Loin de moi l’idée
de vouloir figurer ici et maintenant une réincarnation moderne de Jacques
Chancel, accoucher radiophonique avec ses géniales, mais soporifiques
Radioscopies… Mais je me dois de vous poser cette question cruciale, que
personnellement, je ne pose jamais, mais dont l’absence pourrait cruellement
vous blesser, voire même vous vexer…
Ne vous
êtes-vous jamais sentis vidés ? Non, pas vidés comme quand vous vous
secouez la nouille ou que vous vous essorez la frisée après un petit pipi des
familles… Pas vidés comme quand vous venez de faire flotter le rondin après un
plouf mémorable… Pas non plus vidés comma après avoir renvoyé la marchandise
par le haut et les voies naturelles, en serrant les dents pour garder les plus
gros morceaux, petits gourmands… Non !
Le vidé de
chez vidé, le nettoyage complet par le vide, la vidange totale façon Bois de
Boulagne, le burn-out version autocombustion intérieure… La sensation d’imiter
la boite crânienne d’un candidat de téléréalité, le slip d’un eunuque ou les
cordes vocales d’Etienne Daho ?
Si vous vous
êtes sentis un jour un clone des intentions de votes de Jean-Frédéric Poisson aux
primaires de droite, ou de l’encéphalogramme de Steevy Boulay, alors vous ne
pouvez que me plaindre chaleureusement, façon pleureuses algériennes et chœur antique
grec…
Vous pouvez
me plaindre… Quel enthousiasme ! Quelle spontanéité ! On dirait une
assemblée de manchots muets du temps du Soviet Suprême… Evidemment, on est loin
des Ziegfeld Folies question ambiance actuellement… On aurait plutôt lourdement
tendance à nous rejouer un réveillon embrumé au Père Lachaise avec des poèmes d’Emile
Verhaeren lus par Pierre Arditi enroué…
Ah permettez !
C’est tellement gai en ce moment…Se réveiller avec la zigounette à extraire à
la pince à escargot tellement les températures fraichissent la nuit, signe
irrémédiable que l’été s’en est allé… Entendre quand on a encore la tête dans
le pâté et sur la tartine beurrée les horreurs perpétrées à Alep dans la
parfaite indifférence internationale… Se coltiner des confrères et consœurs
dont la seule vue vous colle des prurits exponentielles… Se fader les clients
mononeuronaux qui vous téléphonent douze fois dans la semaine pour savoir où en
est leur dossier (et vous de vous retenir de répondre : dans ton cul)…
Vidé, j’vous
dis ! Vidé comme un vulgaire Ribéry après une entrevue avec Zahia… Vidé
comme un compte en banque après la ponction Sapin… Vidé comme la malle à bijoux
du fessier Karda-chiant…
Vraiment,
quelle affaire que le saucissonnage de la poupée gonflée, qui se retient de
pleurer devant les caméras pour éviter de saloper les dix centimètres de crépi
couleur terracota cramée recouvrant sa trombine en plastoc… Pour une fois que
Kim n’avait pas de cul… Mais elle pourra se faire consoler par son beau-père,
Bruce Jenner, qui a lui aussi vécu la disparition de ses bijoux de famille…
Mis à part
cela… C’est le vide, le néant total dans les futilités épicées de l’actualité
du jour… Rien, nicht, nada, que dalle, nib ! La véritable candidate à Miss
France avec son ciboulot vide, et le courant d’air qui lui traverse la tronche
qui va bien en prime…
Je ne vais
pas m’étendre imprudemment sur les petites phrases qui commencent à fuser de
part et d’autre dans le microcosme politique… Par contre, si certains aiment se
rouler dans la merde…
Pour tenter d’exister
dans la buzzosphère actuelle, ce n’est plus le plus séduisant programme qui
compte, ce n’est plus le physique le plus attirant qui fait flaquer les
cochonnes et cartonner les slips des tarlouzes de France et de Navarre qui
importe… C’est à celui qui fera le plus gros buzz en débitant la plus grosse ânerie
ou la plus putride vacherie…
Manu Macaron semble
bien parti pour remporter le morceau… Faut dire qu’avec son vieux cageot qui a
appris l’art du commérage sous Louis XIII, il est à bonne école. Après la laïcité
revancharde du populiste Valls, le débroussailleur de savanes en jachère en a
mis un voyage au crénelé bordelais en fustigeant son « étonnante arrogance »…
Il est vrai que Macron, c’est l’humilité incarnée…
Et comme il
ne faut pas apprendre au vieux cyclope breton à faire des simagrées, fût-ce des
détails sentant le gaz… On a ressorti Neunœil de Montretout de son bocal de
formol, on lui a mis une nouvelle pile dans le derche et il est reparti comme
en 39, affirmant que Sarkozy occupe au fur et à mesure le terrain que Marinette
évacue pour aller vers le centre… On va lui changer sa couche, hein, parce que
sinon, il va nous affirmer que sa fille est d’extrême-gauche et qu’elle se joue
un solo de mandoline en pensant au Che…
Se jouer un
solo de mandoline, se beliner la mouflette, se faire juter le chauve à col
roulé, se coller une chaloupée du spaghetti à béchamel… Peu importe le nom
scientifique, ce sera toujours mieux que de s’en faire coller un double décimètre
dans le couloir à Nutella par nos gouvernants, prêts à tout pour éviter le
naufrage complet du Titanic hollandouillesque…Prêts à tout et même au ridicule…
Le Pétillant
fanfaronnait sur le sauvetage d’Alstom… Commander des TGV (qui coutent la peau
du cul en abat-jour, et seront à la charge du contribuable, évidemment) pour
les faire rouler sur le réseau secondaire inadapté à la grande vitesse… Fallait
oser, quoi… Et on achètera des Rafale pour remplacer les pigeons voyageurs ?
Ah, on fait
des choux gras sur des conneries, hein ! Mais les vraies nouvelles, on
efface, on zappe, on oublie… Les infos importantes, on les file sous le tapis… On
évitera de parler de ce drame moderne de la misère, à Villejuif, où un couple a
été retrouvé pendu, expliquant ce suicide par le fait qu’ils ne pouvaient plus
payer le loyer… La misère, la vraie, est toujours silencieuse… Mais putain qu’elle
fait mal aux oreilles…
Pour rester
dans le ton, et jeter dehors toute velléité de rigolade, voire de franche
gaieté, rappelons-nous que l’ORTF savait nous faire chialer copieusement avec
ses mini-séries qui respiraient bon la misère des temps passés et des drames humains…
Entre le 4 octobre et le 8 novembre 1969, « Jacquou le Croquant » n’évita
pas un poncif du genre dramatique… Et permit à son héros, le jeune Eric Damain
de se faire un petit nom notamment en enregistrant plusieurs disques, et en participant
deux fois aux sélections internes de l’ORTF pour le Grand Prix Eurovision, en 1970
avec « Un enfant se balance » et en 1972 avec « Petit Tom et Grand
Tom »… Quand on parlait de vide…
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