Nous avons
toujours les allers retour de l’Eglise et de ses représentants (et je ne vous
cause pas des prêtres pdéophiles, pléonasme) sur les prises de positions face
aux questions actuelles. On aurait voulu croire que François (la vieille tige
vaticane en robe blanche, pas l’encasqué qui trempe le croissant) serait un
pontife ouvert, tolérant, progressiste… Et le voila qu’il nous fait un caca
nerveux sur la théorie du genre… On espérait le pontife, on a eu le poncif…
Avec en prime
ceux de la Grande Jajat, invitée de la matinale d’Inter et qui s’est lancée
dans un vertigineux numéro de claquettes verbales avec langue de bois assortie
sur les propos papaux… C’était toujours ça de gagné sur les questions perfides
sur sa réforme calamiteuse…
Eh oui, nous
avons, heureusement, toujours les futilités débiles de l’actualité, à l’instar
de ce pigeon accusé de djihadisme et placé en détention en Inde… Tout le monde le
croyait indou, il était un dur…
Et nous
aurons toujours, en tous cas je le souhaite afin de vous dérider, ce qui va être
rudement costaud chez certains, des pipoles qui prennent leur nombril pour l’origine
du monde… A l’image de Kim Kardashian, victime d’un cambriolage dans un hôtel
parisien, qui aurait, selon les chaînes et les versions, été mise en joue,
fortement secouée par le butin de plusieurs millions de dollars, voire même
victime des derniers outrages (si les mecs avaient envie de jambonner de la
poupée gonflable…)… Mais au final, faut bien l’avouer, son histoire, c’est d’un
Kardan-chiant…
Rien n’est
plus comme avant, mais les anniversaires de la mémoire, les pierres blanches
empoussiérées de nos souvenirs seront toujours là… Même s’ils ne sont pas
agréables… Souviens-toi, c’était un lundi, chantait Joe Dassin… Oui, c’était un
lundi, et l’on ne se doutait pas encore que le déluge qui s’abattait depuis
trois jours sur la ville déclencherait un tel cataclysme… Le 3 octobre 1988, Nîmes
est ravagée par des inondations gravissimes. Parce qu’il est des souvenirs graves
qu’il faut garder à flot, même au sein du temps des fleurs…
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