Bref, j’ai
plaidé…
Et non pas j’ai
plaidé bref… Enfin, plaidé… J’ai essayé, j’ai tenté, j’ai eu l’intention, la
grosse envie, l’irrépressible désir et l’incoercible besoin…
Mais j’ai
attendu, j’ai poireauté, j’ai mariné, j’ai fait banquette, j’ai patienté, j’ai
croqué le marmot, j’ai compté les mouches au plafond tout fraîchement peint du
nouveau Palais de Justice, j’ai pu détailler avec des plaisirs coupables de fin
gourmet et d’enculeurs de diptères les veines du bois brut à peine vernies du
bureau mastoc digne du mobilier est-allemand des années cinquante devant moi…
J’ai eu l’insigne
honneur d’entendre plaider avec brio et leur langue certains de mes confrères,
j’ai eu le redoutable honneur d’en entendre bavasser longuement, très
longuement, trop longuement, certains autres, j’ai failli saigner des tympans
en entendant requérir un stagiaire bien sympathique mais qui aurait mieux fait
de rester chez lui à sucer la gougoutte à maman ou la quéquette à son mari…
Et enfin,
après une quantité impressionnante de dossiers éclusés, et de balivernes
plaidées par mes confères et consoeurs qui voyaient l’heure tourner et leurs
estomacs crier famine, j’ai plaidé…
Oh, ce n’est
pas que je plaide mieux ou pire qu’avant, et je me garderai de vous dégainer le
fameux « cétémieuavan » pour regretter les salles crasseuses de l’ancien
Tribunal et les geôles délabrées où s’entretenir avec son client relevait de l’exploit
qu’on accomplissait en apnée ou avec le nez bouché, spécialement en été…
Ce n’est pas
non plus que les salles clonées du nouveau bunker, pardon, palais, soient à ce
point déshumanisées, aseptisées et vides émotionnellement parlant qu’on aurait
envie de se balancer par les meurtrières servant de fenêtres (manque de bol,
elles sont toutes scellées)…
Bref, j’ai
plaidé, et l’heure tardive, et un facétieux confrère, aidant, l’affaire s’est
soldée par des sourires, les nerfs des uns, des autres, et de la Marguerite
Gauthier de service, lâchant comme des sandows sur le chargement sur le toit de
la 504 break qui repart au bled en juillet…
Bref, j’ai
plaidé… Et je ne sais pas si j’aurais le courage, et surtout le culot, de
plaider pour certains des acteurs principaux des futilités du jour…
Autant vous
le confesser immédiatement, je ferais jouer avec toute la vigueur du désespéré
qui actionne son parachute de secours à dix mètres du sol ma clause de
conscience si je devais défendre Monseigneur Barbarin, le tripoteur d’enfant de
chœur dans les recoins de sacristie… Ce n’est pas que je n’aime pas les choses
de l’église (le calme reposant d’une église de village l’après-midi, l’odeur de
l’encens, le jeu de lumière des vitrail le matin entre si heures quarante et
sept heures douze), mais défendre un mec qui aurait dévoué à se vie à un mec (Jésus,
c’est pas Dalida non plus, hein) et qui ferme les yeux sur des petits trous de
balle élargis par les cierges pascaux, ça non !
Pas sur que j’accepte
le cas Huzac, avec son lot de bonimenteries et son néologisme finement relevé
par Bernard Pivot. Même si Jéjé Le Pèze-en-suisse nous a cahuzaqué qu’il s’était
rêvé Jeanne D’Arc, c’était à cause des voix de Michel « Anaha »
Rocard, Francis Blanche, Pierre Mendès-France et Jean Jaurès… par contre, j’inciterais
son PQ à porter plainte : c’est inhumain d’avoir à torcher une pareille
merde…
Par contre, je
prends immédiatement le dossier de ce groupe anti-radars facebookien… La Cour
de Cassation, en les relaxant définitivement, a jugé qu’il n’était pas interdit
d’informer de leur localisation. Premièrement, ça permet de faire ralentir les
Fangio du dimanche, et deuxièmement, ça prive l’Etat de quelques millions d’euros
de recettes, ils nous pompent déjà suffisamment…
Concernant les
dossiers de l’Ex, je ne pourrais que lui conseiller dans un premier temps de
grimper dessus, il serait peut-être alors à la hauteur des circonstances… pour
le reste, l’énervé de l’omoplate gesticule comme un shiva politicien pour
éviter le renvoi en correctionnelle avant la primaire… Autant dire que le Nain
vire à l’extrême-gauche en s’invitant à la Fête de l’Immunité…
C’est par
contre un niet définitif et bien timbré, démontrant mon caractère affranchi,
que j’opposerai à ce sous-chef de La Poste, dans le Nord, qui a obligé une
employée de 25 ans qui faisait un AVC a continuer son travail… C’est vrai quoi…
Pour une fois qu’ils bossent, à La Poste…
Alors qui ?
Qui défendre ? Pour qui plaider ? Car, comme me le disait hier encore
Guy-Louis dont la démarche façon Donald Duck en disait long sur le weekend qu’il
a subi, on n’est jamais trop plaidé…
Sans doute
faudra-t-il bientôt un bon avocat à Patrick De Carolis, qui balance dans son
dernier bouquin à propos de l’échantillon présidentiel à talonnettes
surhaussées. Sarko, toujours dans la demi-mesure et la délicatesse, aurait fait
pression aux fins de virer Patrick Sébastien et Laurent Ruquier. Deux parangons
du bon goût et de la finesse en matière d’humour pourtant… Et il aurait fallu
leur dire quoi ? Casse-toi, pâuv’ con ?
Quoi qu’il
faille désormais en toutes circonstances modérer ses propos, filtrer sa logorrhée
comme les cigarettes, édulcorer ses paroles à l’instar de son café… Sinon, il
faudra s’attendre à une vendetta corse ; l’île de beauté (mais aussi de
Patrick Fiori) où vous le savez, on autorise d’interdire les burkinis, et où
les cafés allongés arrivent toujours après le coup de feu dans les restaurants…
Pour preuve, encore un homme abattu par balles ce mercredi matin… Feignants les
corses ? on dira qu’ils sont vite abattus…
Et quoi de
mieux pour éviter de se laisser abattre (le leitmotiv de la famille Kennedy) qu’une
bonne petite chanson disco bien calibrée pour faire mouiller les tee-shirts et
les aisselles sur les pistes des discothèques ? Un petit « I will
survive » par exemple… Evidemment pas l’inécoutable version française
piaillée par Régine, ni la nouvelle version revampée couinée par Larusso, celle
qui se coiffait comme un dessous de bras… La seule, la vraie, l’unique, la
version originale 1978 chantée par Gloria Gaynor, à qui vous n’oublierez pas de
souhaiter un bon anniversaire, la diva du disco étant née le 7 septembre 1949.
Au moins est-elle à l’unisson de sa chanson-phare, je survivrai…
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