mardi 6 septembre 2016

Brèves du 06 Septembre 2016

« Débout, les morts ! »

Adjudant Péricard, sortez immédiatement de ce corps ! De ce corps d’armée… Armée jusqu’aux dents… Dents de lion…Lion de Belfort… Belfort pas si loin de Verdun… Le vert d’un printemps pourtant bien sanglant… Sans gland ni sans gants pour fournir sans cesse la mitraille en chair à canon en ce mois d’avril 1915…

L’adjudant Péricard, resté célèbre pour ce mot tentant de galvaniser les pauvres poilus qui n’attendaient qu’une bombe schleue pour s’envoler en vitesse et en miettes vers le terminus des prétentieux, a vraisemblablement opéré un triple looping piqué avec rétablissement sur la clavicule et lutz piqué du bassin dans sa caisse ces jours-ci…

Debout, les morts ! Il n’y a pas une seule émission de variétés télévisées qui se respecte sans le recours éhonté à des images d’archives usées jusqu’à la trame et faisant revivre les pointures de la chanson d’hier et d’avant-hier. Que n’a-t-on revu mille fois déjà le survolté Cloclo virevolter en smoking pattes d’eph’ entouré de son quinteron de bobonnes à peine vêtues, le rondouillard Carlos nous faire la biguine de sa doudou adorée dis donc, le jet de cacahuètes sur les binocles zitroniennes ou les fous-rires inextinguibles de Denise Fabre, qui elle pour encore vivante n’en est pas moins cathodiquement décédée…

Debout, les morts ! Les majors des maisons de disques se font des réservoirs à semence en or triple épaisseur en exhumant de leurs fonds de répertoires ce qu’ils ont de plus ringard, d’une mélopée réaliste pleurnichée par un ersatz de Berthe Sylva à la version italienne de la chanson flamande eurovisuelle en 1969, en passant par les bêlements de Julien Clerc et de Carène Chéryl ; en les vampant à grands coups de liftings numériques pour vous vendre telle une soupe mal réchauffée ces versions modernisées…

Debout, les morts ! A la télé aussi, en dehors des variétés toujours friandes de viandes froides et de cercueil mal scellé, on aime à sortir les grandes pailles et aller aspirer à pleine bouche les gouttelettes sur les tôles froissées du grand carambolage du dimanche soir ; on raffole d’une image volée d’une dépouille sur son lit de mort avec les commentaires larmoyants qui vont bien ; on s’en mouillerait presque le slip à la vue des débris d’une catastrophe aérienne, mêlant kérosène, effets personnels, morceaux de carlingues et de dentier…

Debout ,les morts ! En politique aussi, on pille allègrement les stèles en se réclamant du Général ou de Tonton, à un point tel et avec une telle absence de vergogne que les tombes de Jarnac et de Colombey ont pris des allures de machines à laver bloquées en position essorage intensif…

Débout les morts ! Puisqu’ils ne viendront pas contredire les calembredaines que vous osez proférer pour vous couvrir parce que vous vous êtes fait choper avec non pas le doigt dans le pot de confiote mais le corps entier dans un silo industriel de chez Andros, quoi de plus facile que de leur faire porter le chapeau…

Debout, les morts ! Et Cahuzac, qui transparaît jour après jour comme une petite crapule dénuée de la moindre once de fierté, balança Rocard… C’est pour lui qu’il avait ouvert son premier compte en Suisse… Vu que Monsieur « Anaha Bigbang » fume désormais ses gitanes au goût pissenlit, ce sera difficile de porter la contradiction…

Debout, les morts ! Et certainement que Cahuzac a également dû passer du pèze en Suisse parce qu’il a vu une nuit en rêve Saint-Michel Royer le lui demander, et que ce couillon-là l’a fait… Déjà qu’il n’était pas spécialement sympathique, la grande asperge, il est carrément passé à franchement détestable…

Debout, les morts ! Et heureusement que la bêtise crasse de ce père de la Réunion n’en a pas occasionné. Mécontent de voir que la course ne s’arrêtait pas alors que son fils cycliste avait chuté, il n’a trouvé de pire moyen pour se venger d’entraver volontairement la route au passage des autres coureurs… Son fils est peut-être le roi de la pédale (même s’il est hétéro) mais son père est certainement le roi des cons…

Debout, les morts ! Et il semble que cette supplique soit des plus vaines dans la bouche de Vincent Bolloré, qui éprouve les pires peines du monde à relever les audiences de Canal +. Le futur accident industriel de la chaîne se nomme le Petit Journal… Petit Journal, mais gros malaise après s’être fadé quasiment demi-heure de Cyrille Eldin, tour à tour sexiste, egotique, omniprésent… Mais jamais drôle. Si le Petit Journal a fait sa rentrée récemment, il risque de faire sa sortie encore plus rapidement…

Debout, les morts ! Mais là, il n’y a hélas guère d’espoir de redressement du côté d’Isabelle Dinoire, la première patiente greffée du visage, décédée de longue maladie à même pas 50 ans, ou d’Elisabeth Collot, doyenne des français avec ses 113 printemps au gazogène nouveau…

Debout, les morts ! Car du courage, il en faudra bien une grosse louche à Benoît Hamon pour mener à bien et sur les fonds baptismaux son micro-parti dénommé « Elpis »… Mais si, Benito, ça va marcher du feu de Dieu, ton truc ! Bientôt, on verra Elpis partout ! Elpis dans son froc, Elpis de peur que le FN ne l’emporte, Elpis à côté de la cuvette à proximité des capotes dans toutes les bonnes backrooms, Elpis le plus long pour éviter de se tremper les godasses…

Debout, les morts ! Car il en fallu du courage, ce 6 septembre 1956, à Bonneville Salt Flats, aux États-Unis, à Jean Hébert, pilote-ingénieur chez Renault, pour piloter l'Étoile filante, propulsée par une turbine développant 270 chevaux, conçue par l'entreprise française Turbomeca, et battre le record de vitesse de sa catégorie (moins de 1 000 kg) avec une vitesse de 308,85 km/h, moyenne extraordinaire quand on connait les performances des Renault de l’époque… 

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