« Débout,
les morts ! »
Adjudant
Péricard, sortez immédiatement de ce corps ! De ce corps d’armée… Armée
jusqu’aux dents… Dents de lion…Lion de Belfort… Belfort pas si loin de Verdun…
Le vert d’un printemps pourtant bien sanglant… Sans gland ni sans gants pour
fournir sans cesse la mitraille en chair à canon en ce mois d’avril 1915…
L’adjudant
Péricard, resté célèbre pour ce mot tentant de galvaniser les pauvres poilus
qui n’attendaient qu’une bombe schleue pour s’envoler en vitesse et en miettes
vers le terminus des prétentieux, a vraisemblablement opéré un triple looping
piqué avec rétablissement sur la clavicule et lutz piqué du bassin dans sa
caisse ces jours-ci…
Debout, les
morts ! Il n’y a pas une seule émission de variétés télévisées qui se
respecte sans le recours éhonté à des images d’archives usées jusqu’à la trame
et faisant revivre les pointures de la chanson d’hier et d’avant-hier. Que n’a-t-on
revu mille fois déjà le survolté Cloclo virevolter en smoking pattes d’eph’
entouré de son quinteron de bobonnes à peine vêtues, le rondouillard Carlos
nous faire la biguine de sa doudou adorée dis donc, le jet de cacahuètes sur
les binocles zitroniennes ou les fous-rires inextinguibles de Denise Fabre, qui
elle pour encore vivante n’en est pas moins cathodiquement décédée…
Debout, les
morts ! Les majors des maisons de disques se font des réservoirs à semence
en or triple épaisseur en exhumant de leurs fonds de répertoires ce qu’ils ont
de plus ringard, d’une mélopée réaliste pleurnichée par un ersatz de Berthe
Sylva à la version italienne de la chanson flamande eurovisuelle en 1969, en
passant par les bêlements de Julien Clerc et de Carène Chéryl ; en les
vampant à grands coups de liftings numériques pour vous vendre telle une soupe
mal réchauffée ces versions modernisées…
Debout, les
morts ! A la télé aussi, en dehors des variétés toujours friandes de
viandes froides et de cercueil mal scellé, on aime à sortir les grandes pailles
et aller aspirer à pleine bouche les gouttelettes sur les tôles froissées du
grand carambolage du dimanche soir ; on raffole d’une image volée d’une
dépouille sur son lit de mort avec les commentaires larmoyants qui vont bien ;
on s’en mouillerait presque le slip à la vue des débris d’une catastrophe
aérienne, mêlant kérosène, effets personnels, morceaux de carlingues et de
dentier…
Debout ,les
morts ! En politique aussi, on pille allègrement les stèles en se
réclamant du Général ou de Tonton, à un point tel et avec une telle absence de
vergogne que les tombes de Jarnac et de Colombey ont pris des allures de
machines à laver bloquées en position essorage intensif…
Débout les
morts ! Puisqu’ils ne viendront pas contredire les calembredaines que vous
osez proférer pour vous couvrir parce que vous vous êtes fait choper avec non
pas le doigt dans le pot de confiote mais le corps entier dans un silo
industriel de chez Andros, quoi de plus facile que de leur faire porter le
chapeau…
Debout, les
morts ! Et Cahuzac, qui transparaît jour après jour comme une petite
crapule dénuée de la moindre once de fierté, balança Rocard… C’est pour lui qu’il
avait ouvert son premier compte en Suisse… Vu que Monsieur « Anaha Bigbang »
fume désormais ses gitanes au goût pissenlit, ce sera difficile de porter la
contradiction…
Debout, les
morts ! Et certainement que Cahuzac a également dû passer du pèze en
Suisse parce qu’il a vu une nuit en rêve Saint-Michel Royer le lui demander, et
que ce couillon-là l’a fait… Déjà qu’il n’était pas spécialement sympathique,
la grande asperge, il est carrément passé à franchement détestable…
Debout, les
morts ! Et heureusement que la bêtise crasse de ce père de la Réunion n’en
a pas occasionné. Mécontent de voir que la course ne s’arrêtait pas alors que
son fils cycliste avait chuté, il n’a trouvé de pire moyen pour se venger d’entraver
volontairement la route au passage des autres coureurs… Son fils est peut-être
le roi de la pédale (même s’il est hétéro) mais son père est certainement le
roi des cons…
Debout, les
morts ! Et il semble que cette supplique soit des plus vaines dans la
bouche de Vincent Bolloré, qui éprouve les pires peines du monde à relever les
audiences de Canal +. Le futur accident industriel de la chaîne se nomme le
Petit Journal… Petit Journal, mais gros malaise après s’être fadé quasiment
demi-heure de Cyrille Eldin, tour à tour sexiste, egotique, omniprésent… Mais
jamais drôle. Si le Petit Journal a fait sa rentrée récemment, il risque de
faire sa sortie encore plus rapidement…
Debout, les
morts ! Mais là, il n’y a hélas guère d’espoir de redressement du côté d’Isabelle
Dinoire, la première patiente greffée du visage, décédée de longue maladie à même
pas 50 ans, ou d’Elisabeth Collot, doyenne des français avec ses 113 printemps
au gazogène nouveau…
Debout, les
morts ! Car du courage, il en faudra bien une grosse louche à Benoît Hamon
pour mener à bien et sur les fonds baptismaux son micro-parti dénommé « Elpis »…
Mais si, Benito, ça va marcher du feu de Dieu, ton truc ! Bientôt, on
verra Elpis partout ! Elpis dans son froc, Elpis de peur que le FN ne l’emporte,
Elpis à côté de la cuvette à proximité des capotes dans toutes les bonnes
backrooms, Elpis le plus long pour éviter de se tremper les godasses…
Debout, les
morts ! Car il en fallu du courage, ce 6 septembre 1956, à Bonneville Salt Flats, aux États-Unis,
à Jean Hébert, pilote-ingénieur chez
Renault, pour piloter l'Étoile filante, propulsée par une turbine développant
270 chevaux, conçue par l'entreprise française Turbomeca, et battre le record
de vitesse de sa catégorie (moins de 1 000 kg) avec une vitesse de 308,85 km/h,
moyenne extraordinaire quand on connait les performances des Renault de
l’époque…
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