« Ce
soir, ce soir, je vous préviens, on déménage,
« Ce
soir, ce soir, on déménage tous les étages… »
Oui,
je sais, ce n’est pas beau de se moquer des chanteuses mortes qui ne reconnaissaient
plus personne en Massey-Fergusson mais sentaient monter des désirs dans le
creux de leurs reins, et des actrices flétries qui jouaient aussi juste qu’un
disque de Stone joue faux…
Reconnaissez
que BB, puisque c’est d’elle dont c’est à propos de ce que c’est que je vous
cause, fut à son époque une sacrée bombe… Bon, aujourd’hui c’est à croire que
la bombe lui a pété en pleine gueule… Mais Brigitte Bardot a indubitablement aidé
au temps de sa splendeur anatomique à la confection d’innombrables cartes de
France dans la chaleur ouatée des couettes de nos parents… Et si vous vouliez
freiner l’excitation galopante qui s’emparait de vous et promettait une
nouvelle couche de crépi au plafond de votre chambrette, une seule
solution : vous mettiez un de ses 45-tours sur le pick-up !
Autant
Brigitte était carrossée comme une fusée, autant elle n’avait du rythme et de
la justesse de ton qu’une idée des plus vagues, et il fallait une sacrée dose
de stoïcisme aux ingénieurs du son chargés du mixage des prises de son pour
transformer tout cela en quelque chose d’à peu près écoutable…
Heureusement
que Brigitte Bardot chantait des fadaises souriantes, et courtes, comme ce
« On déménage » que je chantonne depuis cet après-midi en faisant mes
cartons…
Oui,
je sais que certains diront, le rictus sarcastique aux lèvres et la remarque
assassine sur le clavier, que ça n’est pas précisément une nouveauté, et que le
truc qui remue le plus chez moi, c’est le petit vélo que j’ai dans le ciboulot…
Et pourtant… Je
déménage… Je déménage de la masse quand je déplace les lignes de mon corps dans
le délicat art qui fait évoluer les lignes de mon être, couramment dénommé
courir… Je déménage de la cafetière quand je me mets au clavier pour bavasser
les âneries dont certains se repaissent comme un biafrais le ferait d’une purée
de manioc pas fraîche… Je déménage aussi de bureau, parfois…
Les mains
dans la poussière de certains tiroirs qui n’ont pas été tirés depuis des
lustres (et je ne me laisserai pas aller à la facilité de donner les noms de
certaines connaissances pour donner une comparaison…), jetant les trucs
vraiment irrécupérables et parfaitement inutiles (non, je n’entreposais pas
Tititne Boutin dans les tiroirs…), conservant certains machins qui se
révèleront tout aussi dénués d’utilité même s’ils peuvent encore vous paraître
séduisant aujourd’hui (désolé, je n’ai pas de poupée de François Hollande en stock)…
Le
déménagement est programmé pour ce weekend, et heureusement, la translation du
cabinet secondaire agathois (non, je ne donne jamais de rendez-vous de
consultation aux cunus…) sera rendue moins pénible par la proximité des deux
bureaux… Mine de rien, ça aide !
Moi le
dimanche, je ne fais rien, je me dis… Oups ! Pardon, j’ai des renvois de
Rika Zaraï dans le texte (lamentable) des ses ritournelles… Moi, le dimanche,
je déménage, mais pour certains, ça déménage sec toute la semaine…
En tous cas,
le déménagement est terminé pour Merouane Benahmed, l’ex-terroriste du GIA en
fuite. Il a été gaulé en Suisse. Ld dernier déménagement pour lui, ce sera
direction la prison, où il va être largement introduit…Mais chacun fait ce qu’il
veut avec son derche, moi ça ne me regarde pas…
On déménage
également en politique, mais ce n’est pas précisément une nouveauté… On
déménage du ciboulot sévère en ce moment… Mais c’est à cause des primaires… Ça
leur donne des sueurs nocturnes, des démangeaisons dans les poings trop
fortement serrés, des contractions dentaires, ces éliminatoires… Alors
forcément, ils pètent un câble, ils ruinent une durit, ils fissurent la
couscoussière…
Inutile de
revenir sur le gazouillis de Titine Boutin, c’est en fait elle le mètre étalon
du déménagement cérébral en politique… Complètement dézinguée la lutineuse de
missel dans l’hémicycle !
A peine moins
utile de s’appesantir sur le déménagement quasi-ininterrompu de l’Ex, qui
envoie chier proprement des étudiants gabonais qui perturbaient un de ses
galas-concerts… pardon, meetings de campagne. Lui, depuis qu’il nous a pondu la
billevesée sur les gaulois, il vire limite plus à droite que Marinette…
Juppé, quant
à lui, rêve de déménager Sarko vers le magasin d’antiquuités, et regrette la
nullité du débat politique relativement à nos ancêtres les Astérix… Faut dire
que si on se met à débattre sur les idées de fond, on pourra se coucher de
bonne heure…
Témoin de
cette prise de hauteur (dans son cas, c’est qu’il a grimpé sur un escabeau), le
petit hongrois à tics de l’épaule qui estime avoir « pulvérisé » Léa
Salamé lors de l’émission télévisée de la Deux… Toujours aussi modeste des
chevilles… Alors, j’ai entendu une pulvérisation ce matin à la radio… On arrête
pas le progrès…
On déménage même
au-delà des frontières… A l’instar de ces policiers belges qui déposent des migrants
en France et provoquent un incident diplomatique… On se paye trop souvent la tête
des belges pour qu’il n’y ait pas quand même un petit fonds de vérité…
Et elle, elle
déménageait toujours dans les bals musette, sur le toit de sa Traction ou de sa
DS pendant le Tour de France, clouée sur le toit avec son sombrero et maquillée
aux moustiques, sur les disques qu’elle commercialisa par dizaines… Vous aurez
reconnu la rousse la plus incendiaire avec son rouge à lèvres rouge fluo
tartiné à la pelleteuse, Vévette… Yvette Horner, qui naquit le 22 septembre
1922 et dont on a tous eu un jour à subir un de ses morceaux d’accordéon. Vévette
fait aujourd’hui de plus en plus corps avec son instrument, puisqu’elle a au
moins autant de plis que lui…
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